Depuis quand l'énergie solaire est-elle utilisée dans la cuisson des aliments ? Comment ça marche ? Combien de temps met un plat pour cuire ? Rolf Behringer et Michaël Götz, deux spécialistes du genre, nous font part de l'histoire de cette technique et explique pas à pas le fonctionnement et la fabrication d'un four solaire dans leur livre "Cuiseurs solaires".
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Et quand il n'y a pas de soleil, vous mangez tout cru ?". Depuis dix ans, cette interrogation, Rolf Behringer et Michaël Götz, deux experts de la cuisson solaire, l'ont entendu des dizaines, voire des centaines de fois. Mais il est aujourd'hui rare que l'on se moque d'eux. "
Les cuiseurs solaires existent dans tous les pays du monde, en dehors des régions polaires", expliquent les auteurs dans le livre. Et de continuer : "
les premiers documents écrits portants sur des découvertes dans ce domaine remontent à plus de deux cents ans. La diffusion des cuiseurs solaires, elle, a commencé il y a environ un demi-siècle, c'est-à-dire peu après l'arrivée des cellules photovoltaïques au silicium permettant de produire de l'énergie électrique à partir du soleil".
C'est le chercheur suisse Horace-Bénédict de Saussure (1740-1799), qui, en créant "l'héliothermomètre", boîte en liège formée de plusieurs couches de verre dans laquelle la température augmente jusqu'à atteindre 109 ° C, invente le premier four solaire. C'est le début de nombreuses recherches sur la cuisson grâce au soleil. L'on pourra citer notamment le Français Auguste Mouchot (1825-1912), auteur du premier traité consacré à l'énergie solaire, "La chaleur solaire" en 1869. Ce dernier est ensuite envoyé par le Gouvernement en Algérie, où il construit des fours solaires qui permettent de cuire des fruits, des pommes de terre, de la viande et même du pain aux officiers ! Mais il a fallu attendre le milieu du XXème siècle pour que divers pays, dont les États-Unis, l'Inde et la Chine commencent vraiment à s'y intéresser et poussent les expérimentations encore plus loin. C'est d'ailleurs la Chine qui est, encore aujourd'hui, le pays où l'on trouve le plus de fours solaires, avec pratiquement un million de pièces.
Pour produire de la chaleur et cuire des aliments, un four solaire a besoin de la lumière directe du soleil. La réunion de plusieurs petits miroirs permet ainsi de concentrer la lumière en un foyer, comme une loupe. Les vitres laissent alors passer les rayons du soleil et empêchent la chaleur de se disperser à l'extérieur. Un double vitrage est préférable car il offre une meilleure protection thermique, tout en protégeant efficacement contre le refroidissement dû au vent.
couverture livre "Cuiseurs solaires" © La Plage
Une astuce : afin de diminuer au maximum le temps de
chauffage, il est souhaitable d'utiliser une marmite noire avec son couvercle. "
La position optimale est lorsque la vitre du four regarde dans la direction du soleil et que l'ombre de la tige tombe parallèlement au cadre extérieur de la vitre", souligne Michaël Götz. Si l'on réoriente en plus le four environ une fois par heure, on réduit encore le temps de cuisson !
Attendre, attendre, et encore attendre... Seul hic de la cuisson solaire : deux heures minimum sont nécessaires pour déguster un bon petit plat !
Pour découvrir quelques exemples de fours solaires issus du livre de Rolf Behringer et Michaël Götz, cliquez sur suivant.
Auto-construction et recettes
96 pages - imprimé sur papier recyclé
Format : 16,5 x 24 cm
Prix 15 €
Dessin d'un cuiseur solaire historique
dessin four solaire © La Plage
Dans l'ouvrage "La conquête du soleil" de Louis de Royaumont (Paris, C. Marpont et E. Flammarion, 1882), un témoin de l'époque parle de la préparation du couscous en ses termes : "
nous n'avons jamais mangé de kouscouss meilleur que celui que nous avons préparé un jour au soleil".
Dessin d'un cuiseur solaire historique
Le premier cuiseur solaire d'Ulrich Oehler
Le premier cuiseur solaire d'Ulrich Oehler a été mis au point en Suisse au début des année 80. Il découvre le cuiseur solaire "à caisson" et fonde le groupe Ulog.
Le premier cuiseur solaire d'Ulrich Oehler
Un four Ulog
four Ulog © Ulrich Oehler
Ceci est un exemple de four solaire auto-construit, en Grèce, encastré dans la terre. Il sert à cuire le pain. Seul inconvénient : l'appareil ne peut être orienté en fonction du soleil !
Un four Ulog
Le cuiseur parabolique SK14
cuiseur parabolique SK14 © La Plage
Ce cuiseur parabolique est réglable à la main. Le modèle d'origine de Dieter Seifert est dénommé SK14. Le nombre 14 se réfère au diamètre de 140 cm.
Le cuiseur parabolique SK14
Une conférence internationale sur les fours solaires
foire de fours solaires à Grenade en Espagne © La Plage
On a pu voir une impressionnante diversité de types de cuiseurs solaires pendant la conférence internationale sur les fours solaires, en 2006, en Espagne.
Une conférence internationale sur les fours solaires
Un cuiseur solaire en Afrique
cuiseur solaire en Afrique © La Plage
"La majorité des pauvres, en Afrique comme dans d'autres régions de notre planète, utilise très peu d'énergie. Et la plus grande part de sa consommation sert à la cuisine".
Un cuiseur solaire en Afrique
Une cuisine solaire mobile
première cuisine solaire mobile © La Plage
La première cuisine solaire mobile selon le principe de Scheffler a été construite à Bâle à la fin des années 80.
Une cuisine solaire mobile
Gâteau au chocolat cuit au four solaire
un gateau au chocolat cuit au four solaire © Sun Cook
Il est possible de faire cuire un gâteau au chocolat avec un cuiseur solaire. Une heure et demi environ (soleil de midi) est nécessaire pour obtenir un gâteau parfaitement moelleux.
Gâteau au chocolat cuit au four solaire