maison ciel reve © og-vision-FOTOLIA
Rêve pour plus de huit Français sur dix, la maison individuelle se porte bien, sur un marché qui s'est stabilisé à un haut niveau en 2006, avec près de 280.000 constructions. Focus sur l'habitat de demain.
«
La maison individuelle est un marché très important qui s'est accéléré depuis une vingtaine d'années», selon Christian Louis-Victor, président de l'UNCMI (Union nationale des constructeurs de maisons individuelles.
Avec 277.216 maisons construites, dont 205.038 en habitats individuels purs, le marché progresse de 4,4% par rapport à 2005. «
Nous avons atterri sur la cime des arbres, à un niveau important et remarquable», explique Christian Louis Victor. Selon les constructeurs de maisons individuelles, «
les prix sont élevés mais ne sont pas clairement surévalués et la demande reste soutenue».
Plusieurs raisons motivent cette demande. Au-delà de la prédilection des Français pour le placement pierre, vécu comme un placement sûr dans un contexte socio-économique incertain, la maison individuelle est le rêve de 82% des Français.
Si, pour Christian Louis-Victor, la maison, le logis, est «
le compagnon de route de l'homme», «
un outil moderne qui l'a accompagné dans sa modernité», pour Gérard Mermet «
on n'est [donc] pas arrivé à la fin de l'histoire de la maison». Le sociologue, auteur de la
Francoscopie, affirme même que «
l'on est peut-être en train d'entrer dans une nouvelle dimension».
Le logement est un lieu majoritaire auquel les Français attachent de plus en plus d'importance. Selon Gérard Mermet, trois phénomènes principaux expliquent cet attachement grandissant. Les Français passent en moyenne 17h50 dans leur logement chaque jour. Un chiffre qui s'explique par le nombre croissant des retraités et des inactifs, ainsi que par le l'allongement de l'espérance de vie et du temps libre.
Passant de plus en plus de temps dans leur logement, ils y consacrent par conséquent un budget croissant, qui dépasse aujourd'hui celui dédié à l'alimentation. L'habitat représente ainsi 30% du budget des ménages (Insee). Les Français ont amélioré leurs conditions de confort, le parc a été rajeuni et la surface moyenne disponible par ménage a énormément progressé (91 m2 contre 72 m2 en 1973… chiffre qui grimpe à 108 m2 pour la maison individuelle).
Mais si l'habitat s'est fortement amélioré, les Français en attendent toujours plus. Gérard Mermet
cite ainsi 10 revendications : une accessibilité territoriale ou financière ; un accroissement de leur confort intérieur ; une esthétique extérieure ; une dimension environnementale de leur logement, une proximité des emplois des commerces , des lieux de loisirs… ; de la sécurité (des personnes et des biens) ; aucune nuisance sonore ; de la convivialité, un bon voisinage ; que la maison soit tour à tour transparente, opaque ou translucide ; et enfin une possibilité de participation, de co-création.
Face à ces différentes revendications, de nombreuses fonctions nouvelles peuvent être intégrées, comme l'information et la communication, le développement personnel, le télétravail, la protection… Autant d'évolutions qui laissent à penser, selon Gérard Mermet, que le logement de demain devra comprendre trois caractéristiques : « techno-logis », où les technologies de l'information et de la communication auront une dimension considérable ; « éco-logis », avec une meilleure qualité environnementale ; et « ego-logis », où le développement personnel prendra toute son ampleur.
Or, forte de sa surface supérieure à la moyenne et de son terrain, la maison individuelle devrait, selon l'UNCMI, trouver toute sa place. Un défi à relever rapidement ! Et Gérard Mermet de citer Jules Renard : «
Si l'on bâtissait la maison du bonheur, la plus grande pièce serait la salle d'attente». A bon entendeur…