A 20 ans, Florent Boissonnet avait déjà la fibre artistique et s'imaginait graphiste ou illustrateur. Deux professions qu'il n'a finalement jamais exercées et qui n'ont pas grand-chose à voir avec celle qu'il exerce aujourd'hui. Quoique. Voilà près de quinze ans que Florent est vitrailliste autrement dit, qu'il réalise des pièces en verre pour l'architecture et la décoration. Un métier d'art qu'il a connu "par hasard" grâce à des cours donnés gratuitement par la mairie de Paris et dont il a appris le savoir-faire en participant à des ateliers à la faculté d'Orsay, en Essonne, puis en suivant une formation auprès d'Udo Zembok, artiste allemand vivant en France. Au fil de ces diverses expériences, Florent s'est orienté vers "le fusing", une ancienne technique consistant à assembler des morceaux de verre et à les fusionner pour former une seule pièce. "La technique du verre fusionné permet de donner une âme aux feuilles de verre mais nécessite une excellente connaissance des caractéristiques techniques propres à chaque type de verre, explique-t-il. Toute la difficulté est de trouver les bons mélanges et surtout de maîtriser la cuisson des pièces pour éviter l'apparition d'imperfections dans la matière". Des opérations qui, étant donnée la nature "extrêmement fragile" du verre, exigent de sa part une rigueur minutieuse. "Tout se joue au degré et à la minute près", reconnaît-il. L'architecture comme point de départ  Si la technique est empruntée à la tradition, le résultat final, lui, s'inscrit bel et bien dans la modernité. Florent a en effet pris le parti esthétique d'habiller ses pièces de motifs contemporains qui évoquent les éléments de la physique quantique : atomes, particules... Sur une même pièce, viennent ainsi se superposer, s'entrecroiser ou s'entrelacer plusieurs formes circulaires parfaites. De savants reliefs tous conçus pour se marier avec l'architecture et la décoration existantes. Florent aime d'ailleurs comparer son métier à celui d'un architecte : comme lui, il doit s'adapter à de nombreuses contraintes, celles du lieu, bien sûr, mais également celles des clients, qu'elles soient esthétiques ou budgétaires. Avant de se mettre au travail, Florent se rend plusieurs fois sur place à différents moments de la journée pour observer, discute longuement avec les clients pour cerner leurs attentes... Comme si on lui posait un problème, qu'il devait résoudre. Et, avec le verre, les solutions sont nombreuses : "un vitrail ne sert pas qu'à protéger des regards extérieurs, souligne-t-il. Il peut aussi être installé pour filtrer, tamiser ou intensifier une lumière".  Le vitrail contemporain : encore méconnu Portes, fenêtres, plafonds, verrières, parois de douche, montées d'escalier... Aujourd'hui, les vitraux contemporains de Florent Boissonnet ont su s'intégrer dans plusieurs dizaines de bâtiments en France : des maisons individuelles aux hôtels particuliers en passant même par des édifices religieux avec, par exemple, une création pour l'église Saint-François Xavier, dans le 19e arrondissement de Paris. "Mes pièces viennent s'intégrer dans l'architecture, dans le respect de celle-ci, ne cherchant pas le spectaculaire, mais le service des lieux et des gens pour qui elles sont faites", commente-t-il. Un travail qui a su se faire remarquer par son originalité mais qui, à son plus grand regret, peine à se faire connaître en France. "Aux Etats-Unis, par exemple, avoir un vitrail chez soi est quelque chose de très courant, explique-t-il. Les gens n'hésitent pas à en faire installer dans leur hall d'entrée, dans leurs montées d'escalier ou dans leurs chambres". Pour remédier au problème, Florent tente de trouver de nouveaux adeptes du vitrail contemporain. Il accueille ainsi régulièrement, dans son atelier de la Vallée de Chevreuse, des gens voulant se former à la technique du "fusing". Prochaine cession ? Début novembre. A noter dans les agendas. Pour découvrir les différentes créations de Florent Boissonnet, cliquez sur suivant.