Halte aux idées reçues sur les constructeurs

    Publié le 21 janvier 2010 par Propos recueillis par Pauline Polgar
    La maison individuelle reste un rêve pour les Français. Christian Louis-Victor, président de l'Union des Maisons Françaises, dresse un bilan de l'année écoulée, prodigue ses conseils pour une construction réussie et répond, sans langue de bois, aux idées reçues sur les constructeurs.
    L'Union des Maisons Françaises (UMF, anciennement Union nationale des constructeurs de maisons individuelles) représente depuis 1961, quelque 600 constructeurs de maisons individuelles, développant près de 750 marques, soit plus de 70% du marché de la maison individuelle en diffus et ce, sur l'ensemble du territoire français. Christian Louis-Victor, son président depuis plus de vingt ans, dresse pour Maison à part un bilan de l'année 2009 pour la maison individuelle, les tendances du marché et, sans langue de bois, répond aux idées reçues sur les constructeurs de maisons individuelles.
    Maison à part : La maison individuelle reste un rêve pour tous les Français. Ce rêve est-il toujours accessible aujourd'hui ? Quel bilan tirez-vous de l'année 2009, année de crise, pour la construction de maisons individuelles ?
    Christian Louis-Victor : La maison reste effectivement un rêve pour les Français, ils lui réservent d'ailleurs leur principal investissement au cours de leur vie. Non seulement elle répond à leurs aspirations à être chez soi, mais est également un élément de sécurisation patrimoniale, dans la perspective de la retraite. Les jeunes se préoccupent de leur futur. La maison se révèle être une sorte de point d'acuponcture entre le besoin et le désir.
    Maison à part : Mais un rêve toujours accessible ?
    C. L-V. : Oui, c'est toujours un rêve accessible. Après un début d'année 2009 morose, jusqu'à la fin mars à peu près, le marché a connu un regain d'activité qui a permis de finir l'année avec un niveau de commercialisation en maison neuve en secteur diffus (dans le cadre du contrat de construction de maison individuelle - CCMI), de -7% par rapport à 2007, année très favorable. Ce très gros rattrapage s'est donc effectué graduellement à partir de mars et de façon très marqué à partir de septembre.
    Maison à part : Comment expliquez-vous ce rattrapage ?
    C. L-V. : Les Français ont un engouement constant pour la maison individuelle, comme je le mentionnais précédemment, un engouement entretenu aussi par l'évolution qu'apporte la notion de développement durable, le retour vers le songe de la maison entourée d'un jardin, etc. Le rattrapage s'explique aussi par le maintien de taux d'intérêts historiquement bas et des aides extrêmement significatives des pouvoirs publics pour soutenir le marché, comme le doublement du prêt à taux zéro, la majoration de ce doublement du PTZ dans certaines conditions, le pass-Foncier, etc. Toute une articulation de financements qui a permis la resolvabilisation de beaucoup de primo-accédants.
    Retrouvez la suite de l'interview en pages suivantes.
    Halte aux idées reçues sur les constructeurs

