Chutes de tension, coupures de courant intempestives, possibles délestages... L'hiver, le quotidien des habitants de la Bretagne est plutôt mouvementé ! Et pour cause : la région ne produit que 7% à 8% de l'électricité qu'elle consomme. Le reste, est importé des régions voisines telles que la Normandie ou la Vallée de la Loire grâce au réseau de transport à haute tension. Seulement voilà : en période dites de
"grands froids" et aux heures de pointe (le matin et entre 17 heures et 20 heures), ce dernier a du mal à répondre aux besoins de la population.
Pour mettre un terme à cette « fragilité électrique », l'Ademe et la Région Bretagne ont donc décidé il y a deux ans de mener une opération pilote de
"Maîtrise de la Demande d'Electricité" dans le pays de Saint-Brieuc, un territoire qualifié de
"particulièrement fragile". Dans ce cadre-là, plus de 700 foyers ont ainsi été gratuitement équipés de boîtiers dits « intelligents ». Installés dans les logements au niveau du tableau électrique soit par EDF, soit par Voltalis, ils offrent à la fois aux opérateurs la possibilité de rétablir un équilibre au niveau du réseau entre la production et la demande et aux consommateurs de suivre leurs dépenses en temps réel.
Boîtiers intelligents Voltalis © Voltalis
"Les boîtiers nous permettent, à la demande de RTE, d'intervenir à distance chez les consommateurs afin de couper, si besoin est, un ou plusieurs de leurs appareils de chauffage pour une courte durée", explique Pierre Bivas, président de Voltalis.
"Grâce à l'inertie des bâtiments, arrêter un radiateur pendant 15 à 30 minutes n'a pas d'impact sur le confort du consommateur", assure-t-il.
Grâce à ces mêmes boîtiers, les consommateurs bénéficient également d'un regard précis sur la consommation énergétique de leurs appareils de chauffage.
"Les clients ont la possibilité de suivre à tout moment leurs consommations sur Internet, à la fois en euros, en kilowattheures et en quantité de C02 rejeté", informait Pierre Lederer, directeur général adjoint au commerce chez EDF, en décembre dernier.
"Ils pourront être alertés en cas de dépassement du seuil de consommation défini par eux et obtenir des conseils pratiques pour mieux gérer leurs dépenses".
Expérimentation à grande échelle
La situation devenant chaque année de plus en plus préoccupante aux heures de pointe, le Conseil régional de Bretagne a décidé de passer sans attendre à l'étape deux de l'expérimentation.
"Avant de se lancer dans l'implantation massive, nous devons vérifier à plus grande échelle la fiabilité technique du système", explique Isabelle Thomas, conseillère régionale aux énergies.
"Nous devons également nous assurer que le confort des utilisateurs est respecté, poursuit-elle,
et, surtout, qu'il y a bien un réel impact électrique sur le réseau ainsi qu'un intérêt économique financier pour les foyers concernés". D'ici le mois de mars, entre 3.000 et 6.000 boîtiers devraient ainsi être installés dans toutes les grandes métropoles de Bretagne : Rennes, Quimper, Brest...
"Notre objectif est d'être capable l'hiver prochain de pouvoir réduire notre consommation entre 50 et 100 mégawatts", informe Isabelle Thomas. Le premier bilan est attendu pour le mois de mai. S'il est positif, une vague de 60.000 boîtiers pourraient à nouveau venir compléter le dispositif.
Chauffage : la Bretagne expérimente le mode "éco"
MAP : Quels bénéfices pour les usagers ?
Les bénéfices pour les usagers sont les suivants : personnel sur Internet sur les consommations de chauffage du logement. Le système va informer les clients par exemple que : "pendant la nuit, ils ont consommé tant d'énergie et que cela leur a coûté tant d'Euros". Ces informations sont couplées à des conseils du type : "sachez qu'en baissant la température de 2 degrés, vous pourrez économiser de l'argent". Ainsi, le client pourra agir en connaissance de cause. Pour plus d'informations : www.unebretagnedavance.fr