bruno gendron © Bruno Gendron, Promotelec, DR
Avec l'arrivée des beaux jours, chacun veut profiter de son jardin dans les meilleures conditions mais cela suppose un certain nombre d'aménagements électriques extérieurs : éclairage, prises de courant à portée de main... Bruno Gendron ingénieur-électricien chez Promotelec rappelle les règles de sécurité à respecter pour mettre l'électricité au jardin.
Maison à Part : Comment effectuer les raccordements électriques à l'extérieur ? Est-ce une opération compliquée ?
Bruno Gendron : Les installations électriques extérieures pour les terrasses, les jardins et les dépendances doivent respecter les mêmes règles que les installations intérieures des locaux d'habitation, maison individuelle ou appartement, c'est-à-dire celles de la norme NF C 15-100, éditée par l'Union Technique de l'Electricité (UTE). A noter que la mise en œuvre de ces règles normatives est du ressort de l'installateur électricien.
MAP : Sur quoi portent exactement les règles dictées par la norme NF C 15-100 ?
B.G : La norme NF C 15-100 énumère, je
cite, "les règles de conception et de réalisation des installations électriques en vue d'assurer la sécurité et leur fonctionnement de façon satisfaisante, compte-tenu de l'utilisation prévue".
MAP : Alors justement, quels dangers peuvent survenir lors du raccordement et comment les éviter ?
B.G : De façon générale, on peut distinguer quatre types de risques sur une installation :
L'électricité au jardin - Promotelec © Gardena
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le risque d'incendie : chaque circuit électrique doit être protégé à son origine par un dispositif de protection contre les surintensités, un disjoncteur ou un fusible. Le calibre de ce dispositif doit être adapté au diamètre, c'est-à-dire à la section des conducteurs du circuit. En l'absence de ces protections, l'échauffement anormal des conducteurs suite à une surcharge ou un court-circuit peut entraîner leur détérioration et provoquer un début d'incendie.
MAP : Faut-il installer plusieurs tableaux électriques ou suffit-il de se raccorder au tableau électrique intérieur ?
B.G : Le plus simple est de partir du tableau électrique principal de l'installation intérieure, par la mise en œuvre d'un circuit dédié protégé à son origine contre les surintensités, avec un fusible ou un disjoncteur et contre les fuites de courant avec un dispositif différentiel à haute sensibilité 30 mA. Cependant, rien n'interdit de mettre en œuvre un branchement avec compteur et disjoncteur d'abonné indépendant.
MAP : A quoi faut-il faire attention lorsque l'on rajoute l'électricité à l'extérieur une fois la maison construite ?
B.G : L'installation électrique d'un local d'habitation doit respecter les dispositions de la norme NF C 15-100 en vigueur au moment de la demande de
permis de construire. Or, toute installation électrique vieillit, du fait de l'usure naturelle des matériaux et de l'utilisation qui en est faite. Parallèlement, les règles normatives évoluent, pour tenir compte des progrès techniques et de la croissance des besoins des utilisateurs. Lors de l'extension d'une installation électrique ancienne, notamment par l'ajout de circuits électriques pour alimenter les extérieurs, il faut veiller non seulement à la conformité des circuits créés avec les règles normatives actuelles, mais également à leur compatibilité, du point de vue de la sécurité, avec les parties d'installations existantes.
MAP : Comment choisir ses éclairages ? Faut-il prendre des précautions particulières au moment de raccorder les luminaires ?
B.G : Tout appareil d'éclairage destiné à une utilisation en jardin doit être conforme à la norme produit NF EN 60598-2-1 le concernant. L'appareil doit être protégé contre les projections d'eau - le degré de protection doit être au moins égal à IPx4 - et contre les chocs mécaniques - c'est le code IK07. Les appareils de classe I doivent, quant à eux, être raccordés à la terre à l'aide du conducteur de protection - double coloration vert/jaune - de la canalisation qui l'alimente.