Gaz facture électricité © DR
Après plusieurs hausses en 2010, les tarifs de l'électricité et du gaz devraient connaître une nouvelle progression en 2011. En cause, la situation géopolitique chaotique des derniers mois, mais aussi la loi Nome et ses conséquences.
L'institut national de la statistique et des études économiques (INSEE) a annoncé mercredi que les prix de l'énergie avaient augmenté de 13,7% en un an. Et ce n'est pas fini ! Les tarifs du gaz naturel devraient en effet connaître une nouvelle hausse. C'est ce qu'annonçait mardi matin Le Figaro, projetant une augmentation comprise entre 4,8% et 5,2% à compter du 1er avril.
Pas moins de 10,8 millions de clients verraient ainsi leur facture augmenter de 45 euros en moyenne par foyer et par an, d'après le quotidien. Interrogé sur RTL, Eric Besson, ministre de l'Energie, n'a pas voulu confirmer cette information, mais il a cependant admis que le projet était à l'étude.
La Confédération nationale du logement (CNL) parle de
"véritable scandale" qui pourrait
"faire basculer les ménages modestes dans la précarité énergétique". L'UFC-Que choisir dénonce cette possible décision qu'elle juge
"injustifiée", et qui porterait à 20% la hausse des tarifs du gaz sur les douze derniers mois.
Après un cycle de hausse en 2010 (+9,7% au 1er avril, +4,7% au 1er juillet), la progression du prix du gaz prévue au 1er janvier 2011 avait été repoussée par le gouvernement au 1er avril. La crise politique dans les pays arabes et la flambée des prix du pétrole pourraient peser sur cette augmentation.
Électricité : les conséquences de la loi Nome
Après une hausse de 3% le 15 août 2010, et une seconde également de 3% au 1er janvier dernier, les tarifs de l'électricité devraient continuer d'augmenter. Une hausse
"inévitable" selon Eric Besson, du fait surtout de la loi Nome : dès le 1er juillet, le gouvernement ouvrira à la concurrence 25 % de l'énergie nucléaire produite par EDF en France. Mais avant, il devra définir le prix de cette électricité.
C'est pourquoi un rapport, qui sera dévoilé mi-mars, a été commandé à Paul Champsaur, ancien directeur général de l'Insee. Selon des informations parues dans le Journal du Dimanche, ce rapport proposerait de fixer un prix de 39 euros par MWh alors qu'il est aujourd'hui de 35 euros. Un prix que souhaitent conserver les fournisseurs d'électricité comme Poweo ou Direct Énergie. De son côté, EDF préconise un Mwh à 42 euros.
Au final, si le prix atteint 39 euros, la facture d'électricité du particulier pourrait augmenter de 5% par an jusqu'en 2015, soit une hausse totale de 30%. Quant aux industriels, ils ont déjà montré leur inquiétude en évoquant un danger pour plus de 90.000 emplois. La suite le 15 août prochain, date prévue de la prochaine revalorisation tarifaire d'EDF.