Les éoliennes domestiques n'ont gardé de leurs grandes sœurs que la technologie de base : le vent fait tourner les pales de l'hélice, qui actionnent un générateur, lequel produit de l'électricité. En revanche, la tête des éoliennes domestiques tourne, grâce à un gouvernail, afin de s'adapter au sens du vent et d'optimiser le rendement. L'installation est relativement simple, et peut se faire en quelques jours. Il faut tout de même faire appel à un électricien pour relier l'éolienne à un onduleur éolien au niveau de l'habitation, et pour relier le système au réseau ErDF (voir page 5). Une éolienne domestique a une durée de vie de 30 ans environ, si elle est correctement entretenue. "L'état du rotor doit être vérifié tous les ans, soit par l'installateur, soit par le particulier s'il est très bon bricoleur" explique Bruno Cornevin,ingénieur conseil en électricité renouvelable pour l'association Ajena*. Pour faciliter cette entreprise, certaines éoliennes sont retenues par des haubans, et peuvent basculer lorsqu'on les desserre. Côté négatif : elles sont un peu plus complexes à installer, et prennent plus de place.

Bien choisir le lieu de l'installation

L'éolienne est dite "domestique" parce qu'elle est installée sur le terrain d'un particulier (ou d'une entreprise). Mais attention à ne pas l'installer trop près du bâtiment, prévient Bruno Cornevin. "Certains installateurs proposent même de placer l'éolienne sur le toit ou la cheminée. Mais les turbulences entraînées par les pales qui tournent sont tellement fortes qu'elles pourraient arracher la cheminée !" alerte-t-il. L'idéal est de placer l'éolienne dans un champ ou un terrain à proximité de l'habitation, mais pas à moins de cinq fois la hauteur du bâtiment le plus proche. On évite ainsi les risques liés aux vibrations, mais aussi au bruit qui peut être désagréable. * Association énergie et environnement en Franche-Comté, chargée d'informer et d'accompagner les particuliers et collectivités sur les questions d'habitat durable, d'énergies renouvelables et d'économies d'eau. En pages suivantes, découvrez la réglementation en matière de petit éolien.

Vous devez faire une déclaration de travaux préalable à l'installation d'une éolienne sur votre terrain. Si l'éolienne mesure plus de douze mètres de haut, il vous faudra déposer un permis de construire auprès du maire, ou du préfet si l'électricité est destinée à la vente (voire page 5). Selon l'article L. 421-1-1 du code de l'urbanisme, "la hauteur de l'installation est définie comme celle du mât et de la nacelle de l'ouvrage, à l'exclusion de l'encombrement des pales". Dans tous les cas, vous êtes tenus de consulter le plan local d'urbanisme (PLU) ou le plan d'occupation des sols (POS) en vigueur dans votre commune. Ces réglementations peuvent spécifier une distance minimum à respecter entre l'installation et les bâtiments alentours, voire une interdiction formelle d'installer une éolienne. Enfin, selon l'article R 122-9 du code de l'environnement, l'étude d'impact n'est pas obligatoire pour les mâts de moins de 50 mètres. Elle est remplacée par une notice d'impact "indiquant les incidences éventuelles de ceux-ci sur l'environnement, et les conditions dans lesquelles l'opération projetée satisfait aux préoccupations d'environnement". Découvrez la rentabilité des éoliennes domestiques en pages suivantes.

En l'état actuel des choses, l'installation d'une éolienne domestique est difficilement rentable, à moins d'habiter dans une zone très venteuse. Une éolienne de 5 kW qui produirait environ 10.000 kWh par an permettrait d'économiser chaque année 1.100 euros au tarif EDF de 0,11 centimes le kWh. Mais ce genre d'installation coûte au bas mot 25.000 euros, sans compter les éventuels frais de maintenance, et ne peut donc pas être rentabilisée en moins de 20 ans. L'étude du vent, préalable à l'installation, est donc un passage obligé avant de se décider. Son prix (3.000 euros environ) en vaut la chandelle ! Un mât de mesure est installé pendant plusieurs mois, "idéalement une année entière, pour analyser le sens et la puissance du vent à toutes les saisons" précise Bruno Cornevin. L'étude donne une estimation de la production d'énergie en kilowatt-heure (kWh), variable en fonction du vent et de la hauteur du mât. "Plus le mât de l'éolienne est haut, plus elle capte des vents réguliers et forts, donc plus elle produit de l'énergie et moins elle s'use" explique Bruno Cornevin. Cependant, plus l'éolienne est grande et plus elle est chère : comptez jusqu'à 80.000 euros pour des modèles de 25 mètres et 10 kW. Pour estimer la rentabilité de votre installation, n'oubliez pas de comptabiliser les aides financières de l'Etat : crédit d'impôts pour le développement durable de 45% (dans la limite de 8.000 euros pour une personne seule, hors pose), TVA à 5,5% sur le matériel si l'installation est fait par un professionnel, éco-prêt à taux zéro, subventions de l'Ademe et de l'Anah, et subventions régionales le cas échéant. La suite de l'article en page suivante.

Contrairement aux installations solaires photovoltaïques, le rachat du surplus d'électricité produite par ErDF n'est pas systématique, et dépend de la région où se situe votre habitation. Lorsque des éoliennes industrielles sont installées, la zone où elles se trouvent et les communes avoisinantes obtiennent la dénomination de zone de développement éolien (ZDE). Si votre maison se trouve dans une ZDE, vous pourrez bénéficier du tarif de rachat de 8,4 centimes d'euros le kWh. Par contre, si votre éolienne est installée hors d'une ZDE, vous ne pourrez pas revendre le surplus d'électricité produite. Dans ce cas très courant, vous pourrez brancher l'éolienne sur des batteries de stockage. Vous profiterez ainsi de toute l'énergie produite par votre éolienne, sans en envoyer le surplus sur le réseau national. Le fournisseur d'énergie Direct Energie propose aussi le rachat de ce surplus, en partenariat avec Weole Energy.