C'est donc à Soisy-sous-Montmorency (Val d'Oise) que deux artistes-peintres-sculpteurs ont fait appel à l'agence pour transformer une ancienne menuiserie en ateliers d'artiste. Deux contraintes se sont vite imposées : d'une part, la topologie du terrain, tout en longueur, d'environ 150 m de long sur 10 m de large ; d'autre part, le PLU imposait uniquement une réhabilitation. Pas question donc de détruire pour reconstruire, et pas de modification de gabarit non plus.

Sur le terrain, trois petits bâtiments imbriqués et en enfilade, aux toitures disparates, certaines en sheds (deux pentes disymétriques), d'autres à deux pentes symétriques. "Nous avons voulu faire un projet homogène, tout en respectant le gabarit en tranche du bâtiment", souligne Frédéric Thet, architecte du projet.

Ainsi, il décide de créer un bâtiment d'accueil avec une fausse porte de garage - pour répondre aux exigences du PLU. Donnant côté rue, il offre une façade en bardage bois et panneaux de polycarbonate alvéolaire pour faire entrer le maximum de lumière.

A l'intérieur de cet espace, le blanc est la couleur dominante pour un maximum de clarté. On voit bien ici la porte de garage, qui cela dit sert à charger et décharger les oeuvres des artistes.

Un second espace accueille le premier des deux ateliers d'artiste, longé par un couloir qui amène directement au jardin d'hiver. Dans l'atelier, les murs sont recouverts de briques blanches qui apportent luminosité au lieu, tandis que les poutres ont été également repeintes en blanc et que la toiture offre de larges panneaux de verre et des fenêtres de toit. Sur le mur adjacent au jardin d'hiver, des percements aléatoires ont la même fonction.

Une fois de l'autre côté de cette façade, on entre dans l'espace tampon du bâtiment, qui fait office de jardin d'hiver et, pour l'instant, de salle d'exposition pour les deux artistes Régis Mucheron et Mary Fel. Cet espace profite d'une belle verrière qui inonde de lumière l'ensemble du bâtiment, et d'un sol en bois d'Ipé.

"A terme, ce jardin d'hiver devrait pouvoir devenir un vrai jardin, si les deux maisons devenaient indépendantes. C'est une suggestion que j'ai faite aux propriétaires et l'idée leur a plu", explique Frédéric Thet.

Côté équipement, la maison répond aux critères du BBC. La ventilation naturelle est assurée par les nombreuses fenêtres de toit. Ainsi, un poêle à bois vient en appoint du chauffage par pompe à chaleur. L'isolation a été renforcée, avec pour les murs existants, une doublure par l'intérieur ; et pour les meurs neufs, notamment côté jardin, des panneaux en polycarbonate doublés de 8 cm d'isolant ont été posés.

La structure est à ossature bois, les vitrages sont doubles pour toutes les menuiseries, et un récupérateur d'eau de pluie posé dans le jardin en assure son arrosage ainsi que l'entretien intérieur. Utile notamment pour nettoyer les pinceaux de nos artistes !

Enfin, on accède au second atelier, plus grand que le premier, et qui ouvre sur un jardin paysager de 600 m2. Une mezzanine a été installée, tout comme dans le premier appartement, qui abrite la chambre et la salle de bains. Ici aussi, le sol est en béton avec un ragréage fibré recouvert d'une peinture de sol résistante au passage.

Pour un aspect plus chaleureux, du parquet recouvrent les sols des pièces sur la mezzanine.

Pour conserver l'esprit industriel des lieux, des lustres ad hoc ont été installés dans les ateliers.

Le jardin a été dessiné par l'agence Prevet paysage, qui s'est servie des bandes de béton au sol de l'ancien site pour proposer un découpage de la végétation qui suit ces lignes.

La façade côté jardin propose bien les codes de la maison individuelle, avec son toit à deux pentes. Le bardage en pin douglas apporte l'aspect chaleureux des maisons bois, voire de chalet avec une passerelle posée en façade et recouverte sur le sol du même bois exotique que dans le jardin d'hiver.