Eric Besson a mis en place ce jeudi 9 juin, une cellule de veille sur la sécurité d'approvisionnement en électricité de la France. Selon Réseau de Transport d'électricité la situation ne présente, pour l'instant, qu'un risque faible de manque cet été. Mais la conjugaison d'une potentielle canicule avec la sécheresse pourrait bien changer les choses...
Y aura-t-il suffisamment de courant cet été ? La sécheresse d'un côté - qui a déjà fait baisser de 30% la production hydroélectrique et qui pourrait également impacter les centrales thermiques et nucléaires dont le refroidissement nécessite de l'eau - et la réduction par l'Allemagne de ses importations vers la France (-45%) tandis que nos exportations ont augmenté elles, de 54%, font craindre un risque pour la sécurité de l'approvisionnement en électricité sur notre sol.
Comme annoncé il y a quelques semaines, Eric Besson a réuni autour de lui ce jeudi 9 juin les principaux acteurs de ce dossier - Dominique Maillard, Président du directoire de RTE, Henri Proglio, PDG d'EDF, Gérard Mestrallet, PDG de GDF SUEZ, ainsi qu'André-Claude Lacoste, Président de l'Autorité de sureté nucléaire, et les autres principaux acteurs du marché de l'électricité et les administrations compétentes. A été annoncée à l'issue de la réunion, la mise en place de la cellule de veille sur la sécurité d'approvisionnement en électricité qui se réunira régulièrement tout l'été.
La publication de la vision prévisionnelle de l'équilibre entre l'offre et la demande d'électricité publiée ce même jour par RTE montre pour l'instant sur l'ensemble de la France continentale un "
risque faible pour l'ensemble de l'été 2011". Mais, a déclaré le ministre, même si
"les premières études montrent que la France a les moyens de maintenir son approvisionnement électrique durant tout l''été. (..) Nous devons rester vigilants, notamment dans le cas où une canicule viendrait s'ajouter à la sécheresse."
"RTE n'identifie pas de contrainte importante, précise le réseau dans un communiqué,
le recours à un approvisionnement sur les marchés européens pourrait constituer, tout au long de l'été, un appoint nécessaire pour les fournisseurs d'énergie électrique". En été, est-il précisé, il faut compter sur la consommation de 500MW par degré supplémentaire à la pointe journalière, en raison de l'utilisation accrue de ventilation ou de
climatisation, "soit
la consommation d'une ville comme Nantes et son agglomération d'environ 500.000 habitants." Une canicule entraînerait donc la conjugaison d'une baisse de production et d'une hausse importante des consommations. La sécheresse ne viendrait pas non plus arranger les choses.
La cellule de veille aura donc la charge de surveiller ces phénomènes afin de pallier au plus vite tout risque de manque ou mettre en place des mesures d'urgence. Elle fera, est-il annoncé, un compte-rendu hebdomadaire sur l'évolution de la situation, qui pourra être quotidien en cas de besoin.