GUIDE. Vous souhaitez isoler votre logement en ayant un impact minimal sur l'environnement ? Les isolants biosourcés peuvent bien répondre à vos exigences. Maison à part revient sur les différents types de produits disponibles sur le marché, sur leurs avantages comme leurs inconvénients.
Lorsque l'on parle d'isolants biosourcés, de quoi s'agit-il ?
"Un isolant est dit 'biosourcé' quand la matière première qui le compose ou une partie de celle-ci est issue de la biomasse, donc du végétal (chanvre, bois, paille... ndlr) ou de l'animal (laine de mouton, plume de canard... ndlr), ou encore de matières recyclées comme le papier", écrit Romain Pierron, responsable pôle Façade et ITE chez Weber France.
"Le bâtiment est responsable de l"utilisation de 50 % des ressources naturelles. D'où l'utilité de développer les ressources circulaires et renouvelables", souligne Audrey Colantuono, chef de produits Aménagement Intérieur chez Knauf.
En effet, ces produits sont recyclables et ont un impact moindre sur l'environnement, contrairement aux
laines de verre, de roche, ou encore au polystyrène expansé qui eux, requièrent plus d'énergie lors de leur fabrication.
Voici les principaux isolants biosourcés que l'on trouve sur le marché :
ouate de cellulose, laine ou fibre de bois, laine de chanvre, liège, plumes, fibre de coco, fibre de lin, paille.
Côté performances, ces produits n'ont pour la plupart rien à envier à leurs homologues minéraux. Mais s'ils offrent bien des avantages, ils présentent aussi quelques inconvénients...
*Attention, les prix avancés sont des moyennes. Ils dépendront de multiples facteurs (fournisseurs, projets, surface à isoler, épaisseur et forme de l'isolant, etc.).
Les fibres et laines de bois
Sans aucun doute, ils sont les plus polyvalents du marché. Élaborés à partir de chutes de bois issues d'exploitations forestières, ils sont disponibles en rouleaux et en panneaux.
- Résistance à la compression, ce qui en fait un produit solide et stable.
- Polyvalence : ils conviennent à l'isolation des murs comme des toitures.
- Confort d'hiver et d'été.
- Puits de carbone (CO2).
- Sensibilité au feu
- Sensibilité aux nuisibles
- Prix entre 5 et 75 € du mètre carré selon la forme et l'épaisseur de l'isolant
La ouate de cellulose
Elle est fabriquée à partir de papier, de cartons et de journaux recyclés, mélangés à du sel de bore. Un produit chimique qui va renforcer ses propriétés antifongiques, ainsi que sa résistance contre le feu, ou encore les insectes. Disponible en vrac ou en panneaux semi-rigides, elle convient à l'isolation des rampants sous toiture et des combles perdus. Elle peut néanmoins être mise en œuvre dans des murs.
- Régulation de l'humidité
- 100 % recyclable
- Bon isolant acoustique
- Confort d'hiver et d'été
- Prix abordable : de 1 à 2 € le kg en vrac
Inconvénients :
- Tassement dans le temps, d'où une diminution des performances
- Sensibilité à la vapeur d'eau.
Le chanvre
Utilisé depuis des milliers d'années, le chanvre est un peu le doyen des isolants biosourcés. Et pour cause, la qualité est bien là.
- Culture ne nécessitant que peu de produits phytosanitaires (herbicide, insecticide ou fongicide), voire pas du tout
- Culture peu gourmande en eau
- Fonction de puits de carbone (CO2)
- Production française, voire locale
- Bonnes performances phoniques et thermiques
- Absence de poussières et autres allergènes
- Manipulation aisée
- Prix : de 25 à 30 € le mètre carré
Le liège
Issu de l'écorce du chêne-liège, ce matériau est principalement présent au Portugal et en Espagne, et plus généralement sur le pourtour méditerranéen.
- Isolant imputrescible
- Régulation de l'humidité
- Résistance naturelle aux nuisibles
- Stabilité dans le temps
- Bonnes performances phoniques et thermiques
- Mise en œuvre adaptée sur toutes les surfaces
- Isolant convenant aux salles d'eau et en isolation thermique par l'extérieur (ITE)
- Aucun traitement chimique nécessaire
- Prix : autour de 25€ du mètre carré
- Performance thermique inférieure à celle de la laine de roche, d'où la nécessité parfois de superposer plusieurs plaques d'isolants.
- Résistance au feu moyenne (Euroclasse E)
La laine de coton
Constituée de coton naturel et de textile recyclé, ainsi que d'une petite part de fibres de polyester, elle existe sous forme de panneaux, de rouleaux ou en vrac. Elle peut être utilisée pour isoler les combles perdus, les rampants, les murs et la toiture.
- Régulation de l'humidité
- Résistance aux nuisibles
- Propriété antifongique
- Classement au feu M1, c'est-à-dire combustible mais ininflammable
- Bonne performances phoniques et thermiques
- Prix abordable (entre 4 et 15€ du m2)
- Qualité variable en fonction du textile employé
- Tassement avec le temps
- Production du coton exige beaucoup d'énergie et de ressources en eau
La paille
C'est un peu le matériau naturel par excellence. Encore peu développée, la paille ne manque pourtant pas d'atouts.
- Bon comportement au feu (car isolant compacté)
- Matériau sain, sans composés chimiques
- Bonnes performances phoniques et thermiques
- Confort d'hiver et d'été
- Prix abordable : 2 € la botte sans main-d'œuvre).
- Sensibilité à l'humidité
- Marché peu développé
La laine de mouton
Issue de la tonte, la laine demande de nombreux traitements pour être efficace.
- 100 % renouvelable et biodégradable
- Faible densité
- Bonne isolation acoustique
- Prix d'environ 12 € / m2
- Faible inertie, donc inefficace pour assurer le confort d'été
- Sensibilité à l'humidité
- Traitements nécessaires pour résister au feu, aux nuisibles, aux mites et aux moisissures
- Mise en œuvre essentiellement adaptée aux toitures et combles perdus
La fibre de coco
Obtenue à partir de la coque des noix de coco, elle contient également de la cellulose.
- Imputrescibilité
- Bonne résistance à l'humidité et aux nuisibles
- Bonne durabilité
- Produit sain sans polluant
- Produit recyclable
- Bon isolant phonique
- Mauvais bilan carbone, la matière première étant importée de pays lointains
- Traitement nécessaire contre le risque feu
- Faible résistance mécanique
- Marché peu développé
- Prix : de 20 à 30€ le mètre carré
Les plumes
Après les moutons, les canards ! Attention, ici, le produit n'est pas 100 % naturel, puisqu'il est mélangé à du polyester qui fait office de liant.
- Bon isolant thermique et phonique
- Confort d'hiver et d'été
- Domaines d'utilisation : combles perdus, planchers, cloisons, faux plafonds, et ossatures bois
- Traitement nécessaire contre le feu
- Qualité variable
- Sensibilité à la vapeur d'eau
- Marché peu développé
- Prix : entre 15 et 30€ le mètre carré
La fibre de lin
Cette matière première provient des fibres trop courtes pour être tissées.
- Bonne durabilité
- Bonnes performances phoniques et thermiques
- Prix : environ 15 € le mètre carré
- Usages polyvalents (combles, planchers, murs, toiture)
- Traitement au sel de bore pour résister au feu et aux nuisibles