Tarifs et crédit d'impôt Aujourd'hui, les taris d'achat de l'électricité - garantis sur 15 ans produite à partir de la biomasse ne sont pas incitatifs. D'après l'arrêté ministériel du 16 avril 2002, l'électricité venant de la combustion de matières fossiles végétales (biomasse) est vendue à 4.9 c€/kWh + une prime à l'efficacité énergétique comprise entre 0 et 1.2c€/kWh. Ces tarifs n'ont d'ailleurs suscité qu'un nombre assez limité de projets car ils ne permettent pas de rentabiliser les investissements. Cependant, pour inciter les Français à recourir aux énergies renouvelables, le Parlement a voté dans le projet de Loi de finances 2009 un crédit d'impôt qui s'élève désormais à 40% (50% de 2006 à 2008) pour tous appareils de chauffage au bois, installés dans l'habitation principale du locataire, propriétaire occupant, occupant à titre gratuit ou propriétaire bailleur. Le crédit d'impôt est accordé quelque soit le niveau d'imposition de l'usager. Si celui-ci n'est pas imposable, l'aide financière lui sera versée par l'administration fiscale sous forme de chèque ou par virement. Cette réduction du crédit d'impôt (de 50 à 40%) s'explique par l'augmentation sensible des ventes de ces appareils ces dernières années. Pour information : les appareils éligibles au crédit d'impôt sont les appareils de chauffage au bois justifiant d'un rendement énergétique supérieur ou égal à 70% et un taux de CO inférieur au égal à 0.6% selon les protocoles des normes en vigueur (essentiellement les poêles et les foyers fermés/inserts). Ils ne doivent pas constituer le seul moyen de chauffage de la maison.

Un coût de plus en plus intéressant

Aujourd'hui, il existe trois types de chaudières : Depuis 10 ans, le nombre de ventes de chaudières ne cessent d'augmenter avec un pic en 2006, où près de 500.000 appareils de chauffage ont été vendus (hors cheminées ouvertes). Cela s'explique par 3 facteurs essentiels : le prix des autres énergies a fortement augmenté, les fabricants ont fait énormément de progrès techniques (rendements, fiabilité du matériel...), et surtout la mise en place du crédit d'impôt au 1er janvier 2005 (40% du coût de l'équipement total en 2009) et une TVA réduite de 5.5% (matériels et main d'œuvre) dans les logements de plus de deux ans, jusqu'au 31 décembre 2010. Ainsi, une chaudière à bois coûte environ 2.400 euros (ce qui revient moins cher qu'une chaudière à gaz ou au fioul). L'enquête 2005 du Centre d'Etudes et de Recherches Economiques sur l'Energie (CEREN) relative aux ménages qui se chauffent au bois et à l'électricité a permis de déterminer qu'en moyenne le foyer réalise une économie de 40%, soit environ 3.000kWh de chauffage électrique.

Bien choisir son installateur Depuis 2007, l'association Qualit'EnR délivre des appellations Qualibois pour les installateurs chauffagistes compétents en matières d'installation de chaudières bois domestiques. Au 1er octobre 2008, plus de 1.400 installateurs chauffagistes sont « agréés » Qualibois. Cette démarche de qualité d'installation vient compléter les démarches existantes de la filière solaire.

Les usages de la biomasse La biomasse peut être utilisée en bois énergie pour les appareils de chauffage domestique, en chauffage collectif industriel avec une contrainte d'approvisionnement et un coût d'investissement très lourd. Mais elle sert également à fabriquer soit de l'électricité (de manière très marginale en France actuellement), soit des biocarburants. Ces derniers proviennent de deux sources : la betterave ou le blé pour l'éthanol (=essence), les oléagineux (par exemple du colza) que l'on incorpore dans le carburant pour donner du biocarburant. "Aujourd'hui, nous sommes à environ 6 à 7% de biocarburants dans l'incorporation globale. Mais l'objectif est de 10% pour 2015. On ne roule pas à 100% de bioéthanol. Le vrai objectif est de faire du biocarburant à partir du bois !", déclare Damien Mathon.

Les avantages et les inconvénients

Le premier avantage de la biomasse (en tant que production de chaleur) est économique. En effet, le prix du bois buche est très compétitif (environ 3 fois moins cher que l'électricité, pratiquement 2 fois moins cher que le gaz). Le bois utilisé est de plus, une ressource indigène durable qui absorbe du CO2 et rejette de l'oxygène pendant sa croissance. C'est un enjeu environnemental non négligeable aujourd'hui. Cependant, si le bois énergie présente des atouts indéniables en termes d'émissions de gaz à effet de serre, "il est important de ne pas utiliser n'importe lequel. En effet, sa combustion génère une pollution appelée les imbrulés, qui sont des poussières extrêmement fines qui peuvent provoquer des maladies ...", déclare Damien Mathon. Attention : si l'on brûle du bois humide, en plus d'être nocif pour l'utilisateur, cela encrasse l'atmosphère et le conduit de l'appareil de chauffage qui peut entraîner des feux de cheminée ! Le taux d'humidité doit être d'environ 20% pour une utilisation optimale. Afin de garantir ce taux, il existe soit le bois certifié NF, soit des languettes à apposer directement sur le bois qui permettent à l'utilisateur de le vérifier. De plus, les principaux fabricants d'appareils domestiques se sont engagés au travers du label Flamme Verte dans une démarche de qualité qui vise à promouvoir des appareils de chauffage au bois performants. La conception des équipements labellisés répond à une charte exigeante en termes de rendement et d'émissions polluantes, sur la base de normes européennes. Les autres inconvénients sont d'ordre plus pratique : le chargement de l'appareil de chauffage au bois n'est pas automatique ! L'utilisateur doit lui-même mettre le bois dans la chaudière. De plus, il doit disposer de places suffisantes : 3 à 4 m3 pour une chaudière à bois buche, environ 15 m3 pour une chaudière à granulé (pour un hiver).

Un enjeu économique et social L'emploi dans la filière bois énergie représente environ 60.000 emplois en France. Cela comprend les activités relatives à l'approvisionnement en bois combustible (plus de 36.000 emplois dans les zones rurales principalement), mais aussi celles concernant la fabrication, la maintenance et l'exploitation des différents appareils à bois. Pour en savoir plus : Le SER (syndicat des énergies renouvelables) a édité un certain nombre de brochures disponibles sur son site : www.enr.fr.