Quand on se plonge dans le détail de nos factures d'électricité, il n'est pas évident de les appréhender. Savoir les lire permet pourtant de mieux comprendre ce qui nous est réellement facturé.

Parmi les informations figurant sur une facture d'électricité, un certain nombre sont obligatoires. Aussi y figurent-elles quel que soit le fournisseur d'énergie, même si elles ne sont pas toujours organisées de la même manière.

Contacts, informations personnelles et résumé de facture

Toutes les informations liées aux coordonnées du client et du fournisseur sont naturellement obligatoires ; elles figurent généralement sur la première page du document.

Côté client, on y trouve toutes les informations nécessaires à la facturation :

• nom et prénom ;
• adresse de facturation et adresse du lieu de consommation (qui peuvent être différentes, par exemple dans le cas d'une résidence secondaire) ;
• le point de livraison (PDL) ou point de relevé mesure (PRM) si vous êtes équipé d'un compteur Linky. Ce numéro unique à 14 chiffres permet d'identifier votre compteur. Il ne change pas même si vous passez chez un autre fournisseur d'énergie - c'est même une information que vous devez lui communiquer ;
• les références client (numéro de client qui vous identifie auprès de votre fournisseur).

Du côté du fournisseur d'énergie, la facture doit arborer :

• ses coordonnées complètes : l'abonné doit disposer de toutes les informations nécessaires pour le contacter, par téléphone et par d'autres moyens (courrier, Internet...) ;
• le prix de la communication et les créneaux horaires auxquels le service client est joignable ;
• les coordonnées du gestionnaire de réseau à contacter en cas d'urgence.

Parmi les autres informations figurant sur la facture, citons également :

• la référence de la facture (à communiquer en cas de question ou désaccord sur la facturation) ;
• le mode de paiement choisi ;
• le type d'offre et d'option (base ou heures pleines/heures creuses*) ;
• la puissance souscrite** (généralement 6 kVA ou 9 kVA chez les particuliers) ;
• la date du prochain relevé et de la prochaine facture ;
• l'historique de consommation en kWh*** ;
• des mentions légales obligatoires, parmi lesquelles le détail de l'origine de l'électricité (part d'origine renouvelable, nucléaire...), des indications concernant le montant des taxes et leur mode de calcul ;
• les coordonnées du service réclamation en cas de litige et du médiateur national de l'énergie ;
• s'il s'agit d'un contrat d'électricité verte (d'origine renouvelable), c'est aussi indiqué.

Enfin, un récapitulatif du prix apparaît (montant hors taxe, TVA et montant total à payer) ainsi que la manière dont le relevé de consommation a été effectué. Pour avoir accès au détail des sommes facturées, il faut en général se référer au verso ou aux pages suivantes.

 

Comprendre le détail de sa facture

Une facture d'électricité se compose de plusieurs parties.

• L'abonnement, dont le montant est fixe, quelle que soit la quantité d'électricité consommée. Son tarif dépend du fournisseur, de l'option tarifaire (base ou heures pleines/heures creuses*) et de la puissance souscrite**.

• L'électricité consommée, exprimée en kWh***. Il peut s'agir d'une consommation relevée par le gestionnaire de réseau (qui passe généralement deux fois par an), d'un relevé effectué par l'abonné et transmis à son fournisseur ou d'un relevé estimé (sur la base de la consommation moyenne habituelle). Dans ce dernier cas, au moment du relevé de compteur, une facture de régularisation est éditée. La différence est remboursée à l'abonné ou lui est facturée s'il a consommé plus. Enfin, les abonnés qui disposent d'un compteur communicant Linky sont facturés sur la base d'une consommation réelle et non estimée (les relevés s'effectuant à distance).

• L'acheminement de l'électricité, comprise dans l'abonnement (et détaillée sur la facture). Cette somme, prélevée par le fournisseur d'énergie, est ensuite reversée au gestionnaire de réseau Enedis pour financer l'acheminement de l'électricité jusqu'au logement et l'entretien du réseau. Cette part, établie par les pouvoirs publics, dépend du type de contrat, de la consommation et de la puissance souscrite** mais elle est identique quel que soit le fournisseur d'énergie choisi.

• Les taxes et contributions, enfin, correspondent à environ un tiers du montant total de la facture.

La période de facturation est également affichée sur le document. On y trouve : le relevé de compteur en début de période, le relevé en fin de période et la consommation en kWh*** (qui correspond à la différence entre les deux). Suivent le prix du kWh et la somme hors taxe à régler pour l'électricité consommée.

À quoi correspondent les taxes et contributions que nous payons ?

Avant d'évoquer les taxes propres aux factures d'électricité, nous payons de la TVA sur nos factures d'énergie (son affichage étant obligatoire, cela ne facilite pas la lecture de ces documents). D'autant qu'une partie des prestations est taxée à hauteur de 5,5% (l'abonnement et la CTA - contribution tarifaire d'acheminement électricité). Quant à l'électricité consommée et aux autres taxes (TCFE et CSPE), un taux de TVA à 20% s'y applique.

Ensuite, trois taxes s'ajoutent à nos factures d'électricité. Tous les abonnés les paient, quel que soit le fournisseur d'énergie choisi. Elles sont perçues par les entreprises de fourniture d'énergie, puis ces dernières les reversent aux bénéficiaires.

