La prime à la cuve est accordée, depuis 2005, aux ménages non imposables qui utilisent le fioul pour chauffer leur résidence principale. D'abord fixé à 75 €, le montant de cette aide exceptionnelle est passé cette année à 150 €. Le but ? Compenser la hausse du prix du pétrole. Pour financer cette augmentation, l'Etat a fait appel aux "industries pétrolières" - c'est-à-dire Total qui a le monopole - qui ont contribué à en régler une partie par l'intermédiaire d'un "fonds social". Total a ainsi posé sur la table "environ 105 millions d'euros", soit l'équivalent de ce qu'il manquait pour aider les ménages modestes à se chauffer l'hiver dernier sans trop rogner sur leur pouvoir d'achat.

Une goutte d'eau

"Cette année, nous prenons le même engagement" , indique Total. Le groupe promet donc de renouveler sa contribution pour l'hiver prochain, dans les mêmes proportions financières. Mieux, le gouvernement qui souhaite porter le montant de cette aide à 200 €, pourrait bien percevoir le complément de la part de Total, lequel " réfléchit" à cette éventualité. Mais pourquoi une telle générosité ? "Nous sommes conscients que ce n'est pas facile pour le consommateur", plaide la société qui évite ainsi une taxation des profits réclamée par certains. En outre, Total, qui estime ne pas pouvoir "agir sur le prix à la pompe qui est déterminé par le marché", préfère logiquement verser cette petite rallonge, qui lui permet, au passage, de bénéficier de réductions d'impôts sur les sociétés. D'autant qu'avec un bénéfice de 12 milliards d'euros en 2007, ce geste fait un peu l'effet d'une goutte d'eau. Une goutte d'eau qui aurait néanmoins permis à 700.000 foyers fiscaux de bénéficier d'un coup de pouce financier non négligeable... mais qui ne règle pas le problème global de la flambée des prix du fioul.