maison billet vert © D. R.
Maison à part : Lorsque l'on souhaite rendre son habitat plus écologique, par où commencer ?
Pascal Nguyên : Il faut d'abord s'informer sur le sujet en se rendant sur Internet et en lisant plusieurs livres. Ensuite, il faut contacter des organismes spécialisés comme l'Ademe (Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Énergie). Cette agence dirige vers des éco-conseillers qui font un premier
diagnostic personnalisé de l'habitat. Pour avoir un état thermique plus précis, il faut faire appel à un professionnel agréé qui va pouvoir dresser un devis des travaux à entreprendre, qu'il s'agisse d'un logement neuf ou d'une rénovation.
P.N. : Au risque de me mettre certains spécialistes à dos, je dirai que le recours aux énergies renouvelables n'est pas la première priorité. Il faut avant tout économiser l'énergie en limitant l'électroménager, privilégier les appareils de classe A ainsi que les ampoules basse consommation. Ensuite, il faut isoler. La mauvaise isolation est en effet la première source de déperdition d'énergie. Reste à améliorer le
chauffage en installant une
VMC double flux ou encore une chaudière à condensation... Ces premières étapes accomplies, il est alors temps de penser à l'installation de panneaux solaires, notamment pour chauffer l'eau. Enfin, des systèmes de récupération d'eau de pluie peuvent également être mis en place, même s'ils restent pour l'heure moins rentable que les autres aménagements qui sont, en moyenne, rentabilisés en dix ans.
MAP : Est-ce que ce type de rénovations coûte cher ?
P.N. : Il est difficile d'évaluer leur coût. Tout dépend si le logement concerné date d'avant les années 80, période pendant laquelle les habitats étaient particulièrement mal isolés, ou s'ils sont plus récents. En moyenne, les
travaux de rénovation se répartissent dans une fourchette allant de 5.000 à 50.000 euros. Mais ce prix peut-être divisé grâce aux subventions. L'exemple d'un ménage non imposable de Roubaix qui installe 6 m² de panneaux solaires pour chauffer l'eau sanitaire, s'il est un peu extrême, est pour le moins représentatif : au lieu des 7.000 euros du coût de base pour leur installation, une fois l'ensemble des subventions perçues, le couple ne paie plus que... 1.880 euros !
MAP : Faut-il réclamer les aides avant ou après les travaux ?
P.N. : Toujours avant ! Il faut demander un devis au professionnel contacté, puis le remettre en même temps que la demande d'aide (Ndlr : à l'échelle départementale, régionale, nationale, etc.). Dans un deuxième temps, les factures doivent être envoyées. Elles vont servir à confirmer le respect du devis. Les subventions seront ensuite versées, soit au moment du lancement des travaux, soit quelques semaines après. Quant au crédit d'impôt, il n'arrivera, lui, qu'en fin d'année.
MAP : Comment s'assurer que les professionnels contactés sont compétents ?
P.N. : Malheureusement, personne n'est à l'abri de tomber sur un professionnel peu scrupuleux. Néanmoins, il existe des labels pour la pose de panneaux solaires (Qualisol® par exemple) ou les chaudières bois. Certaines subventions ne sont d'ailleurs consenties que pour le travail de professionnels agréés sous ces labels. Concernant l'isolation, il n'existe pas de gage de qualité. Il faut vérifier que l'artisan est inscrit à la chambre des métiers et lui demander une copie de son assurance décennale... Autant de garanties qui devraient vous permettre de limiter les mauvaises surprises et vous permettre de bénéficier d'un logement plus économique et, surtout, plus écologique !