    Suite de l'interview de Monsieur Christian Louis-Victor, président de l'UMF

    UMF
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    Maison à part : Quel est le prix de vente moyen d'une maison individuelle aujourd'hui ?
    C. L-V. : Aujourd'hui le prix moyen de vente d'une maison individuelle se situe autour de 110.000€, hors terrain. Le prix du terrain se situe en moyenne là aussi, à 35.000, 40.000€. Une moyenne nationale : évidemment, en région parisienne ou en Paca, les prix ne sont pas les mêmes.
    Maison à part : Quelles ont été les grandes évolutions de la maison individuelle ces dernières années ?
    C. L-V. : Le comportement sociologique des gens agit sur leur mode d'habitation et donc, sur les produits proposés par les constructeurs. Cela passe par exemple par une prise en considération des volumes ludiques, comme dans les dimensions d'une salle de bains mieux équipée. La cuisine a connu elle-aussi de grandes évolutions : elle s'est refermée ces dernières années après une mode de cuisine ouverte, dite américaine, influencée notamment par les feuilletons venus d'Outre-Atlantique. Aujourd'hui, répondant également à l'engouement des Français à refaire la cuisine, elle est une pièce à part entière, plus grande.
    Les Français arrivent devant le constructeur beaucoup plus renseignés, un effet des médias et du développement d'internet et vont donc, également, être plus exigeants en termes de consommation et de type d'énergie utilisée, ils deviennent de véritables consomm'acteurs.
    Maison à part : Sur quoi planchent actuellement les constructeurs pour les années à venir ? (environnement, économies d'énergie toujours, accessibilité ?)
    C. L-V. : Les constructeurs ont beaucoup plus travaillé sur les évolutions du "produit" en intégrant toutes les nouvelles données sociologiques : distribution des pièces, des volumes, mais aussi avec les industriels, les bureaux d'études et de recherche, pour le faire évoluer en termes de techniques également. Par exemple, avec les challenges de l'UMF, nous mettons en avant ce travail de collaboration étroit. A Copenhague, lors de notre congrès, un des dirigeants danois m'a dit "alors vous aussi vous vous posez des questions sur l'avenir de notre planète ?" (le congrès de l'UMF a eu lieu en marge de l'ouverture du Sommet pour la planète de Copenhague en décembre), "Non, monsieur, ai-je répondu, nous sommes venus apporter des réponses !" Nous travaillons sur les nouvelles typologies de maison, sur les économies d'énergie. Il y a également une très importante recherche menée au niveau des composants et des gains de productivité et de pénibilité de mise en œuvre, etc.
    Maison à part : Et en ce qui concerne l'accessibilité ?
    C. L-V. : Nous travaillons bien sûr sur ce sujet également, une commission de l'UMF s'y consacre. C'est une réflexion permanente. Mais attention, il ne faut pas faire des maisons pour les handicapés : il faut travailler sur la banalisation de la prise en compte du handicap dans les maisons. Il est nécessaire d'éviter le marquage social. Un produit typé sera en plus difficile à revendre. Une femme enceinte par exemple, peut se retrouver "en situation de handicap"... La maison doit être conçue en pensant à la réalisation d'espaces plus importants, en faisant attention à l'ergonomie, etc.
    Maison à part : Quels sont les avantages à faire appel à un constructeur de maison individuelle, plutôt qu'à un autre ?
    C. L-V. : L'avantage le plus important, c'est que ce qui aura été commandé sera livré au prix et au délai convenus, en quantité et en qualité. A défaut, une assurance, dite garantie financière d'achèvement, protège le particulier. Les choses sont normées le plus possible, nous voulons un dialogue le plus "produit" possible avec nos clients et le moins juridique.
    Faire appel à un constructeur de maison individuelle, c'est aussi faire appel à quelqu'un qui ne fait que des maisons et pas une de temps en temps, qui est spécialisé, contrairement à d'autres acteurs.
    Maison à part : Quels conseils donneriez-vous au particulier qui souhaite se lancer dans la construction d'une maison individuelle ?
    C. L-V. : Surtout de ne pas foncer tête baissée ! Il faut prendre le temps d'établir un cahier des charges précis de ce que l'on veut. Se renseigner sur la localisation et la qualité du terrain que l'on a en vue, sur la position du foncier par rapport aux autres paramètres qui nous semblent importants, économiques et environnementaux (proximité de l'école, de son travail, etc.). Rencontrer aussi plusieurs constructeurs, aller visiter leurs réalisations, pour se faire une idée de ce qu'ils construisent et comment, afin de faire son choix.
    Maison à part : A quoi faut-il faire attention lorsque l'on choisit un constructeur ? Comment en être sûr ?
    C. L-V. : La présence de certains labels doivent vous apporter une sécurité quant aux garanties et aux qualités de mise en œuvre que présente le constructeur choisi. Tout constructeur adhérent à l'Union des Maisons françaises doit par exemple, présenter des garanties indispensables. Citons également la norme Nf Maison individuelle ou encore le groupement de Maisons de qualité.
    Si le constructeur a le souci de s'impliquer dans ces démarches de qualité globale, comme lui imposent ces labels, cela lui donne un plus. Bien sûr, de très bons constructeurs ne sont pas labellisés, pour des questions de mentalités. Mais bon, vérifier cela permet de faire aussi le tri.
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    Suite de l'interview de Monsieur Christian Louis-Victor, président de l'UMF

