"Cette maison représente une architecture dont le travail réside dans la recherche et l'optimisation des espaces, dans l'écoute des désirs du client. Nous avons cherché à réaliser une architecture intelligente ", nous confie Christophe Pinero, un des deux associés de l'agence marseillaise T3 architecture. Et c'est exactement ce que l'agence a tenté de faire avec cette "maison aux balcons suspendus", sise dans une petite rue de Saint-Maximin la Sainte Baume (Var). Tout débute avec la requête d'un jeune couple propriétaire d'un terrain familial au coeur de cette commune varoise. Les jeunes parents souhaitent une maison avec trois chambres... et un atelier de photographie. "Nous avons donc fait un travail d'accompagnement avec ce couple, pour réussir à extraire des éléments qui constitueront l'ambiance et la personnalité de la maison. C'est ainsi que nous leur avons proposé une habitation où la chambre parentale se situe dans les combles, créant une ascension graduelle des espaces vers l'intimité", explique Christophe Pinero. Le client tenait également à conserver une touche en rapport avec son statut de "propriétaires terriens". " Nous avons alors opté pour un mur de terre, composé des gravats récupérés sur le chantier. Il sert de fil d'Ariane à l'intérieur de la maison, puisqu'il s'élève sur toute sa hauteur, accolé à la trame de circulation répétitive qu'est l'escalier", ajoute le maître d'½uvre.

Un patio bioclimatique

Mais la réussite de ce chantier, qui sera livré en septembre 2012, tient surtout dans la contrainte de taille à laquelle les architectes ont dû faire face : proposer une architecture contemporaine - selon le désir des clients - tout en intégrant le projet dans son tissu urbain protégé par les Architectes des bâtiments de France (ABF). La solution adoptée par T3 architecture repose donc sur une double façade Sud côté rue : une première façade "théâtre" qui reprend le style traditionnel des habitations de la ville ; une seconde, en retrait de 2.50 mètres, totalement vitrée sur l'ensemble de l'habitat. Entre les deux, un patio de 12 mètres de haut qui fait office de véritable serre bioclimatique. Cet espace-tampon accumule la chaleur qui entre par les larges fenêtres de la façade "théâtre" : celle-ci est ensuite récupérée, soit directement en ouvrant les vitres de la seconde façade qui donnent sur les espaces de vie, soit par un système de ventilation mécanique double flux qui redistribue les calories dans l'ensemble de l'habitat. En hiver, la température estimée à l'intérieur est d'environ 18°, tandis qu'en été, même si elle atteint les 30° (soit celle de l'extérieur), " il n'y a pas de surchauffe grâce aux fenêtres Velux posées sur le toit ", souligne l'architecte. Enfin, cette maison de 245 m2 shon, labellisée BBC, qui n'a pas nécessité d'équipements coûteux, allie performance thermique et système constructif simple. Les travaux ont été confiés au constructeur de maisons individuelles EPC, qui a obtenu, en décembre dernier, la médaille d'or des Challenges de l'Union des Maisons Françaises 2012 dans la catégorie "Défi urbanistique - individualités urbaines". "Ce prix est important pour nous car il s'agit de la reconnaissance des professionnels de la construction ", estime Christophe Pinero.