Les températures caniculaires que nous connaissons depuis quelques années ont convaincu de nombreux Français d'investir dans un système de climatisation. Mais du petit appareil que l'on branche dans son salon à l'installation d'un système qui permet de rafraîchir toute la maison, difficile de s'y retrouver.

Nomade ou fixe, monosplit ou mutlisplit, en console, mural ou en gaines... Les climatiseurs sont nombreux sur le marché. Vers quel type d'appareils se tourner, quels sont les critères à prendre en compte, combien coûte un système de climatisation...? Voici les questions à se poser avant de se décider.

Climatisation nomade ou fixe ?

Les climatiseurs nomades offrent une solution simple. Faciles à utiliser (une prise suffit), bon marché (comptez entre 150 et 300 euros à l'achat), ils sont disponibles en grande distribution. Mais méfiance ! En dépit de leur apparente praticité, ces produits cumulent les mauvais points. Généralement énergivores, leur efficacité est en plus très localisée. Ils feront donc gonfler votre facture d'électricité pour des performances... discutables.

Cependant, "ils restent une solution pour les locataires qui ne peuvent pas réaliser de travaux dans leur logement" souligne Jean-Alexis Brungs, porte-parole chez Toshiba. Toutefois, compte tenu de leur efficacité moyenne et de leur consommation d'énergie, il peut être préférable d'investir un petit ventilateur d'air.

 
L'autre solution consiste en l'installation d'une climatisation réversible ou une pompe à chaleur de type air/air. Ses avantages ? Elle vous apportera du confort autant l'été que l'hiver. "Elle peut produire soit de l'air chaud, soit de l'air froid. Elle puise les calories à l'extérieur du logement et les restitue à l'intérieur via un système d'air pulsé" explique Jean-Alexis Brungs.

Concrètement, dans le moteur, un fluide frigorigène va capter l'air chaud de la pièce puis le rejeter à l'extérieur. De l'air frais est ensuite diffusé dans la pièce par l'unité intérieure. Pour une unité intérieure, comptez ici au moins 500 euros sans la pose ni le groupe extérieur.

Climatisation monosplit ou multisplit ?

La plupart des systèmes de climatisation présents sur le marché sont de type air/air. Selon la configuration de votre logement, de sa superficie, mais aussi de vos besoins, plusieurs unités intérieures peuvent ici être nécessaires. Le groupe extérieur, lui, va être connecté à une ou plusieurs (jusqu'à 4 ou 5) de ces unités.

Vous pouvez, au choix, jeter votre dévolu sur des unités murales. Sans doute la solution la plus démocratisée, elle prend la forme d'un appareil situé en haut d'un mur. Idéal pour les petites surfaces ou les appartements.

Vient ensuite la console monobloc (comptez environ 1.000 euros). Installée en partie basse, elle ressemble à s'y méprendre à un radiateur, et ce n'est pas un hasard ! L'air chaud ayant tendance à monter, ce produit convient mieux en hiver, pour chauffer plus efficacement.

Point négatif : ces éléments restent relativement inesthétiques, mais les constructeurs font des efforts pour embellir leur offre. En témoignent des looks de plus en plus épurés, discrets, ou même design, arborant des textures et des couleurs variés. "Les consommateurs recherchent des appareils qui s'intègrent mieux à leur intérieur. Pour l'unité extérieure en revanche, le groupe n'est pas forcément un élément très esthétique. Mais il existe par exemple, des caches en bois ou en aluminium pour le dissimuler" indique Jean-Alexis Brungs.

 
Pour un résultat 100% discret, le système gainable est le plus à propos. Il est intégré à un faux plafond, ou dans les combles, et va diffuser l'air frais traité à travers un réseaux de gaines amenant l'air vers des bouches de ventilation.

"L'impact visuel est dès lors minime, seules les grilles sont visibles" détaille Benjamin Vasco, chef produit sur les solutions PAC air/air chez Daikin. Mais ses avantages eux, sont évidents de l'avis de Jean-Alexis Brungs : "Idéal pour les grandes maisons, il va permettre de refroidir et de réguler chaque pièce de façon très uniforme".

Seul bémol : son prix, de plusieurs milliers d'euros. "Ce sont des systèmes compacts, qui permettent de climatiser plusieurs pièces avec un seul ensemble. De plus, il faut prendre en compte toute l’installation de gaines et de bouches de sortie d’air dans le prix" justifie Jean-Alexis Brungs. Bien sûr, le prix dépendra aussi du dimensionnement. A noter que cette solution convient mieux aux constructions neuves, où les faux plafonds sont monnaie courante.

Attention au facteur bruit !

Le niveau sonore de l'appareil est un autre point à ne pas négliger. Ici encore, le climatiseur nomade ne brille pas par ses performances. La faute au moteur du système qui est directement intégré dans l'appareil.

Au contraire, le split, permet d'installer le moteur à l'extérieur, ou dans les combles et faux plafonds. Cependant, il est préférable de ne pas négliger le niveau sonore de l'unité extérieure pour éviter les problèmes de voisinages. Ces appareils génèrent de 45 à 50 dB en moyenne. Certains produits descendent même sous les 30dB. Mais au-dessus de 50dB, méfiance !

A l'intérieur, les unités les plus performantes dépassent rarement les 20dB à petite vitesse. Soit le bruissement d'une feuille. "Ensuite, selon les vitesses sélectionnées à l'usage, le niveau sonore augmentera en conséquence" ajoute Benjamin Vasco.

Climatisation connectée pour un flux d'air intelligent

Pour améliorer le confort, les appareils peuvent être agrémentés de nombreuses fonctionnalités. "Parfois même, le wifi est intégré dans l'unité. Lorsqu'il est installé, il suffit de se connecter à l'appareil via une application dédiée, pour réaliser une programmation hebdomadaire par exemple, ou éteindre sa climatisation en cas d'oubli, ou la démarrer quelques heures avant de rentrer chez soi... " Un gain de confort et d'économie d'énergie.

A noter que "ces fonctionnalités sont directement intégrées aux appareils, où peuvent être ajoutées en option" précise Benjamin Vasco.

 
Pour les afficionados des nouvelles technologies, sachez que certaines unités embarquent même des capteurs de présence. Par exemple, si une personne a quitté la pièce depuis un certain temps, l'appareil va automatiquement déclencher un mode préalablement défini. Pour éviter l'inconfort lié aux flux d'air, certains appareils diffusent de façon indirecte, après avoir détecté une présence. Pratique !

Vous en voulez encore ? Certains climatiseurs embarquent également des capteurs thermiques intelligents qui vont quadriller une pièce en 64 carrés et s'assurer que la température est homogène dans chacun d'entre eux.

Veiller à la performance énergétique de l'appareil

Pour une utilisation optimale, il est indispensable de privilégier des produits affichant de bonnes performances énergétiques. Ainsi, de nombreux climatiseurs désormais présents sur le marché sont relativement peu énergivores et affichent un COP de performance supérieur à 1. Ce qui veut dire qu'il restitue plus d'énergie qu'il n'en consomme.

Le particulier doit également se pencher sur deux autres indicateurs. D'abord, le SEER (Seasonal Energy Efficiency Ratio). C'est le coefficient d'efficience énergétique saisonnier du produit. Il définit sa classe d'énergie en mode refroidissement. Vient ensuite le SCOP (Seasonal Coefficient of Performance). Soit le coefficient de performance saisonnier qui détermine la classe d'énergie de la pompe à chaleur en mode chauffage.

En raison de gaz potentiellement nocifs pour l'environnement, présents dans les appareils de climatisation, il est impératif de faire appel à un installateur agréé (type RGE par exemple).