Ce sont des associations de consommateurs et de copropriétaires, des collectifs d'industriels, des fédérations de professionnels du bâtiment, des réseaux de protection de l'environnement. Leur point commun ? Ils veulent peser sur
le débat concernant la politique énergétique française. Ils se sont aujourd'hui regroupés sous une bannière commune, celle de la Coalition France pour l'
efficacité énergétique (CFEE).
Le secteur du bâtiment consomme 46% de l'énergie française et émet plus de 120 millions de tonnes de CO2 par an. Les énergies coûtent de plus en plus cher, et la
précarité énergétique touche plus de 6 millions de Français. Forts de ces constats
"alarmants", selon eux, les huit organismes* de divers horizons s'unissent aujourd'hui pour se faire entendre - et peser face aux lobbies énergétiques.
La CFEE formule ainsi
"cinq propositions pour avancer efficacement" et alimenter la réflexion sur la question. Premièrement, la coalition souhaite un renforcement des mécanismes de financement de l'efficacité énergétique, comme les
certificats d'économie d'énergie ou les différents dispositifs fiscaux. Elle milite notamment pour la création d'une banque de l'efficacité énergétique, un concept déjà couronné de succès en Allemagne, où la KfW finance la rénovation énergétique des bâtiments et la modernisation de l'habitat.
La CFEE espère aussi un geste du gouvernement pour aider les PME dédiées à l'efficacité énergétique à se développer, et à rester indépendantes lorsque de grands groupes entrent à leur capital. Ce, pour permettre
"la création d'emploi locaux non délocalisables, l'innovation et l'émergence d'un marché de l'efficacité énergétique concurrentiel et de masse" explique l'organisme dans ses propositions.
L'indépendance est également espérée
"entre chaque phase d'un projet d'efficacité énergétique". En clair, la CFEE souhaite qu'un fournisseur d'énergie ne puisse pas intervenir dans un projet d'efficacité énergétique, en raison des risques évidents de conflits d'intérêt.
"Cette condition est indispensable pour introduire la transparence et recréer l'égalité de traitement entre acteurs économiques, qu'ils soient clients ou prestataires indépendants" ajoute l'organisme.
La politique d'efficacité énergétique ne peut être efficace que si elle est
"simple, souple et adaptée aux différentes échelles territoriales". C'est, du moins, ce que préconise la CFEE, qui espère la création de plateformes et banques publiques d'investissements (BPI) régionales.
Plus généralement, c'est l'ensemble du cadre réglementaire que la coalition souhaite voir assoupli. Avec, en ligne de mire, la transposition en droit français de la directive européenne de 2010, relative à la performance énergétique des bâtiments. Consciente de la charge de travail, la coalition affirme
"s'inscrire dans la durée".
* L'Association des responsables de copropriété (ARC), Le réseau CLER pour la transition énergétique, le collectif Effinergie, l'association France nature environnement, la fédération professionnelle Gimélec, le collectif d'industriels Isolons la Terre contre le CO2, le Réseau action climat-France (RAC-F) et l'UFC-Que choisir.