Il aura fallu seulement cinq jours pour changer le paysage d'un quartier résidentiel de la Croix-Rousse à Lyon. En effet, les architectes de l'agence Tectoniques sont parvenus à faire hisser la structure d'une maison préfabriquée intégralement en bois en quelques dizaines d'heures. Nul doute que cet ovni a suscité, par sa rapidité d'exécution et sa plastique, des réactions contrastées lors de son inauguration en juin 2010. Baptisé DI-VA à cause d'un jeu d'anagramme des noms des propriétaires, le projet se caractérise par son enveloppe noire : "Il s'agit d'un parti pris esthétique général jouant sur un contraste entre un environnement sur rue assez fort et un intérieur doux s'appuyant sur un univers en bois de sapin blanc. De son côté, la façade principale se veut protectrice instaurant un rapport avec les grands cèdres alentours laissant entrevoir une sorte de fusion entre la construction et les arbres", explique Alain Vargas, un des quatre associés de Tectoniques. Ainsi, des panneaux bakélisés noirs habillent tout le volume qui se place dans un paysage de réalisations gris foncé, blanches et roses. Et au fur et à mesure des saisons et des heures de la journée, un jeu de lumières se crée pour dégager différentes atmosphères à la propriété.

Une "black box" avec un intérieur cosy

Quant à l'espace intérieur, il s'étend sur quatre niveaux : au rez-de-chaussée, les pièces à vivre (séjour-cuisine), au premier étage, un autre séjour, au deuxième, la chambre des parents et une salle de bains et, au dernier, trois chambres d'enfants et une salle de bains. L'ensemble se veut évolutif et adapté au changement de situation d'une famille : "Les espaces sont dissociables et les cloisons démontables", précise Alain Vargas. Avant de noter : "L'évolutivité se retrouve aussi en fonction des saisons : l'été, les habitants profitent du rez-de-chaussée et du jardin et, l'hiver, c'est le séjour du premier étage avec sa cheminée qui prend toute son importance". Si le projet est esthétique, il n'en oublie pas d'intégrer des valeurs environnementales : dispositifs bioclimatiques, grandes ouvertures pour favoriser l'éclairage naturelle, etc. Mais également des équipements "verts" : une PAC géothermique pour le chauffage qui est assuré par le sol, une PAC air/air pour l'eau chaude ou encore une isolation en fibre de bois par l'extérieur. "La consommation d'électricité s'est située la première année en-dessous des 45 kWh/m2/an, soit mieux que les performances du BBC", se félicite l'architecte. Avec de telles performances, la maison justifie bien son nom de DI-VA ! Découvrez son principe constructif en pages suivantes.