Sur les hauteurs de la ville suisse de Coire, située à soixante de kilomètres de la célèbre station de Davos, la résidence réalisée en janvier 2012 par l'architecte helvétique Stefan Wolf suscite l'étonnement. Son nom : "Im Baumgarten", soit "Au verger" en français, rend hommage au paysage bucolique des alentours. Sa particularité ? Une structure imposante en bois, aux formes arrondies, habillée d'écailles de zinc. Mais comment est née cette aventure ? Tout commence par la découverte d'un terrain vacant d'une imposante villa du siècle dernier. Celui-ci a tout de suite retenu l'attention de l'architecte, basé à Coire : "Avec les montagnes en arrière-plan et la vue parfaite aux alentours de l'Ouest de l'Oberland bernois, nous avons trouvé un véritable oasis", nous raconte le maître d'œuvre. Reste que cette surface "démesurée" devait être utilisée, sans que la villa ne perde de ses qualités. " Notre réflexion a porté essentiellement sur l'intégration d'une construction neuve sur une parcelle de pente, très arborée, au cœur d'un paysage de montagne préservé", poursuit l'architecte.

Une forme "galbée"

Pour intégrer un nouveau corps de bâtiment "malléable" à la forêt et à l'ancienne villa, le porteur du projet a donc choisi une forme ronde, "galbée". Ainsi, le bâtiment se distingue réellement de l'existant. Et pour réaliser cette prouesse technique, l'architecte suisse a dû trouver des réponses techniques et des solutions nouvelles. La planification et l'exécution des détails ont été exigeantes pour le maître d'œuvre, ainsi que pour toutes les entreprises sur le chantier. L'objectif ? "Obtenir aucune partie saillante, comme par exemple, les fenêtres du toit, signale Stefan Wolf. De plus, l'évacuation des eaux pluviales devait être conçue le long de la façade courbée vers le haut de sorte qu'aucune gouttière ne soit visible et que toutes les parties de la façade soient patinées le plus uniformément possible." Évoquant le sujet de l'évacuation des eaux de pluie, Stefan Wolf ajoute: "L'eau qui ruisselle sur le bâtiment est récupérée dans des chéneaux installés au bas de la façade. Autour des fenêtres et autres ouvertures ancrées dans l'arrondi, ont été fixées de petites gouttières très discrètes qui remplissent parfaitement leur rôle." Une installation de près de 12.000 bardeaux en écailles de zinc Pour le rendu extérieur, près de 12.000 bardeaux petits formats en écailles de zinc se sont avéré la solution de couverture la plus adaptée, de par leur "souplesse" et leur "flexibilité", confirme l'architecte. Et d'ajouter: " Lors de l'évaluation, nous nous sommes penchés intensément sur le fibrociment et le tavaillon. La coloration foncée et discrète, la bonne façonnabilité, la longévité et la teinte permanente du matériau Rheinzinc nous ont convaincus. " Enfin, concernant la ventilation de l'enveloppe du bâtiment, le raccord entre le toit plat et la façade a permis la pose d'une tôle perforée qui assure la ventilation de la façade. Au final, ce sont six appartements de 150 m² qui prennent place dans cet "ovni" résidentiel. "Cette réalisation a été significative pour notre agence. C'est un exercice de construction rare : pouvoir élaborer un bâtiment d'habitation hors du commun sans directive, dans une totale liberté (client et maître d'ouvrage*) dans un lieu bien situé et huppé de Coire", conclut l'architecte. *Le maître d'œuvre et le maître d'ouvrage étant l'architecte lui-même. Découvrez dès la page 2, le diaporama dédié à la réalisation du monolithe de zinc à Coire (Suisse).