    M. Louis-Victor répond à cinq idées reçues sur les constructeurs

    M. Louis-Victor répond à cinq idées reçues sur les constructeurs - UMF
    M. Louis-Victor répond à cinq idées reçues sur les constructeurs - UMF
    Maison à part : Voici quelques idées reçues sur les constructeurs, comment y répondez-vous ?
    Idée reçue n°1 : Faire appel à un constructeur de MI, c'est choisir sa maison sur catalogue et c'est tout, il n'y a aucune possibilité de personnalisation.
    C. L-V. : C'est complètement faux ! 95% des maisons choisies sur catalogue sont modifiées par le client ! Les volumes sont repensés, la maison agrandie ou réduite... Le catalogue permet d'éviter le stress de la page blanche, il permet au client d'avoir une première approche, de se positionner sur une typologie de maison (maison en L, à étages, à colombages, etc.).
    Idée reçue n°2 : Quand on fait appel à un constructeur de maison individuelle, on se retrouve forcément à vivre dans une zone pavillonnaire, où toutes les maisons se ressemblent, etc. Bienvenue dans le Wisteria Lane de Desperate Housewives !
    C. L-V. : Cette série connaît un grand succès ! Blague à part, ce n'est là encore, absolument pas le cas. Nous construisons en secteur diffus, d'ailleurs il y a de moins en moins de lotissements, du fait de la loi SRU qui a pratiquement condamné les lotissements de périphérie comme cela pouvait exister autrefois. Tout cela fait partie des archaïsmes, des paléontologues de l'urbanisme !
    Idée reçues n°3 : Une maison de constructeurs ne prend pas du tout en compte l'environnement ou les économies d'énergie
    C. L-V. : C'est tout le contraire ! Comme nous l'avons encore démontré lors de nos derniers challenges. Le premier logement BBC était une maison en Alsace, la première maison à énergie positive là encore, venait d'un constructeur. Pour certains constructeurs, c'est près maintenant de 50% de leur production qui est en BBC. Les membres de l'UMF sont complètement axés sur l'environnement. La typologie même de nos clients, à très forte majorité plus sociale, impose l'impérieuse nécessité d'intégrer des solutions d'économies d'énergie pour maîtriser les bilans d'économie individuelle.
    Idée reçue n°4 : Une maison de constructeur, c'est le "hard discount" de l'architecte, c'est une maison bas de gamme, moche, pour qui esthétisme et qualité n'existent pas.
    C. L-V. : Comment peut-on croire cela ? Nous avons lancé bien avant les architectes, la marque NF Maison individuelle, avec les constructeurs de l'UMF, dans le cadre du contrat de construction des maisons individuelles, une garantie indiscutable de qualité. Quant à l'esthétisme, c'est une notion purement personnelle, totalement subjective, la maison reste le choix du client. Par ailleurs, le permis de construire n'est pas délivré par les constructeurs mais par l'administration. De plus en plus, les architectes des Bâtiments de France y apposent également leur sceau. Il passe entre les mains de spécialistes et échappe complètement aux désidératas éventuels du constructeur... L'esthétisme passe aussi par là.
    Idées reçues n°5 : Une fois la maison finie, quand on est avec un constructeur, il n'y a aucun service après vente...
    C. L-V. : C'est, là encore, tout le contraire ! Il existe un grand nombre de garantie qui sécurise le particulier. Pour être membre de l'UMF le constructeur est obligé d'apporter la dommage-ouvrages, qui va se substituer à lui en cas de défaillance. Il doit également souscrire une caution d'achèvement, la garantie pour ses sous-traitants, etc. C'est ceinture et bretelles !
    La maison individuelle a connu depuis vingt ans, des évolutions majeures dans l'amélioration de la qualité des constructions, unanimement constatées et récompensées.
    M. Louis-Victor répond à cinq idées reçues sur les constructeurs
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