L'initiative pilote, qui a reçu un agrément de l'Etat et le soutien de Michel Rocard, émane d'une jeune entreprise innovante brestoise nommée 450 (en référence à la concentration maximale de CO2 admise pour limiter la hausse de température globale à 2 °C). La société a choisi de s'appuyer sur le Protocole de Kyoto, entré en vigueur en 2005, pour "distribuer des kilogrammes de CO2 aux entreprises et aux ménages qui réduisent leurs émissions". Elle a donc imaginé un compte épargne incitant les particuliers et les professionnels à réduire leur empreinte carbone.

Financer des achats décarbonés

Ainsi, il est possible de se voir récompensé d'avoir procédé au remplacement d'une vieille chaudière au fioul, qui dégageait 7 tonnes de CO2 par an, par une chaudière à bois. L'utilisateur voit donc son compte épargne crédité de 7.000 kg qui pourront être utilisés comme monnaie afin d'acheter des biens et des services sobres en dioxyde de carbone auprès de partenaires de l'opération. Il sera par exemple possible de financer une partie d'un vélo électrique, ou de réserver des billets de train. Une valorisation, à hauteur de 52,64 € la tonne, est également prévue. D'autres opérations de travaux pourront par exemple faire l'objet de versements de kg de CO2 sur le compte épargne : changement des fenêtres, isolation de la maison, utilisation des transports en commun... La seule condition ? Déposer les justificatifs correspondants aux émissions évitées. Une initiative positive pour l'ancien Premier ministre, qui assure : "L'écologie devient enfin une chance de vivre autrement, de faire quelques économies et d'avoir un comportement plus paisible et plus adapté au monde qui vient". En cas de succès, la démarche pourrait être étendue à tout le territoire.