En effet, mal isolés, les murs donnant sur l'extérieur seront froids, en plus de laisser entrer les courants d'air. C'est donc aussi, pour les particuliers, la promesse d'économies d'énergie. Car une isolation thermique performante permet de réduire le besoin en chauffage, et donc la consommation d'énergie jusqu'à 60%. Et ce qui est bon pour le portefeuille l'est aussi pour la planète, en diminuant l'empreinte carbone du bien. Les avantages d'une isolation performante sont donc nombreux.

Avant de démarrer les travaux : un état des lieux indispensable

Mais avant de se lancer dans les travaux, de nombreux éléments sont à prendre en considération. Le premier geste consiste à regarder son Diagnostic de performance énergétique (DPE), remis lors de la vente de la maison.

Il vous faudra ensuite faire réaliser un audit énergétique par un professionnel, pour déterminer les besoins de votre bâti en matière d'isolation thermique. Cet audit est indispensable pour définir un bouquet de travaux, leur coût, et le temps estimé pour un retour sur investissement.

Cette étape sert également à cibler les priorités. En termes de rénovation énergétique, il n'existe en effet que des cas particuliers : année de construction de la maison, type de construction, configuration, structure, zone climatique... Les critères ne manquent pas.

Isoler ses combles

Vous avez fait toutes les démarches nécessaires, et vous souhaitez vous lancer. Mais, comment procéder ? La priorité est de s'occuper des combles. Et pour cause, "ils représentent 25 à 30 % des déperditions thermiques dans un logement. Ce qui est logique, car l'air chaud, plus léger que l'air froid, monte" explique Gille Raffin, dirigeant de QuickCiel, filiale de Knauf.

La technique utilisée dépendra de la configuration des combles. Pour des combles perdus, cela consiste à mettre en œuvre un complexe isolant avec panneaux rigides, vrac à souffler, ou laine de verre ou de roche à dérouler.

Pour les combles aménagés, le procédé est un peu plus complexe. Il faut en général installer un isolant de laine minérale ou biosourcée sur la paroi.

Isoler sa toiture peut aussi se faire par l'extérieur. L'avantage : "Le système est prévu pour être étanche à l'air, puisqu'il passe au-dessus de la charpente. Il n'y a donc pas de ponts thermiques. D'autant qu'il est adapté à la maison et préfabriqué en usine" détaille Gilles Raffin. Bien que plus chers, ces systèmes sont aussi plus rapides à mettre en œuvre qu'une isolation des combles.

Isoler ses murs

 
Comme en toiture, deux procédés sont possibles pour isoler ses murs : une isolation par l'intérieur (ITI) ou une isolation par l'extérieur (ITE).

• L'ITI présente l'avantage d'avoir un rapport qualité-prix imbattable et elle ne modifie pas l'esthétique extérieure. Cependant, elle est plus sujette aux ponts thermiques et fera perdre quelques mètres carrés à votre logement.

• L'ITE a comme énorme atout de traiter la plupart des ponts thermiques. Elle est cependant beaucoup plus chère à mettre en œuvre et doit s'effectuer en même temps qu'un ravalement. De par sa nature, elle ne convient pas forcément au bâti ancien, et ne peut être mise en œuvre partout en raison de certaines règles d'urbanisme (secteur classé ou protégé, par exemple).

Isoler les planchers

Pour bien isoler son plancher, il convient de tenir compte de plusieurs contraintes comme la hauteur entre plancher et plafond et l'accessibilité. Si le plancher est en sous-sol, un système de faux plafond suffira. Si la maison est de plain-pied (c'est-à-dire sur un seul étage), il convient plutôt d'installer des panneaux d'isolant sur le sol existant et de les recouvrir avec un nouveau revêtement.



Quel isolant choisir ?

Pour l'isolant, plusieurs choix s'offrent à vous :

• Un isolant biosourcé : laine de bois, de chanvre, de mouton, fibre de bois

• Un isolant minéral : laine de verre, laine de roche

Avant de jeter son dévolu sur l'un ou l'autre, il convient de s'attarder sur la résistance thermique de l'isolant. Exprimée en R (m2.K/W), elle dépend de la conductivité thermique du matériau, elle-même exprimée en lambda λ (W/m.K)), ainsi que de l'épaisseur (mm). Plus le R est élevé, plus le matériau est isolant à épaisseurs égales.

L'étanchéité à l'air

Afin que l'isolation soit la plus performante possible, le bâti doit être étanche à l'air. Ici, un complexe isolant vient généralement avec l'installation d'une membrane pare-vapeur ou un frein vapeur sur l'isolant côté intérieur, avant d'y apposer le revêtement final. Ils vont agir comme des coupe-vent et protéger l'isolant et la paroi des risques de condensation.

Isolation et ventilation : deux éléments indissociables

En même temps que des travaux d'isolation, "il est indispensable d'installer une VMC car dans une maison bien isolée, l'air aura tendance à bien moins circuler et à entraîner de la condensation, entre autres" prévient Gilles Raffin.

De plus, la VMC va aussi dépolluer l'air intérieur et éviter les risques d'allergie, de développement de moisissures dans les pièces dites techniques, comme la salle de bains ou la cuisine.

Pour en savoir plus sur les systèmes de VMC, retrouvez notre dossier complet ici.

Isoler sa maison : quelles aides pour financer les travaux ?

Pour aider les particuliers à entamer des travaux de rénovation énergétique, l'État a mis en place des dispositifs d'accompagnement techniques comme financiers. Sur ce point justement, les particuliers peuvent bénéficier, en fonction de leurs revenus, d'aides plus ou moins importantes pour réaliser leurs travaux de rénovation énergétique, avec MaPrimRénov' et les Certificats d'Économie d'Énergie (CEE). A condition toutefois que les travaux soient réalisés par un professionnel RGE (Reconnu garant de l'environnement).