Le Syndicat des Énergies renouvelables (SER) s'inquiète : selon ErDF, les installations de production d'électricité renouvelable (éolien et solaire photovoltaïque) continuent de connaître un net ralentissement. Encore une fois, le syndicat appelle les pouvoirs publics à amplifier et accélérer les mesures d'urgence déjà annoncées.
Le nombre d'installations de nouvelles unités de production d'électricité d'origine renouvelable, éolien ou photovoltaïque, est en baisse. Citant les derniers chiffres d'ErDF, le Syndicat des Energies Renouvelables (SER) signale que sur les neuf premiers mois de l'année 2012, moins de 500 MW éoliens terrestres ont été raccordés au réseau. Le rythme est donc très inférieur à celui nécessaire pour atteindre les objectifs fixés par le Grenelle de l'Environnement (1.400 MW par an pour atteindre les 19.000 MW en 2020). Depuis 2010, les installations ont baissé chaque année : elles sont ainsi passées de 872 MW sur les trois premiers trimestres 2012, à 702 MW (2011) pour finalement atteindre les 476 MW en septembre 2012. Soit une chute de -45 % en deux ans.
Du côté de l'énergie solaire, la situation n'est pas plus brillante. Lors du 3e trimestre 2012, seuls 134 MW ont été installés, avec un rythme en baisse de -47 % par rapport au trimestre précédent et de -62 % depuis le début de l'année. Il s'agirait de l'effet d'épuisement des projets pré-moratoire de début 2011 sur le photovoltaïque. Le SER met en avant les problèmes récurrents de raccordement analogues pour les deux énergies, avec des coûts et des délais en augmentation. Le rassemblement professionnel évoque également la complexité des démarches administratives, notamment les procédures longues des appels d'offres lancés en juillet mais qui ne génèreront du chiffre d'affaires qu'en 2013.
Le SER demande donc la simplification des procédures qualifiées de "superfétatoires et redondantes", des mesures limitant les recours jugés "abusifs" (37 % des demandes de permis éoliens sont contestées), le retour à des coûts équitables pour les producteurs et la mise en œuvre anticipée d'un nouvel arrêté tarifaire relevé offrant un bonus aux installations utilisant des panneaux d'origine européenne. Les professionnels attendent également la publication des résultats d'appels d'offres simplifiés (3e et 4e tranches). Jean-Louis Bal lance de ce fait un appel aux pouvoirs publics : "
Ces chiffres traduisent le mauvais dimensionnement du cadre administratif et économique qui régit les filières éolienne et solaire. Les mesures d'urgence, annoncées par le gouvernement, doivent être amplifiées et leur mise en œuvre accélérée ". Des mesures qui doivent permettre à la France d'atteindre ses objectifs en termes d'énergies renouvelables et qui devraient mener à la préservation d'emplois, voire à des créations de postes non délocalisables pour l'entretien des installations.