• La CTA, contribution tarifaire d'acheminement, permet de financer la retraite des personnes qui travaillent dans le secteur de l'énergie. Pour que les particuliers puissent la calculer, le médiateur national de l'énergie a mis au point une calculette spéciale, accessible gratuitement. On en trouve également une sur le site de la CRE (Commission de régulation de l'énergie).

• La TFCE, taxe sur la consommation finale d'électricité, est une taxe locale qui varie en fonction de la consommation. En 2021, pour les particuliers, elle est plafonnée à 0,0099 € par kWh consommé. Elle dépend à la fois de la puissance souscrite** et d'un coefficient fixé par les communes et départements.

• La CSPE (contribution au service public d'électricité) a conservé son nom mais est désormais versée aux recettes de l'Etat (elle servait auparavant à financer notamment le développement des énergies renouvelables). Elle aussi varie en fonction de la consommation ; au 1er janvier 2021, elle est toujours fixée à 0,0225 € par kWh consommé. Des trois taxes qui figurent sur les factures d'électricité, c'est la plus coûteuse.

Sur quoi peut-on agir pour faire des économies ?

Pour faire des économies sur vos factures, vous pouvez d'abord vérifier si l'abonnement correspond bien à vos besoins. Par exemple, si la puissance souscrite** est plus élevée que nécessaire, vous pouvez la revoir à la baisse pour économiser sur le prix de l'abonnement. De la même manière, vérifiez si l'option tarifaire est adaptée à votre mode de vie : peut-être pourriez-vous économiser en optant pour un tarif heures pleines/heures creuses*. Enfin, assurez-vous que vous n'avez pas souscrit des services additionnels que vous n'utilisez pas (comme une assurance dépannage par exemple).

Sur la facture, la part de l'abonnement étant fixe et les taxes étant dues quel que soit l'abonné et le fournisseur, le principal levier sur lequel vous pouvez agir pour faire baisser le montant de vos factures reste la consommation d'énergie. Adopter quelques gestes simples permet d'économiser de l'énergie, par exemple :

• éteindre les lumières quand on quitte une pièce,
• éteindre les appareils électroménagers et multimédias plutôt que les laisser en veille (s'équiper de multiprises à interrupteurs peut aider),
• bien régler son chauffage,
• s'équiper de préférence d'appareils peu gourmands en énergie quand on les renouvelle,
• bien entretenir son électroménager...

Pour en savoir plus sur la manière d'économiser de l'énergie au quotidien, le service public de la rénovation énergétique FAIRE a mis au point une infographie animée pertinente. On trouve également de nombreuses informations sur le site de l'Ademe (Agence de la transition écologique) ou dans ses brochures thématiques.

On peut parfois avoir l'impression que ces quelques gestes ne représentent qu'une goutte d'eau dans l'océan de notre consommation annuelle. Mais mis bout à bout, ils finissent par peser sur le portefeuille. D'autant que certaines taxes sont aussi directement liées à la quantité d'électricité consommée (TVA, TCFE, CSPE) - mathématiquement, en consommant moins d'énergie, on paie donc aussi moins de taxes.

Enfin, reste une possibilité pour faire des économies : faire jouer la concurrence. Il existe désormais de nombreux fournisseurs d'énergie alternatifs, qui proposent différents types d'offres. Selon le médiateur national de l'énergie, changer de fournisseur peut faire baisser la facture jusqu'à 8% par rapport aux tarifs réglementés.

Le changement en soi n'est pas compliqué, le plus difficile est de comparer les offres. Pour cela, vous pouvez utiliser le comparateur d'offres du médiateur national de l'énergie - qui est une institution publique indépendante. Mais attention : veillez à baser vos comparaisons sur les mêmes critères (par exemple comparez des prix TTC ou HT). Enfin, méfiez-vous de fournisseurs qui promettraient des tarifs mensuels trop alléchants pour être honnêtes : ils peuvent être basés sur une consommation estimée, avec à la clé des factures de régularisation qui réservent de mauvaises surprises. Donc vérifiez bien le prix du kWh pour le comparer à votre offre actuelle.

En cas de doute, vous pouvez consulter le site du médiateur national de l'énergie, qui regorge d'informations sur le secteur de l'énergie. Vous y trouverez également une série de vidéos pédagogiques pour savoir comment lire vos factures, comment comparer les offres, comment faire baisser le montant de vos factures...


* Option tarifaire base ou heures pleines/heures creuses : avec l'option heures pleines/heures creuses, l'électricité est facturée à des prix différents selon les tranches horaires -moins cher quand la demande en électricité est moins importante, généralement en journée ou la nuit. En tarif de base, le prix du kWh est le même à toute heure.

** Puissance souscrite : elle s'exprime en kVA (kivoltampères) et correspond à la quantité d'électricité maximale qui peut être utilisée en même temps par les appareils électriques de la maison (généralement 6 ou 9 kVA chez les particuliers).

*** kWh : cette unité permet de mesurer la consommation électrique d'un appareil en fonction de son temps d'utilisation. 1 kWh correspond à la consommation d'un appareil de 1000 W pendant 1 heure.