Les Français très favorables aux énergies renouvelables

    Publié le 30 janvier 2013 par G.N.
    Deux sondages publiés récemment mettent en avant le très large soutien des Français aux énergies renouvelables et à leur développement. Ils associent ces nouvelles énergies à des images positives de respect de l'environnement ou d'indépendance énergétique et estiment majoritairement que le développement n'est pas assez rapide ni assez soutenu par les pouvoirs publics. Revue de détail.
    En ce début d'année, deux enquêtes d'opinion différentes ont été menées respectivement par Qualit'EnR et Ifop, et par le Syndicat des énergies renouvelables (SER) et l'Institut Ipsos. Leurs résultats sont sans appel : les Français plébiscitent les énergies renouvelables et souhaitent que leur développement soit accéléré. Ainsi, selon le sondage réalisé par SER/Ipsos, pour 63 % des personnes interrogées le développement des EnR constitue un sujet de première importance, notamment dans le cadre du débat national sur la transition énergétique. Ils sont même 84 % à estimer que leur déploiement n'est pas assez rapide dans notre pays. Ils associent spontanément des valeurs très positives aux énergies renouvelables : 91 % en ont une bonne image et sont favorables à leur généralisation.
    Du côté de Qualit'EnR/Ifop, le constat est identique : les sondés associent des valeurs de respect de l'environnement à 93 %, d'indépendance énergétique à 89 %, de confort à 85 % et d'économies à 77 %. Ils sont 67 % à juger que les efforts fournis par les pouvoirs publics en faveur des EnR sont insuffisants. C'est pourquoi, les Français interrogés souhaitent voir la filière - qui regroupe indistinctement l'éolien, le photovoltaïque, l'hydraulique, la géothermie - encouragée à 96 %. Il faut noter qu'ils sont 80 % à se prononcer en faveur du développement du gaz naturel et 54 % en faveur du nucléaire. Cette énergie montre d'ailleurs des opinions beaucoup plus tranchées et contrastées. Les énergies fossiles comme le charbon (43 %), les gaz de schiste (35 %) et le fioul (32 %) recueillent moins d'opinions favorables à leur soutien. Les gaz de schiste regroupent d'ailleurs plus de 65 % de personnes opposées à des degrés divers.

    L'éolien bien accepté

    Les arguments avancés pour le soutien aux énergies renouvelables reposent, pour les personnes interrogées par SER/Ipsos, sur la réduction des importations de pétrole (83 %) et la notion d'indépendance énergétique (68 %). Pour 54 %, le secteur contribuerait même à la croissance économique française. Malmenée dans son activité, l'énergie éolienne conserve pourtant une bonne image avec 83 % d'opinions positives. Les Français se montrent prêts à accueillir des turbines dans leur département (80 %) voire dans leur commune (68 %). Et 45 % sont prêts à tolérer des éoliennes dans le panorama de leur habitation, 40 % y étant opposés.
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    Les Français très favorables aux énergies renouvelables

    Le taux d'équipement et les intentions toujours en hausse

    Solaire thermique
    Solaire thermique © J. Guyon - Wikimedia
    Interrogés sur les équipements domestiques, les réponses convergent encore une fois entre les deux sondages. Selon les chiffres présentés, 40 % des Français déclarent disposer d'équipements à énergie renouvelable chez eux (poêle, chauffage ou chaudière à bois, pompe à chaleur, panneaux solaires, etc.). Les résultats, en progression de 5 points en un an, sont à la fois fonction de l'âge, du statut de propriété, du montant des revenus et de la localisation géographique. Pour Frédéric Micheau, directeur des études de Ifop, "le taux est évidemment plus fort chez les personnes propriétaires, résidant en zone rurale (60 %) que chez les jeunes locataires parisiens (14 %) !". L'enquête révèle une progression de tous les types d'équipements : chauffe-eau solaire, pompe à chaleur, panneaux photovoltaïques... "Elle montre en particulier la forte prédominance du bois comme énergie renouvelable, avec 30 % des équipements cités (inserts, poêles, chaudières)", explique le responsable Ifop. Quant aux intentions d'équipement, elles s'élèvent à 36 %, un chiffre également en progression de 6 points par rapport à l'an dernier.

    Un fort degré de confiance

    "L'intention est plus prononcée chez les hommes jeunes, et chez les cadres", décrypte Frédéric Micheau. "C'est précisément parce qu'ils ne sont pas encore équipés". De ce fait, on retrouve une hiérarchie inversée dans les équipements avec les technologies solaires placées en tête et les solutions bois reléguées en fin de tableau, puisque leur taux effectif est déjà élevé. Selon SER/Ipsos, une personne sur deux se serait déjà renseignée sur une utilisation personnelle des EnR auprès de différentes sources, dont l'Internet, ou en s'adressant à un artisan chauffagiste, à son entourage, à un fournisseur d'énergie, à un organisme ou une association. Les critères de confiance ont été explorés par l'enquête Qualit'EnR/Ifop : les Français sont 61 % à faire confiance aux installateurs d'équipements. Ils estiment importants les labels et qualifications (79 %), les références de réalisations (73 %), les conseils de proches (71 %) et l'implantation à proximité de la société (50 %). "Des interlocuteurs locaux tendent à rassurer davantage", explique le directeur des études d'Ifop.
    Quant au taux de confiance dans les équipements eux-mêmes, il est homogène et très élevé, compris entre 82 et 85 %, pour toutes les solutions proposées. "Les inserts, poêle et chaudières à bois présentent un haut niveau de confiance. Seul le photovoltaïque est un peu en retrait, stable à 73 %", détaille Frédéric Micheau. Il ressort donc que les Français accordent une vraie confiance aux EnR et qu'ils demandent aux pouvoirs publics d'agir plus en profondeur pour leur développement. Cependant, la question du financement et du coût de ces énergies n'a pas été abordé dans les questionnaires. Peut-être sera-t-elle posée dans une prochaine enquête et révèlera-t-elle des surprises ?
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