"L'avantage de la construction passive, c'est que l'on peut arriver au même bilan énergétique de plusieurs manières différentes" explique Didier Rospide. Avec l'aide de l'architecte et ingénieur Ferran Yusta, de l'agence CubeIngénieurs, il décide de limiter le chauffage à son strict minimum. Pour cela, la maison est isolée par l'extérieur - et même pas le dessous ! Des couches d'isolant sont posées sous les longrines (éléments de structure horizontaux), "de manière à former une enveloppe la plus continue possible". Cette isolation thermique par l'extérieur (ITE), composée de plaque de polystyrène de 20 cm d'épaisseur, se prolonge jusqu'au haut du pignon de la maison. Une ventilation mécanique double flux permet d'assurer l'échange d'air.

Triple vitrage

Les constructeurs optent également pour des menuiseries de haute qualité, avec un triple vitrage, installée avec force précautions. Au rez-de-chaussée, une grande baie vitrée orientée vers le sud donne sur une terrasse et un jardin, pour le plus grand bonheur des habitants. A défaut de brise-soleil orientables (interdits par le PLU), un avant-toit apporte de l'ombre l'été, pour ne pas surchauffer la maison. La suite de l'article et les photos de la réalisation en pages suivantes.

"Nous avons opté pour un triple vitrage plutôt qu'un double, afin de pouvoir limiter le chauffage à un simple complément fourni par la ventilation" nous précise Didier Rospide. Concrètement, il n'y a pas de système de chauffage fixe dans la maison. L'eau chaude sanitaire est fournie par une pompe à chaleur (PAC) intérieure, qui récupère des calories dans l'air ambiant pour réchauffer l'eau d'un ballon. "On récupère les calories résiduelles pour réchauffer l'air des pièces, par le biais de la ventilation" explique Didier Rospide. Un chauffage d'appoint, géré par un "système compact", qui n'est utilisé qu'en cas de baisse importante de la température extérieure.

Un confort d'été assuré

La petite famille, installée depuis juillet, a pu d'ores et déjà tester le confort d'été. Au plus chaud du mois d'août, avec 43°C à l'ombre, la température de la maison tourne autour de 25°C. "L'ITE permet de conserver le contact de l'intérieur avec les maçonneries, et crée une bonne inertie qui maintient la fraîcheur" justifie Didier Rospide.

Des performances très prometteuses

Si le surcoût du chantier s'élève entre 10 et 15%, les performances attendues sont dignes d'une maison labellisée PassivHaus. Grâce à une étanchéité à l'air de 0,13 vol/h, les constructeurs estiment la consommation électrique de l'eau chaude, de la ventilation et du chauffage à environ 3.300 kWh, soit moins de 400 euros par an. La maison servira de test, pendant une année au moins, pour vérifier ses performances, à l'aide de mesures automatiques et régulières. Seule point qui n'a pas encore été "attaqué" par les clients : la consommation de l'électroménager, estimée à 4.000 kWh par an (environ 480 euros). Mais ils se laissent la possibilité, plus tard, d'installer un système qui éteint automatiquement les veilles des appareils. En pages suivantes, découvrez les photos du chantier et de la maison.

Les longrines, éléments de structure horizontaux, sont posées sur des plaques d'isolant, afin d'envelopper presque entièrement la maison.

Les plaques d'isolant sont posées sur un film plastique bleu qui protège à la fois des remontées humides et des termites.

Au niveau de la toiture, l'isolation est constituée d'ouate de cellulose soufflée entre les poutres en I, dont la tranche est visible ici, et une membrane d'étanchéité à l'air. Ces poutres permettent de limiter les ponts thermiques dans l'isolant.

Les menuiseries, du triple vitrage, se trouveront au même niveau que le mur une fois l'isolation par l'extérieur posée.

Pour assurer une étanchéité à l'air parfaite, l'isolation au niveau des fenêtres et ouvertures a été soignée (ici, des adhésifs).

Une ventilation double flux performante a été installée, ainsi que des silencieux, pour éviter le transfert des bruits d'une pièce à l'autre.

L'isolation a été faite par l'extérieur à l'aide de panneaux de polystyrène de 20 cm d'épaisseur. Ici, au niveau du pignon de la maison.

Au niveau du soubassement, c'est un isolant spécifique qui a été posé. Plus dense, il résiste à la poussée du sol.

Le système compact gère à la fois la ventilation mécanique contrôlée double flux, le chauffage de l'eau sanitaire, et le chauffage d'appoint de la maison par ventilation.

Côté sud, une grande baie vitrée donne sur la terrasse et le jardin. Une maison ouverte sur l'extérieur, comme le souhaitaient les propriétaires.

La pièce principale inclut le salon et la cuisine ouverte. Au dessus du séjour, un vide est refermé par un filet solide, le terrain de jeu préféré des enfants !

L'escalier en béton majestueux a été laissé brut.