L'immeuble datant de 1892, les travaux étaient donc une évidence. Mais attention, ceux-ci devaient s'effectuer en accord avec le bâti. En effet, située en zones de protection du patrimoine architectural, urbain et paysager (ZPPAUP) à proximité d'un château, la réalisation devait respecter certaines normes notamment celles liées aux menuiseries bois. Une fois ces contraintes acquises et admises, le plus grand défi résidait surtout dans l'agencement de l'espace qui s'étend sur 163 m2, dont un très grand salon qui a vu un de ses murs déplacé pour créer une troisième chambre.

Si le chantier est de grande ampleur afin de remodeler de nombreux éléments de l'habitation, l'idée des architectes n'était pas de tout effacer : "Nous voulions garder certains aspects et certaines traces du passé. Ainsi, toutes les cheminées ont été conservées ainsi que les radiateurs. Notre objectif était d'assurer à l'appartement une seconde vie", précise l'architecte. Préservé également, le parquet qui, en mauvais état, a été restauré : "Nous avons dû chasser tous les clous, poncer, teindre et le vitrifier", souligne Gaëlle Lo Giudice.

Repenser le salon, pièce de vie indispensable d'un logement, n'a pas été le seul challenge du couple d'architectes : "Nous voulions aussi recréer une véritable entrée. Auparavant, on pénétrait dans l'appartement par une sorte de cagibi sombre et la principale entrée servait peu, nous avons donc décidé de la redéployer, la raviver et lui redonner sa juste valeur en se la réappropriant", indique l'architecte. Quant à l'ancienne entrée, elle a été transformée en salle d'eau.

En prolongement du salon, se trouve la salle à manger, un espace de près de 28 m2, coincé à côté de la nouvelle salle d'eau et de nouvelles toilettes. Et, comme dans de nombreux appartements modernes, la cuisine est ouverte. Pour parvenir à ce résultat, il a fallu démolir une cloison et condamner une porte.

Voici une problématique à laquelle s'est frottée l'agence Béard architectes : créer de A à Z une cuisine. "L'ancien cabinet d'avocat n'en disposait pas, nous avons donc intégralement imaginé cet espace en lieu et place d'anciens bureaux", précise Gaëlle Lo Giudice. Pour cela, une cloison et la cuisine, qui a émergé, fait 11 m2.

Afin de créer un lieu d'habitation, de nombreux bureaux ont été transformés en chambres. Certains ont vu leurs superficies réduites, notamment une qui a été diminuée afin d'agrandir la salle de bains principale et concevoir un dressing, qui auparavant abritait un placard à archives.

Ici, une chambre rénovée qui a retrouvé son lustre.

Agrandie, la salle de bains a été modernisée notamment grâce à son bac à douche noir texturé et sa vasque en roche polie. "J'ai chiné une baignoire et nous l'avons ensuite rénovée", confie Gaëlle Lo Giudice. Face à la salle de bains, se situe le dressing, conçu sur-mesure.

L'ambiance de la salle de bains se veut minéral : ardoise qui met en valeur la baignoire, receveur extra plat noir structuré et vasque qui a été créée à partir d'une roche noire.

Enfin, dernier élément, et pas des moindres, à avoir été modifié : les coursives. Implantées en bord de cuisine et d'une chambre, elles sont typiques des constructions béarnaises. Ici, elles ont subi une cure de jouvence.

Les coursives ont été refaites : sol, peinture, etc. "Nous avons aussi rabaissé les plafonds et incrusté des spots", précise Gaëlle Lo Giudice. Et petite originalité, l'architecte a rajouté des pots sur ventouses avec de la végétation pour égayer l'endroit.