Captage horizontal © Sofath
Energie abondante, gratuite, stable dans le temps et non émettrice de gaz à effet de serre, la chaleur du sol n'est que peu exploitée en France. En cause : une réglementation défavorable et l'apparition de problèmes lors de certaines opérations de forage. Thierry Bertrand, responsable support technique de Sofath, nous éclaire sur les solutions disponibles.
Alors que le marché français de la géothermie dépassait les 19.000 installations par an en 2008, il peine aujourd'hui à atteindre les 3.000 installations... La crise économique, l'entrée en vigueur de la RT2012 et
des aléas rencontrés sur quelques chantiers de forage ont - presque - sonné le glas du développement de cette énergie renouvelable.
Pourtant, la chaleur issue du sol présente de nombreux avantages : elle est prévisible, stable dans le temps, les installations sont discrètes et n'émettent pas de polluants. L'entreprise française
Sofath (groupe BDR Thermea) souhaite remettre sur le devant de la scène différentes solutions techniques de
pompes à chaleur géothermiques.
"
La géothermie de très basse énergie, où la température est inférieure à 30°C, est exploitée grâce à une pompe à chaleur. Le fluide frigorigène utilisé est en effet capable de récupérer des calories jusqu'à -52°C", détaille Thierry Bertrand, responsable "support technique et formation" de la société.
Il poursuit : "
Trois modes de captage existent : captage horizontal (à 60 cm de profondeur environ), captage vertical (avec des sondes en U jusqu'à 200 mètres de profondeur) et captage sur nappe d'eau, le plus efficace". Selon le spécialiste, la surface des capteurs doit correspondre à 75 ou 100% de la surface à chauffer, dans le cas d'un captage horizontal, tandis que les sondes verticales peuvent récupérer environ 50 watts par mètre foré. "
Les capteurs sont de moins en moins grands puisque les maisons sont de mieux en mieux isolées et qu'elles nécessitent peu de calories pour être chauffées", fait-il remarquer.
Une efficacité énergétique inégalée
Outre ces différents modes de récupération de la chaleur du sol, coexistent également plusieurs systèmes qui diffèrent par les fluides utilisés et par la disposition des circuits secondaires. Le
système dit "sol-sol" par exemple, à détente directe, ne compte qu'un seul circuit reliant la zone capteur et la zone de distribution de la chaleur, en passant par une PAC.
A l'inverse, le
système "eau glycolée-eau" compte trois circuits successifs et nécessite un évaporateur côté captage et un condenseur, côté émission, en plus de la PAC.
Et les rendements seraient plus qu'avantageux : "
Le coefficient de performance (COP), qui correspond au rapport de la puissance calorifique sur la puissance absorbée, oscille entre 4 et 6 pour une pompe à chaleur géothermique", assure Thierry Bertrand. L'installation se montre capable de chauffer une maison mais également de produire de l'
eau chaude sanitaire (PAC double service ou ballon autonome) et de rafraîchir l'habitat en été, via un plancher chauffant-rafraîchissant ou des ventilo-convecteurs.
Côté consommation électrique, pour une surface de 120 m² (soit un volume à chauffer de 300 m3), la dépense oscillera entre 200 et 275 euros/an (selon la zone climatique, la ressource et la sollicitation) pour alimenter le système. "
Nos équipements ont tous une étiquette énergétique A+ ou A++", précise-t-il.
Sofath entend continuer à améliorer ses produits, notamment en travaillant sur des composants plus performants, y compris de nouveaux fluides frigorigènes, des systèmes plus étanches, une régulation adaptée ou des machines plus compactes, pilotables à distance. "
Il y aura également le basculement vers le double service 'ECS puis chauffage' afin de répondre à une hypothétique RT2018 où les besoins en eau chaude sanitaire resteront les mêmes pour une famille alors que les besoins de chauffage continueront à diminuer", conclut le responsable technique. La géothermie parviendra-t-elle à se refaire une place au fond du jardin ?