Maîtrisé depuis plusieurs décennies, le
chauffage au sol est synonyme de bonnes performances et de confort. Une solution technique qui plaît, puisqu'elle équipe plus de 5 millions de foyers en France. Il existe généralement deux types de chauffage au sol : l'électrique et l'hydraulique. Cette méthode, comme des radiateurs à eau chaude, consiste à faire circuler dans un circuit de l'eau chauffée à 30/35°C.
Performant, silencieux et esthétique
Le premier avantage d'un chauffage au sol n'est autre que le confort thermique. Le plancher n'étant pas un émetteur ciblé comme le radiateur, "
Il va distribuer la chaleur de manière uniforme dans une pièce. Il s'agit d'un chauffage par rayonnement qui est plus homogène et confortable que la convection qui, de plus, a tendance à assécher l'air ambiant", explique Thierry Perrin, cofondateur et associé du bureau d'étude thermique, Bastide Bondoux. De plus, les planchers sont des systèmes basses températures, ce qui améliore encore le confort, limite les conséquences néfastes pour les occupants, en plus de réduire les consommations d'énergie. A noter que certains planchers chauffants sont également réversibles et rafraîchissent le logement grâce à la circulation d'eau froide dans les circuits.
Le chauffage au sol est aussi un choix esthétique, puisqu'il élimine les radiateurs et les conduits visibles, libère les espaces et permet de gagner de la place. Silencieux, ces systèmes sont placés sous le plancher et coulés dans une dalle, ce qui limite les bruits liés au démarrage et au fonctionnement.
Un système coûteux
Le principal inconvénient du chauffage au sol est qu'il exige d'importants travaux, et pas seulement de plomberie ! Puisqu'il faudra préparer le support, installer le système, le connecter, vérifier l'absence de fuite, couler une chape de béton de 5 à 10 cm d'épaisseur sur le système hydronique (qui utilise l'eau chaude comme source de chaleur) pour le protéger.
Il faudra également bien étudier le choix du revêtement de sol à apposer, car celui-ci ne devra pas afficher une résistance thermique trop importante pour ne pas bloquer la chaleur. "
D'autant plus si le système produit du rafraîchissement, cela pourrait entraîner un risque de condensation", prévient Thierry Perrin. Le chauffage au sol conviendra également plutôt au neuf. Car pour être mis en œuvre dans un projet de rénovation, il faudra retirer le revêtement de sol au préalable, rehausser le sol, déplacer des prises, raboter des portes, etc.
Autre inconvénient : le coût du chauffage au sol. Thierry Perrin l'estime en moyenne à 120 euros du mètre carré, fourniture et pose comprises. Toutefois, le prix sera propre à chaque projet, et dépendra de nombreux facteurs, comme le nombre de mètres carrés, les matériaux employés, s'il s'agit d'un plancher réversible ou non et bien sûr le générateur utilisé (solaire, électrique ou bois). A noter également que ce système n'est pas éligible aux aides à la rénovation énergétiques. Cependant, il est possible de bénéficier d'un taux de TVA réduit à 5,5%.
Un contrôle limité
Autre limite, le système chauffera d'abord le sol et comme la chaleur se transmet plus lentement du fait de l'inertie des matériaux, la montée en température et le refroidissement sont très progressifs. Plusieurs heures, voire plusieurs jours, peuvent être nécessaires pour atteindre la température souhaitée dans le logement. Cependant, cette inertie a aussi ses avantages. Car une fois le sol chauffé, il peut maintenir une température stable plus longtemps.
Ces systèmes demandent également un peu de maintenance. Pour ce qui est du nettoyage, un traitement anti boue devra être régulièrement appliqué dans le réseau et une purge devra être effectuée avant la saison de chauffe. Enfin, l'entretien doit s'effectuer tous les deux à trois ans par un
chauffagiste professionnel, rappelle EDF. En cas de problème, comme une fuite par exemple, les réparations peuvent être complexes et coûteuses, car le système est plus difficile d'accès.