Maurice Padovani dégote en 2006 un bien immobilier rare : une parcelle constructible de 100 mètres de long par 20 mètres de large, dans le XIIe arrondissement de Marseille. Par chance, elle n'est pas encore tombée entre les mains d'un promoteur. L'architecte d'intérieur, qui rêve depuis longtemps de faire construire dans la cité phocéenne, entrevoit immédiatement son potentiel. Etant donnée la surface disponible, il décide de proposer à d'autres personnes de se joindre à lui. L'idée étant d'acheter la parcelle à plusieurs et de la découper en quatre parts égales de manière à ce que chaque propriétaire puisse y construire sa propre maison.

Une peau multicolore

Une porte d'entrée donne aujourd'hui accès aux quatre habitations disposées en enfilade le long d'une étroite bande de circulation. Toutes sont exposées au sud et s'étendent sur une superficie d'environ 200m2. La maison de Maurice Padovani se dresse en plein milieu de ce petit groupement et est, par conséquent, mitoyenne des deux côtés. Si elle reste sage de part sa forme - un parallélépipède de 25 mètre de long par 6 mètre de large et de haut avec « des lignes simples privilégiant la fonctionnalité et la lumière » -, son apparence en revanche l'est beaucoup moins. Maurice Padovani n'a en effet pas hésité à mettre de la couleur sur les murs extérieurs : du marron, du orange et même du rouge. « Je ne voulais pas une maison formelle » résume-t-il en évoquant cette peau multicolore. Un caractère fort qui se remarque dès la porte d'entrée fabriquée à partir d'une tôle capitonnée. Une maison "qui se dilate vers l'extérieur"   La façade sud de la maison est presque complètement vitrée de manière à profiter des apports solaires passifs en hiver. D'ailleurs toutes les pièces de la maison sont orientées dans cette direction. Une casquette en béton de 2,50 mètres de profondeur permet d'éviter les surchauffes estivales dans la partie basse de la maison. Et pour empêcher des rayonnements trop intenses dans le haut de l'habitation, des persiennes à lames orientables en Red Cedar - une essence imputrescible - ont été installées en guise de revêtement extérieur le long d'un couloir desservant les différentes pièces de l'étage. « Grâce à elles, on gère l'entrée du soleil dans la maison et le vis-à-vis. Elles nous permettent de voir distinctement le paysage tout en nous protégeant des regards » commente Maurice Padovani. Lorsque les persiennes sont ouvertes, la maison donne l'impression de se dilater, comme si elle se prolongeait vers l'extérieur. Les apports solaires passifs n'étant pas suffisant pour chauffer correctement la maison en hiver, 64m2 de panneaux solaires ont été ajoutés sur le toit-terrasse. Ils assurent le chauffage et alimentent en eau chaude sanitaire les quatre habitations. A noter que le dispositif est complété par une chaudière au gaz pour plus de confort. Finitions brutes La porte d'entrée de la maison s'ouvre sur une grande pièce à vivre sans cloison. A gauche, se trouve la cuisine d'une hauteur de plus de six mètres de haut et à droite un coin salon/salle-à-manger. Ces pièces se prolongent par une terrasse et, un peu plus loin, une piscine légèrement surélevée pour épouser la forme du terrain. A l'intérieur, la priorité est donnée aux matériaux bruts : béton au sol recouvert d'une simple résine transparente, médium gougé pour habiller les murs... Sans oublier le magistral escalier en acier dessiné - comme la plupart des pièces du mobilier d'ailleurs - par Maurice Padovani lui-même. « Les marches et les limons sont réalisés dans la même feuille d'acier » commente l'architecte. Implanté au nord, ce dernier permet d'accéder aux pièces se trouvant à l'étage : un bureau-bibliothèque en mezzanine au dessus de la cuisine, deux chambres et une salle de bain. Grâce aux persiennes, l'eau de la piscine se reflète à l'intérieur. De magnifiques effets de lumière que Maurice et son épouse ne se lassent pas de contempler ! Pour découvrir la maison de Maurice Padovani en images, cliquez sur suivant. Renseignements : www.padovani.fr