La quatrième édition du sondage annuel Qualit'EnR souligne que les Français conservent une très bonne image des énergies renouvelables. Malgré la crise, les intentions d'équipement se maintiennent, et la confiance dans les installateurs d'équipements énergétiques est en légère hausse. Décryptage.
Les années passent, et le constat reste le même : les Français ont une très bonne image des énergies renouvelables et de leur utilité. Selon le baromètre Qualit'EnR 2014*, 91% des personnes interrogées estiment que ces énergies sont respectueuses de l'environnement, 88% qu'elles favorisent l'indépendance énergétique, 86% qu'elles permettent de se sentir bien chez soi et 81% qu'elles permettent de faire des économies. Des chiffres qui se maintiennent globalement depuis 2011.
D'une vision positive à une adoption des énergies renouvelables, il n'y a qu'un pas, que plus d'un tiers des Français franchissent. En 2014, 39% d'entre eux affirment avoir équipé leur logement - un taux stable par rapport à 2013. Le taux d'équipement est particulièrement élevé en milieu rural (58%) et chez les propriétaires de maisons individuelles (57%).
Les intentions d'équipement, elles aussi, sont stables : comme l'an dernier, 37% des personnes interrogées prévoient d'investir dans les énergies renouvelables.
"On observe toujours de grandes disparités en fonction du sexe, de l'âge et des revenus du foyer, rappelle Frédéric Micheau, de Qualit'EnR.
Mais une vraie progression est constatée auprès des locataires de maisons individuelles, qui sont 41% à prévoir un équipement, contre 36% en 2013".
Parmi ces 37%, 7% prévoit de faire réaliser ces travaux à très court terme (moins de 6 mois), 21% à court terme (6 à 12 mois), 37% à moyen terme (1 à 2 ans) et 34% plus tard.
"Plus les équipements sont onéreux, plus l'échéance prévue est longue", analyse Frédéric Micheau.
En tête des énergies plébiscités : le bois, en particulier les inserts (18% des Français interrogés ont installé un insert dans leur logement) et les poêles (13%). On note un désamour marqué pour les énergies solaires, puisque seuls 5% du panel a opté pour des panneaux photovoltaïques, et 4% pour un
chauffe-eau solaire.
Le solaire est également l'énergie à laquelle les Français font le moins confiance : 74% pour le solaire thermique et 68% pour le photovoltaïque, contre des taux à 79% pour le bois de
chauffage et les
pompes à chaleur. Ces valeurs sont globalement en baisse par rapport à 2013, en particulier pour le solaire.
"On peut supposer qu'il s'agit là des effets du moratoire sur le photovoltaïque", tempère André Joffre, président de Qualit'EnR.
La suite de l'étude laisse penser que les Français veulent passer aux énergies renouvelables... par peur de voir leurs dépenses énergétiques augmenter dans les années à venir. Ils sont, cette année, 91% à estimer que leur facture est trop élevée, et 78% à s'attendre à une augmentation dans les deux prochaines années. Ces taux sont similaires chez les personnes déjà équipées en système à énergie renouvelable,
"preuve que ces équipements ne suffisent pas encore à être énergiquement autosuffisant" estime André Joffre.
Enfin, les Français font de plus en plus confiance aux installateurs d'équipements énergétiques : 63% en 2014 contre 52% en 2011. La principale preuve de qualité, selon eux, est l'obtention d'un label qualité ou d'une certification (pour 74% des personnes interrogées), les précédentes réalisations (70%) et le bouche-à-oreille (68%).
* Étude réalisée par l'Ifop pour Qualit'EnR, réalisée entre le 2 et le 6 janvier 2014, sur un échantillon de 1.004 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, suivant la méthode des quotas.
L'éco-conditionnalité des travaux encore méconnue
L'étude soulève également un point marquant. Un Français sur deux n'a jamais entendu parler de l'éco-conditionnalité des travaux de rénovation énergétique. La mention "Reconnu garant de l'environnement", attribuée aux artisans, deviendra pourtant, dans quelques mois, une condition d'obtention des aides de l'Etat pour la réalisation de certains travaux. La grande majorité (43%) des personnes informée de cette mesure pense, cependant, que c'est une bonne chose.