La hausse des prix de l'énergie et le climat plus rigoureux de l'hiver 2012 ont fortement pesé sur le budget des ménages français. Résultat : 200 € de plus en moyenne sur leur facture énergétique. Le carburant représente, à lui seul, plus de la moitié du montant, à cause des importations de pétrole et de gaz. L'électricité, qui reste la principale énergie primaire consommée, connait elle aussi une envolée des prix, avec une augmentation de 5 % qui est entrée en vigueur le 1er août.
Les dépenses énergétiques des Français ne cessent de s'alourdir. En 2012, selon un rapport du Commissariat général au développement durable (CGDD) du ministère de l'Ecologie et de l'Energie, la facture a grimpé de 200 € l'an passé (+6 %), pour atteindre les 3.200 € par ménage. En cause ? L'envolée du prix des énergies (+5,2 %) et une météo rigoureuse à la fin de l'année, qui a entraîné une surconsommation au niveau des
chauffages. "
Au total, les ménages français consacrent ainsi 91 milliards d'euros courants à leurs achats d'énergie en 2012, soit plus de 8 % de leurs dépenses totales", explique le document.
Dans le même temps, le ralentissement économique, et surtout, de l'activité industrielle, ont entraîné une baisse de la consommation d'énergie finale (qui prend en compte les pertes de rendement de l'électricité) : elle est retombée à son niveau le plus bas depuis les années 1970, à 166,4 millions de tonnes équivalent pétrole (-0,7 %). Point positif : les émissions de CO2 ont, elles aussi, reculé de 3,1 % l'an passé, avec 340 millions de tonnes émises (chiffrage préliminaire corrigé des variations climatiques). Depuis 2007, ces émissions ont baissé en moyenne de 2,2 % par an.
La consommation primaire (avant toute transformation) reste principalement tournée vers l'électricité, qui représente 44 % du mix énergétique français. La part du pétrole a reculé, s'établissant à 30,3 % du bouquet, devant le gaz naturel (14,8 %) également en repli. Leurs parts ont été grignotées par les énergies thermiques renouvelables (6,6 %) et par le charbon qui est remonté à 4,2 %. D'un point de vue économique, la balance commerciale énergétique (importations moins exportations) reste très fortement déficitaire : la facture s'est alourdie de 7 Mrds entre 2011 et 2012, pour atteindre le montant record de 68,7 Mrds €. Un montant qui se répartit entre les importations de pétrole (55 Mrds €, +8,4 %) et de gaz (13,5 Mrds €, +16,3 %).
Le pétrole consommé en France provient de diverses origines (afin de ne pas dépendre d'un seul pays) : Russie (14,6 %), Arabie saoudite (13,8 %), Kazakhstan (12,6 %), Libye (11,2 %) et Norvège (8,4 %). Ce dernier pays livre également plus de 38 % du gaz consommé, loin devant les Pays-Bas (14,5 %), la Russie (14,4 %), l'Algérie (8,4 %) et le Qatar (3,8 %).
Et la facture pour les ménages français devrait continuer à s'alourdir en 2013. Les tarifs d'EDF, le principal fournisseur d'électricité en France, ont augmenté au 1er août : le tarif "Bleu" appliqué aux particuliers enregistre une hausse de 5 % en moyenne (certains clients disposant de petites puissances subissant une augmentation moins forte). Environ 2 millions d'abonnés devraient toutefois voir leur facture finale baisser grâce à la réduction des coûts de l'abonnement.
Les autres contrats, dédiés aux entreprises et aux collectivités (tarifs "Vert" et "Jaune") enregistreront une hausse limitée à 2,3 %, voire une stagnation pour les très grands consommateurs industriels.
Une seconde augmentation similaire de 5 % interviendra en 2014. Un arrêté prévoit même que cette hausse tienne compte de l'évolution effective des coûts sur la période tarifaire concernée. EDF rappelle que la France dispose d'une des électricités les moins chères d'Europe (0,15 c€/kWh contre 0,18 c€/kWh en Grande-Bretagne ; 0,23 c€/kWh en Italie et Espagne ; 0,27 c€/kWh en Allemagne et 0,30 c€/kWh au Danemark). Et la Commission de Régulation de l'Energie estime même que l'augmentation consentie ne sera pas suffisante pour couvrir tous les coûts d'EDF. Les hausses de facture d'énergie se poursuivront donc, inexorablement.