Colère et incompréhension - Panneaux photovoltaïques © C.C.
Joël Mercy hésite entre colère et regrets. Colère, parce qu'il ne comprend pas la direction prise par le gouvernement.
"Il faut continuer à soutenir la filière du photovoltaïque chez les particuliers, car c'est la plus créatrice d'emplois" justifie-t-il. Regrets de n'avoir pas été écoutés, alors même que la GPPEP, comme d'autres associations du secteur, avait proposé une feuille de route
"en prenant compte de l'enveloppe de deux milliards d'euros qui sera allouée à la branche".
Plutôt que de limiter l'installation pure et simple des panneaux, le GPPEP propose de plafonner le subventionnement de l'électricité photovoltaïque. L'idée étant d'encourager les particuliers à passer au solaire, non pas pour le bénéfice du rachat de l'électricité, mais comme un investissement à long terme.
La colère est également palpable chez les professionnels du secteur.
"Ce plafond obère tout développement industriel français et va faire avorter un secteur industriel qui avait émergé depuis deux ans", regrette Enerplan dans un communiqué. Le Synaip, quant à lui, accuse les centrales au sol d'être l'une des causes du mal :
"spéculation, occupation irraisonnée des sols, utilisation massive de produits asiatiques à bas prix, démantèlement non planifié ou incertain, aucun apport au tissu économique des régions accueillant ces centrales".
Le photovoltaïque sur la sellette
Depuis quelques mois, la filière photovoltaïque est en pleine crise. Début décembre 2010, un moratoire suspendant l'obligation de rachat de l'électricité pour les installations de plus de 3 kW a été décrété. Courant janvier et pendant deux mois encore, une série de réunions de consultations se sont déroulées, sous l'égide de la DGEC. Le but est de refondre les règles du photovoltaïque, dont l'Etat avait probablement sous-estimé le succès. Selon les informations disponibles pour l'instant, le tarif de rachat de l'électricité devrait baisser, et la Contribution au service public de l'électricité (CSPE) devrait au contraire tripler. Des initiatives qui inquiètent aussi bien les associations de consommateurs que les professionnels, qui craignent un étouffement du secteur.