exemple d'installation vétuste bis © Installation électrique vétuste - DR
L'Observatoire National de la Sécurité Electrique (ONSE) vient de faire son bilan annuel sur l'état des installations électriques dans les logements. Verdict ? Sur un parc de 27 millions de résidences principales, 7 millions sont jugées à risques dont 2,3 très dangereuses. Des chiffres qui restent élevés en dépit des nombreuses actions de sensibilisation engagées depuis plus de six ans...
Le constat est alarmant. Et pour cause, comme le révèle l'Observatoire de la Sécurité Electrique (ONSE), 300.000 installations électriques deviennent dangereuses chaque année et, sur l'ensemble du parc de logements existants, 7 millions d'installations électriques sont jugées à risques et 2,3 millions qualifiées de
"très dangereuses". Des chiffres qui font froid dans le dos, surtout lorsque l'on sait que 30% des incendies répertoriés en France - soit plus de 80.000 - sont d'origine électrique.
"Depuis le 1er janvier 2012, il y a déjà eu 73.750 incendies domestiques en France, on ne peut pas laisser la situation continuer sans rien faire", s'alarme Stéphane Pavlovic, directeur de la Confédération Nationale du Logement.
Si l'usure des installations est souvent à l'origine de ces incendies, elle n'en est cependant pas le seul facteur déclencheur. Dans son bilan annuel, l'ONSE pointe aussi du doigt le comportement inadapté des occupants des logements :
"la plupart des gens utilisent mal leurs appareils électriques, explique Philippe André, président de l'Observatoire.
Tantôt ils tirent sur les fils pour les débrancher ce qui détériore les prises et les câbles, tantôt ils branchent trop d'appareils sur une même prise ce qui entraîne des problèmes de surchauffes".
Malgré ses efforts pour informer le grand public sur les règles de sécurité à respecter, l'ONSE détecte par ailleurs un certains nombre d'anomalies récurrentes et persistantes dans les logements anciens. Absence de mise à la terre, de liaison équiponentielle, de dispositif de protection contre les surintensités, non respect des règles de sécurité dans la salle de bains... Autant d'éléments qui peuvent eux-aussi entraîner, des incendies ou pire, de graves accidents domestiques.
Sans oublier qu'à cette liste déjà longue s'ajoutent de nouveaux risques liés à l'introduction dans les logements des énergies renouvelables ou à des
travaux de rénovation énergétique.
"Il a fallu mettre en place une attestation de mise en conformité pour que les propriétaires de panneaux photovoltaïques puissent raccorder leur installation au réseau car nous nous sommes aperçus qu'ils pouvaient engendrer des désordres électriques dans l'habitation", rappelle Françoise Thiebaut, secrétaire générale des associations laïques (AFL) de Paris. Cette dernière soulève également le problème des systèmes d'isolation par l'intérieur qui, une fois installés, masquent les réseaux électriques, empêchant ainsi les occupants des logements d'y accéder. Enfin, l'ONSE se dit également inquiète face à la multiplication sur le marché de produits contrefaits, ne respectant pas les normes de sécurité en vigueur.
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Améliorer et compléter le cadre réglementaire dans l'ancien
Exemple d'installation électrique vétuste © Une installation électrique vétuste. DR
La multitude des dangers et l'apparition de nouveaux risques conduisent tous les acteurs de la filière électrique et les associations à une même conclusion :
"il faut renforcer l'information et la sensibilisation auprès du grand public mais, aussi et surtout, améliorer er compléter le cadre réglementaire existant pour les logements anciens". Parmi les pistes évoquées par le Gresel (groupe de réflexion sur la sécurité électrique dans le logement qui réunit des associations de consommateurs et des professionnels) : réalisation d'un état des lieux de l'installation électrique pour tout nouveau bail locatif, mise en place de mesures incitatives afin d'aider les propriétaires à réaliser des travaux de mises en conformité, développement des audits dans les immeubles et les groupements de logements...
"Dans le neuf, le cadre réglementaire est clair et défini, ce qui n'est pas le cas dans l'ancien, commente Stéphane Pavlovic de la Confédération Nationale du Logement.
Le diagnostic Electrique obligatoire (DEO) nous permet d'agir sur environ 400/000 logements mais, c'est loin d'être suffisant. Sachant que plus de 300.000 logements deviennent dangereux chaque année, il faut absolument ratisser plus large".
"Agir", le mot n'est pas choisi au hasard puisque, comme le révèle l'ONSE, dans 95% des logements diagnostiqués et présentant des anomalies, les travaux sont ou seront effectués par les propriétaires, une véritable source de satisfaction pour tous ceux qui se sont
"battus" pendant plusieurs années pour imposer ce diagnostic.
Professionnels et associations ont également annoncé vouloir renforcer la sensibilisation auprès des copropriétés et des bailleurs sociaux.
"Dans certains immeubles, mieux vaut ne pas ouvrir les placards dans les parties communes !", s'amuse ironiquement Françoise Thiebaut. Dans les prochains mois, plusieurs outils d'information devraient d'ailleurs être mis en place par l'Association Promotelec spécifiquement à leur intention.
En savoir plus sur le diagnostic électrique obligatoire.
Connaître les règles de sécurité à respecter pour minimiser les risques d'incendie.
Améliorer et compléter le cadre réglementaire dans l'ancien