Économies d'énergie : quel système de chauffage privilégier ?

    Publié le 10 octobre 2022 par Lucien Brenet
    Pompes à chaleur, chaudière biomasse, fioul, électrique... Les systèmes de chauffage sont nombreux et présentent tous leurs avantages et leurs inconvénients. Pour vous aider à vous y retrouver, et faire des économies, on fait le point sur les caractéristiques de chacune de ces solutions.
    Dans un contexte de transition énergétique et d'explosion du coût des énergies, il est primordial de bien sélectionner son système de chauffage, que vous envisagiez de remplacer votre installation, ou d'équiper un logement neuf.

    Pompe à chaleur, chaudière bois, fioul, chauffage électrique... Tous ont leurs caractéristiques. Si certains sont plus chers à l'achat, ils permettent de faire rapidement baisser sa facture. D'autres ont un impact environnemental réduit. Le choix s'effectuera donc en fonction de différents critères. A noter, que votre choix dépendra évidemment aussi de l'endroit où vous vivez.


    La pompe à chaleur



    Une pompe à chaleur, ou PAC, c'est quoi ? Le principe est simple : elle récupère l'énergie située à l'extérieur de l'habitation (dans l'air par exemple pour une pompe à chaleur air/air ou air/eau), et la réinjecte à l'intérieur via un radiateur, un plancher chauffant ou un ventilo-convecteur.
    • Les avantages. Son coût énergétique est très avantageux car moins soumis aux fluctuations du marché de l'énergie. "Difficile de présager de l'avenir, mais le coût à l'usage réduit par deux ou trois la facture énergétique, contrairement à une solution fioul par exemple", estime Emmanuel Bertocchi, Chef de produit PAC et ballon thermodynamique chez Viessman.
    D'un point de vue environnemental, l'impact carbone d'une pompe à chaleur va être déterminé par la source de l'énergie électrique utilisée pour la faire fonctionner. En France, le parc électrique étant presque entièrement décarboné, l'impact carbone de cette solution est fortement réduit. D'autant qu'une PAC affiche un coefficient de performance de trois (Cop3), ce qui veut dire que "a minima, l'impact carbone est divisé par 3 par rapport à un chauffage électrique classique et jusqu'à 15 fois par rapport au fioul", assure Emmanuel Bertocchi.

    Évolutif, ces systèmes peuvent être reliés à une production d'électricité photovoltaïque, pour un impact carbone réellement nul. En fonction du système utilisé, la PAC, pour les modèles réversibles, présente aussi l'avantage d'assurer le confort d'été contrairement à une chaudière.
    • Les inconvénients. Si en exploitation, le coût d'une pompe à chaleur est relativement bas, l'investissement de départ lui, est conséquent. Hors subventions, il faut compter en moyenne entre 10.000 et 15.000€. Bien sûr, ce système, en raison de son impact environnemental faible, est éligible à de nombreuses aides comme les Certificats d'économie d'énergie (CEE), l'Eco-prêt à taux zéro, ou encore MaPrimeRénov' et la TVA à 5,5%.
    Les inconvénients de la PAC sont aussi d'ordre esthétique et technique. "L'unité extérieure représente un inconvénient visuel et acoustique. Même si, aujourd'hui, ces deux points sont un peu mieux travaillés", indique Emmanuel Bertocchi. En fonction du type d'installation et du nombre de pièces à équiper, la mise en œuvre sera aussi plus ou moins complexe.

    A noter également qu'une PAC s'doit être entretenue par un professionnel au moins une fois tous les deux ans. Comptez entre 200 et 220€, pour l'entretien, contre 100€ pour une chaudière fioul par exemple. En cas de panne également, le prix des pièces détachées peut vite faire monter l'addition. C'est pourquoi il est conseillé de s'assurer au moment de l'achat, que vous bénéficiez d'une extension de garantie.

    Pour quels logements ? Cette solution convient parfaitement aux projets de construction et peut être intégrée en rénovation. A condition que cela ne demande pas trop de travaux. Pour tout savoir sur la PAC, retrouvez notre article complet ici !


    Les chaudières biomasses à bûches et à pellets


    • Les avantages. L'avantage du bois bûche ? C'est bien sûr son coût au kilowatt (kw), le moins cher du marché avec 0,038€ contre 0.1740 € pour l'électricité. Ce coût descend même à zéro pour ceux qui ont la chance de disposer de leurs propres bois. Le bois est une énergie renouvelable et, donc bien plus écologique que le gaz, par exemple.
    Les avantages sont sensiblement les mêmes pour les pellets (granulés), à l'exception du prix, mais nous y reviendrons. Le pellet lui, est bien plus souple que le bois bûche, la modulation de la chaudière s'en trouvera donc facilité, et le chargement moins fréquent.

