Gaz facture électricité © DR
Selon le dernier baromètre Energie-Info, les Français, bien que préoccupés par leur consommation d'énergie, restent attachés aux fournisseurs historiques. Une situation qui dénote toujours un manque d'informations sur l'ouverture du marché, ainsi que la persistance de nombreuses idées reçues, comme le dénoncent leurs principaux concurrents.
Alors que le marché de l'énergie est ouvert à la concurrence depuis maintenant quatre ans, les fournisseurs historiques que sont EDF et GDF Suez tiennent toujours les rênes du marché... au grand dam de leurs concurrents. Selon le dernier baromètre Energie-Info réalisé par l'institut LH2 pour le médiateur de l'énergie et la Commission de régulation de l'énergie (CRE) - sur un panel de 1500 foyers français -
"42% seulement savent qu'ils ont le droit de choisir leur fournisseur d'électricité et 37% leur fournisseur de gaz naturel". Plus surprenant encore, 80% ne connaissent pas la marche à suivre pour changer de fournisseur".
Quant à identifier 'qui est qui', ce n'est pas encore gagné : 30% des interrogés seulement savent qu'EDF et GDF sont des entreprises concurrentes, 19% identifient ERDF et GrDF comme des fournisseurs et non des distributeurs tandis que 42% ne savent même pas quel est leur rôle exact.
Une enquête édifiante, alors même que les trois quarts des foyers interrogés estiment que la consommation d'énergie est un sujet préoccupant pour eux et "
6 sur 10 estiment que leurs factures d'énergie représentent une part importante des dépenses totales du foyer."
Désinformation et automatisme pointés du doigt par Direct Energy
Cette méconnaissance flagrante expliquerait ainsi la "
frilosité" du marché, "
seuls 8% des Français déclarent avoir déjà changé de fournisseur et 5% en ont l'intention dans les six prochains mois". Les concurrents des fournisseurs historiques se montrent de fait, assez remontés contre les pouvoirs publics qu'ils accusent de ne pas avoir fait ce qu'il faut pour enrayer ce manque d'information : "
entre désinformation et automatisme, les Français ne font pas jouer la concurrence", s'exprime ainsi dans un communiqué Direct Energie qui parvient au même constat dans sa propre étude Opinion Way publiée le 10 novembre. Et de dénoncer qu'
"Il est de la responsabilité de l'Etat de garantir le jeu normal de la concurrence dans l'intérêt des consommateurs", .
Site du médiateur de l'énergie
Site d'informations et comparateur d'offres édité par le Médiateur de l'énergie et la CRE.
Quelques idées reçues sur le marché de l'énergie
C'est difficile de changer de fournisseur : FAUX. Le contrat avec votre ancien fournisseur est résilié automatiquement à la date de prise d'effet du nouveau contrat conclu, sur la base d'un relevé du compteur estimé par votre distributeur. Cela ne nécessite pas de modifier son installation ou bien de changer son compteur. Changer, c'est rogner sur la qualité : FAUX. "La qualité et la continuité de fourniture rappelle le médiateur de l'énergie sur son site internet, sont garanties par le distributeur - appelé également gestionnaire de réseau de distribution - chargé de l'acheminement de l'énergie jusqu'au lieu de consommation. Elles sont indépendantes du fournisseur. Le changement de fournisseur se fait sans interruption de service ni changement de compteur d'électricité ou de gaz. Rien ne change non plus au niveau du relevé des compteurs, réalisé par les distributeurs." C'est d'ailleurs les distributeurs qui interviennent en cas de panne (les numéros de dépannage sont inscrits obligatoirement sur les factures). Pour rappel, les principaux distributeurs sont ERDF pour l'électricité et GrDF, pour le gaz. Une fois passé à la concurrence, impossible de revenir aux tarifs réglementés : FAUX. C'est le principe de réversibilité totale et sans condition pour les particuliers (concerne les puissances inférieures à 36 kVA en électricité ou qui consomment moins de 30 000 kWh de gaz par an, au-delà, il existe des conditions). A noter également qu'"En électricité, comme en gaz naturel, lorsque j'emménage dans un logement, je peux choisir entre une offre au tarif réglementé ou une offre de marché, quel que soit le contrat que j'avais souscrit pour mon précédent logement ou le contrat souscrit par l'ancien occupant de mon nouveau logement si j'emménage dans un logement précédemment occupé (* Sous réserve que ma puissance souscrite ne dépasse pas 36kVA en électricité ou que ma consommation annuelle de gaz naturel soit inférieure à 30.000 kWh)".