L'heure est à la récupération, du moins concernant les matériaux nobles, précise Franck. Rattaché à l'agence de "BCA Matériaux anciens" de Normandie, né il y a une vingtaine d'années, il voit arriver quotidiennement toutes sortes de matériaux venant de démolitions : "Bois, pierres de construction, tuiles anciennes, briques, dallages, pavés de rue, terre cuite et même éviers en pierre ou encore, auges à chevaux, sont ramenés à la maison mère de l'entreprise située à l'Hôtellerie de Flée, prés d'Angers, avant d'être répartis sur les deux sites", raconte Franck Landry. Reste la tâche la plus délicate à effectuer : transformer cette matière première en nouveaux objets, capables de s'intégrer dans les habitations actuelles.

Un wagon devenu parquet

Les matériaux sont rachetés aux entreprises de démolitions ou directement récupérés auprès des sociétés : "C'est le cas de la SNCF qui met à notre disposition ses anciens wagons. Si les traverses sont aujourd'hui interdites dans le paysage à cause des nouvelles normes écologiques, le fond des wagons est, à l'inverse, un très bon matériau de récupération", explique le responsable de l'agence de Normandie. Les planches qui composent le sol des compartiments sont soit en chêne, soit en sapin. Une fois rabotées ou brossées, puis mises bout à bout, elles peuvent composer un parquet massif prêt à poser. De nombreuses autres pièces en bois comme les poutres sont également récupérées dans toute la France. Découpées et retravaillées, elles peuvent se transformer en escalier, en porte, en table ou en tout autre meuble au choix avec, en supplément, "le charme de l'ancien", souligne Franck Landry.

Un charme intemporel

Egalement sollicitée par les grandes institutions, l'entreprise intervient sur des monuments du patrimoine aussi prestigieux que le lycée Henri IV à Paris ou, plus récemment, la rénovation du petit Trianon du château de Versailles : "Nous fournissons notamment de la terre cuite récupérée par nos soins", indique Franck Landry. Nul besoin, pour autant, de se faire construire une telle demeure pour apprécier tous les atouts des matériaux anciens qui, contrairement aux matériaux contemporains, ne risquent pas de passer de mode en quelques années mais tendraient plutôt, selon Franck Landry, "à se bonifier avec le temps..."