    Les chaudières biomasses sont ouvertes aux CEE, MaPrime Rénov', TVA à 5,5% aux primes régionales, ou encore à l'Eco PTZ.
    • Les inconvénients. L'intégration d'une cuve pour une chaudière à bûches demande beaucoup de place. Ce système convient donc plutôt aux maisons à la campagne. La qualité du bois devra également être contrôlée. Il doit être sec, et prêt à l'usage. Et pour l'eau chaude sanitaire, n'y pensez même pas... il convient de miser sur une autre solution pour cela.
    A noter également que les chaudières bois elles, doivent être ramonées deux fois par an. Côté coût, comptez entre 5.000 et 15.000€ en fonction de la dimension du système et de la puissance de l'appareil.

    Comme évoqué plus haut, "le prix du granulé a augmenté car les gens se sont jetés dessus en raison de la crise énergétique. Alors que la tonne coutait 300€ en moyenne, elle a explosé pour atteindre 800€... Mais les capacités de production sont en croissance, et la situation finira par se normaliser et donc les prix par baisser", indique Emmanuel Bertocchi.
    • Pour quels logements ? Les solutions bois conviennent plutôt aux grandes maisons de campagne non raccordables au gaz de ville.

    La chaudière gaz


    • Les avantages. C'est une technologie éprouvée, qui repose sur des ressources encore abondantes, et des systèmes efficaces et performants avec les dernières générations de chaudière à condensation. De plus, en plein contexte de transition écologique, le gaz s'il veut perdurer, doit se verdir. Ainsi, le gaz naturel a tendance à s'imposer de plus en plus sur le marché.
    Les technologies, elles, se modernisent aussi, si bien que les systèmes les plus récents et les moins polluants sont encore éligibles aux aides (CEE, MaPrimeRénov', TVA à 5,5%). Pour une installation, comptez entre 3.000€ et 6.000€ pour une chaudière à condensation, hors aides.
    • Les inconvénients. Cependant, le gaz, principalement utilisé en ville, reste cher avec près de 10 centimes le kw grâce au bouclier tarifaire décidé par le gouvernement. Ce qui reste, certes, presque deux fois moins cher que l'électricité... mais quand même.
    Autre inconvénient, le gaz reste une énergie fossile, donc polluante. Comptez 200g de CO2 du Kwh, contre 260 à 300g pour le fioul, 50g pour le bois...
    • Pour quels logements ? Cette solution convient surtout aux maisons disposant d'un jardin et pouvant enterrer la cuve.

    Le chauffage au fioul


    • Les avantages. Pratique, la cuve de fioul d'une installation peut être installée en intérieur ou en extérieur, enterrée ou non. Son pouvoir de chauffe, lui, est important.
    • Les inconvénients. C'est un peu le vilain petit canard des systèmes de chauffage depuis l'arrivée de la nouvelle réglementation environnementale RE2020. Le fioul est ainsi amené à disparaître complètement à partir de 2030 en raison de son impact sur l'environnement. Forcément, il n'est donc soumis à aucune aide.
    Même si les industriels tentent de lui donner un second souffle grâce au biofioul, qui comporte 30% d'huile de colza, une source d'énergie renouvelable. Comme pour une chaudière au gaz naturel, ce système demande un entretien annuel.
    • Pour quels logements ? Cette solution convient plutôt aux grandes maisons déjà équipées, dans le cas d'une rénovation de chaudière au fioul.


    Le chauffage électrique


    • Les avantages. Le chauffage électrique demande peu, voir aucun entretien. Pensez néanmoins à dépoussiérer vos radiateurs afin d'améliorer la diffusion de la chaleur. Les dernières générations de radiateurs sont aujourd'hui très performantes, et embarquent de nombreuses technologies qui permettent de les piloter de façon très précise, en particulier s'ils sont connectés.
    Son impact carbone est aussi relativement faible en France, puisque le parc électrique français repose majoritairement sur le nucléaire, une énergie qui, si elle souffre d'autres problèmes, est relativement décarbonée.
    • Les inconvénients. C'est aujourd'hui le moyen le plus cher pour se chauffer en France. Si une autre solution est possible, alors le choix est vite vu. Son efficacité est aussi grandement dépendante de bon radiateur, ce qui, dans le locatif, est loin d'être toujours le cas. De plus, le rendement est faible contrairement aux autres systèmes de chauffage.
    • Pour quels logements ? Cette solution n'est pas du tout adaptée pour les grands logements, mais convient plutôt à de petits appartements.

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