Après une hausse de 4% en janvier dernier, le Gouvernement prévoit une augmentation supplémentaire de 5,5% des prix du gaz d'ici la fin du mois avril. Il a saisi mardi pour avis la Commission de régulation de l'énergie (CRE) d'un projet d'arrêté à cette fin.
4€ en plus par mois sur la facture des sept millions d'usagers du
chauffage au gaz : c'est ce que devrait représenter cette nouvelle hausse, selon le communiqué conjoint des Ministères de Jean-Louis Borloo et Christine Lagarde, soit une valorisation de 0,264 centimes d'euro le KWh. Après celle de janvier de 4% - intervenue après une période de gel des prix courant depuis fin 2006 - cette deuxième augmentation s'inscrit
"dans un contexte international de hausse du coût d'importation du gaz naturel". Bien que le Gouvernement entende que ce
"réajustement reflète strictement l'évolution des coûts d'approvisionnement" de Gaz de France, la pilule devrait avoir du mal à passer auprès des usagers...
Le dilemme posé au Gouvernement est que ces fameux coûts d'approvisionnement pour GDF sont indexés sur les cours du pétrole. Et l'or noir n'en finit plus de grimper, dépassant aujourd'hui allègrement les 100€ le baril ! L'Etat se trouve alors coincé entre un pouvoir d'achat des Français en berne et une entreprise publique qui - bien que présentant des bénéfices records établis à 2,5 milliards d'euros pour 2007 - le presse de répercuter ces surcoûts. D'après
les Echos, les dirigeants de GDF ne s'attendaient néanmoins pas à cette hausse surprise... Et certaines rumeurs font déjà état de nouvelles augmentations d'ici la fin de l'année.
Concrètement, les 5,5% d'augmentation prendront effet après l'avis de la CRE, d'ici la fin du mois.
Par ailleurs, annoncent les Ministères de l'économie et du développement durable,
"une réflexion sera lancée afin de mettre en place dans les prochains mois un cadre pérenne d'évolution des tarifs réglementés du gaz." Un cadre qui devrait permettre, selon le communiqué,
"d'assurer une plus grande visibilité pour tous les acteurs. Ces orientations seront prises en compte dans la révision du Contrat de service public de Gaz de France."
La Confédération Nationale du Logement (CNL) réagit
Dans un communiqué jeudi, la CNL fait part de son indignation face à une mesure qui, si elle était entérinée, contriburait à "l'aggravation du pouvoir d'achat des ménages". "Doublement scandaleuse", parce que faisant suite à une première augmentation et prise sans avis préalable des acteurs concernés, cette décision de projet d'arrêté est ainsi jugé "intolérable". Face aux profits réalisés par la compagnie de gaz, la CNL trouve "révoltant" que l'Etat permette cette hausse des tarifs. Et de demander "un véritable débat entre les acteurs concernés et ce, avant la signature du Contrat de Service Public entre GDF et l'Etat."