Les mesures de traitements visant à assurer la potabilité de l'eau en France sont nombreuses et leurs coûts sont estimés entre 600 et 1.100 millions d'euros par le Commissariat général au développement durable (CGDD). Pourtant, l'instance constate une crainte croissante de la pollution de l'eau du robinet par les Français. Dans une étude relative à l'opinion des ménages sur l'état des ressources en eau et leur consommation d'eau potable*, le CGDD a fait le constat d'un détournement tangible de la consommation d'eau du robinet par la population. L'on compterait un million de personnes ayant recours à la filtration domestique et deux millions optant pour l'eau en bouteille, par peur de sa contamination.

Des raisons diverses

Les Français craignant une contamination de l'eau du robinet sont principalement inquiétés par deux types de pollution : les pesticides et produits phytosanitaires d'origine agricole (33 %) et les résidus toxiques d'origine industrielle (27 %). Bien que la pollution de l'eau du robinet fasse peur à 11 % des interrogés qui se sont détournés de l'eau du robinet, la raison principale qu'ils invoquent pour justifier sa non-consommation est son mauvais goût à 35 %, suivi de près par sa trop grande teneur en calcaire.

Un impact économique direct

Ces craintes sont à l'origine d'investissements par les ménages dans des systèmes de filtration de type carafe filtrante ou dans des systèmes fixes de filtration. D'autres choisissent de boire uniquement de l'eau en bouteille. Un constat alarmant émane des résultats de cette enquête : l'impact de la non-consommation d'eau du robinet sur le budget des ménages. Elle conduit les deux millions de Français consommateurs d'eau en bouteille à dépenser près de 290 millions d'euros par an, et le million de personnes ayant recours à la filtration domestique dépense annuellement près de 6 millions d'euros. Les investissements mis en place pour traiter l'eau s'en ressentent sur les factures d'eau des particuliers, qui, pour beaucoup, n'en profitent pas. *Enquête du CGDD réalisée en ligne sur un échantillon de 4.000 individus, représentatifs de la population de France métropolitaine, âgés de 18 ans et plus, du 8 avril au 1er mai 2013.