reportage maison passive - sophie zele © Agence Detry&Levy
Après les maisons neuves, l'organisme certificateur Céquami envisage de certifier le parc existant. L'objectif est de répondre aux nouveaux enjeux fixés par le Grenelle de l'environnement tout en structurant mieux le marché de la rénovation. Explications avec Patrick Nossent, son président.
Maison à part : D'où est venue l'idée à Céquami de créer une certification spécifique pour les maisons rénovées ?
Patrick Nossent, président de Céquami : Avec plus de 13 millions de maisons en France, le parc existant est appelé à être rapidement rénové mais nous nous sommes rendus compte que les travaux actuellement entrepris ne permettaient pas aux habitations d'obtenir des améliorations significatives, notamment en terme de dépense énergétiques. Chaque professionnel vient avec ses solutions, ses moyens, ses compétences mais souvent de façon trop isolée pour pouvoir répondre aux attentes des particuliers et à la multiplicité des enjeux.
MAP : Ces enjeux, quels sont-ils ?
P.N : La rénovation des maisons individuelles répond d'abord à un enjeu environnemental, en permettant notamment une diminution de la consommation d'énergie, des émissions de gaz à effets de serre et l'amélioration de l'environnement intérieur. Elle constitue également un enjeu social en faisant baisser le coût de la facture énergétique et en réduisant les coûts d'utilisation. Enfin, elle représente, pour les professionnels du secteur de la construction, un enjeu économique capital, offrant même la possibilité à certains de relancer leur activité.
MAP : A quelles exigences devront se soumettre les professionnels pour obtenir cette certification ?
P.N : Les professionnels devront proposer aux occupants du logement des solutions de rénovation globales, répondant à la fois à leurs attentes en matière d'usage, de confort et, bien sûr, permettant une réduction des consommations énergétiques. En fait, pour avoir une offre de qualité, l'idée est de n'avoir qu'un seul interlocuteur qui coordonne tous les intervenants du début à la fin du chantier.
Patrcik Nossent président de Céquami © Céquami
Patrick Nossent, président de Céquami.
MAP : Quels moyens seront mis en œuvre pour s'assurer du respect de ces exigences ?
P.N : Nous allons surveiller le travail des professionnels pendant le chantier en réalisant des audits périodiques mais également vérifier, grâce à des mesures effectuées in situ, que la maison, une fois rénovée, atteint ses objectifs de performance. Enfin, nous réaliserons des enquêtes de satisfactions auprès des clients.
MAP : Au final, à quels critères devra répondre la réalisation ?
P.N : La réalisation devra répondre à un référentiel strict qui repose sur les fondements d'une rénovation globale, par exemple, la sécurité des occupants, l'
efficacité énergétique, la gestion de l'eau ou bien encore le confort. Si la maison remplit ces exigences, le professionnel délivra aux occupants du logement une attestation de conformité des travaux d'amélioration.
MAP : A quelle date cette certification sera-t-elle opérationnelle ?
P.N : Avant de pouvoir proposer officiellement cette certification, nous devons la tester afin, notamment, de nous assurer de la faisabilité des exigences du référentiel et de déterminer son prix. Plusieurs candidatures nous ont été envoyées pour participer à cette expérimentation. Nous avons eu deux mois pour les étudier et, le 26 mars, nous devrions faire connaître la liste des dossiers sélectionnés. Si tout se passe bien, son lancement officiel devrait intervenir en septembre 2009.
En savoir plus sur le :
www.maisonrenovee.fr