Son parcours est fait de patience et de passion… « J'ai commencé à 18 ans auprès d'un artisan qui m'a appris les techniques pour travailler le stuc. C'était un métier éprouvant, loin de la décoration d'intérieur ! » Son apprentissage en poche, Riccardo Magnano se perfectionne à l'école d'art de Milan, puis part pour Londres, travailler pour un théâtre. Cinq ans où il élabore et perfectionne sa technique autour de créations. Trompe l'oeil, patine, l'artisan pousse la recherche plus loin et se tourne vers un matériau noble et méconnu : le marmorino. Le marmorino : technique vénitienne Imaginez un sol presque parfait, qu'on aurait poli à l'extrême. Confortable, résistant, lumineux, il offrirait une nouvelle perspective à votre intérieur. L'origine et la technique remonte à 5000 ans. Chaque composition est unique et même si la base est toujours la chaux pure, les variations et les ingrédients supplémentaires sont nombreux. « Mes créations sont à base de chaux vieillie trois ans que je mélange ensuite avec de la poudre de marbre, du quartz ou encore du sable selon l'effet recherché » explique l'artisan. Cette pâte ancestrale se décline en finitions multiples, aspect marbré, ciré, pigmenté, mat ou brillant. Poreuse, résistante à la moisissure, à l'humidité, cette surface est très bien adaptée à la restauration de surface ancienne. Le séchage se fait par carbonatation ou par simple exposition à l'air. Le savoir-faire, la granulométrie et le nombre de passages jouent un rôle important dans son aspect esthétique. Ici, pas de machine, c'est avant tout une travail d'émotion et de précisions. Un sol en marmorino, possible ou pas ? Cette matière noble se décline aussi bien dans les endroits prestigieux que chez le particulier. Il faut avouer que la préparation d'un sol relève d'une prestation haute couture. « On part toujours d'une chappe de béton brute. Au sol, on travaille un stuc appelé pastellone, un revêtement de sol à l'aspect marbré. Le sol reçoit une couche primaire d'accroche, puis il est fibré (avec de la fibre de verre) afin d'éviter les risques de fissurage. On applique ensuite la pâte, en ayant au préalable choisit la couleur. » A chaque coloris sa recette sécrète et une composition unique ! « Si on souhaite un sol clair, explique Riccardo, je ne mélange pas la chaux avec de la bric pillée (rouge) cela altérerait la couleur souhaitée. » Toutes les teintes sont réalisables… ou presque ! « Je me souviens d'un client qui souhaitait un sol couleur lilas. Il a fallut le patiner avec une cire teintée ! » Côté technique, pas d'outil barbare, une simple lisseuse avec laquelle l'artisan applique consciencieusement la pâte jusqu'à ce que la surface soit complètement lisse. Une fois sec, le mortier n'excède pas 1 cm. « On applique de 3 à 10 couches si le sol est très brut. » Une fois la pose terminée, le sol est traité à l'huile de lin puis ciré, « sauf pour les sols clairs » précise Riccardo Magnano. Beau et solide ! N'allez pas imaginer que ce sol design ne supporte pas le quotidien. Même son entretien est simple ! « Un peu de savon noir ou un savon gras suffit à lui rendre son aspect satiné. » En boutique, on vous proposera des traitements avec une émulsion anti-dérapante. « Marmorino et Pastellone sont des stucs à base de chaux, la différence provient de leur préparation ainsi que de la couche de finition. » Résistants à l'humidité, insensibles aux moisissures et aux bactéries, ces matériaux sont à découvrir pour des créations différentes mêlant savoir faire et originalité. Plus d'infos : http://magnano.chez-alice.fr Tél: 06 89 86 25 96