Maisons BBC Effinergie à Sémussac © ph. Grégoire Noble - Batiactu
L'organisme de certification, de labellisation et de promotion Céquami a publié son étude annuelle sur les données de conception et d'usage des logements labellisés depuis 2010 permettant de mieux discerner les tendances actuelles et à venir du logement performant.
Céquami, la filiale du CSTB spécialisée dans la certification et la labellisation de maisons individuelles, a publié son étude annuelle portant sur les labels BBC-Effinergie. En 2012, le nombre de demandes a continué de progresser (+41 %) pour atteindre les 3.510 demandes de labellisation et la délivrance de 2.570 de ces titres. Des demandes qui émanent de toujours plus de professionnels différents : 231 contre 206 en 2011 (+12 %). Chacun d'entre eux a donc, en moyenne, réalisé une quinzaine de maisons BBC-Effinergie l'an passé, contre 12 en moyenne en 2011. Et, contrairement au neuf, le secteur de la rénovation n'a pas connu de progression du label. Un marché qui serait freiné par la conjoncture économique.
Les régions les plus dynamiques pour le label BBC-Effinergie, restent les trois mêmes qu'en 2011, mais la hiérarchie s'inverse : l'Île-de-France passe en tête en devenant la région qui a enregistré le plus de demandes (22,9 % du total national), devant l'ex-numéro un, les Pays-de-la-Loire (13,6 %), et la région Centre (10,6 %). Selon Céquami, le prix moyen des maisons BBC-Effinergie tendrait à diminuer, passant de près de 170.000 € en 2010 à 153.000 € en 2012. "
Cette diminution des prix s'explique à la fois par l'amélioration permanente du savoir-faire des constructeurs multipliant les réalisations, mais aussi par une réelle volonté de démocratiser la maison BBC et de la rendre accessible", explique le rapport. Autre facteur de diminution des coûts, la réduction des surfaces : la superficie moyenne d'une maison labellisée est ainsi passée de 116 m² en 2010, à 114 m² en 2011 puis 108 m² en 2012. Et, dans la plus grande majorité des cas, les maisons offrent une surface comprise entre 80 et 110 m². Le coût moyen au mètre carré a lui aussi diminué, passant de 1.460 €/m² à 1.414 €/m² en deux ans, et il est même inférieur à 1.400 €/m² pour de petites surfaces. Là encore, de fortes disparités sont constatées entre l'Alsace, 1.800 €/m² et le Limousin, 1.244 €/m².
En 2012, la consommation d'énergie primaire de ces logements s'est stabilisée, avec une moyenne nationale de 48 kWhep/m²/an. "
Les constructeurs sont globalement parvenus à un équilibre entre le prix, la surface et la consommation moyenne d'énergie", souligne Céquami. Le niveau de performance énergétique des maisons BBC-Effinergie reste supérieur à celui des exigences réglementaires avec un écart moyen de 7,85 points entre le seuil du label et le Cep effectif des maisons. De même, la perméabilité moyenne de ces logements est inférieure au seuil réglementaire (0,6 m3/m²/h), puisqu'elle est établie à 0,43 m3/m²/h, une valeur stable depuis 2011. Les modes constructifs n'ont en effet pas profondément évolué, le parpaing et la brique restant les matériaux de construction les plus utilisés, avec respectivement 46 % et 43 % des maisons, très loin devant les autres modes (béton cellulaire et structure métal, 4 %, structure bois, 2 %...).
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La RT 2012 entre en vigueur
L'isolation thermique par l'extérieur n'est que très peu utilisée dans le neuf (1 maison sur 3.510 en 2012) mais elle apparaît comme une solution intéressante en rénovation. En termes d'équipements, les systèmes de ventilation simple flux hygro B, restent très largement majoritaires, mis en œuvre dans près de 98 % des cas. Céquami a observé une nette baisse de la proportion de maisons utilisant les bouquets de solutions "Pompe à chaleur + ECS thermodynamique" et "PAC+ECS solaire". C'est la chaudière à gaz, fournissant l'eau chaude sanitaire et le chauffage qui a pris le relais, une solution "
plus économique et mieux maîtrisée par les professionnels, plutôt logique avec le contexte économique tendu de l'année 2012", analyse l'étude. Bien qu'en recul, le recours à l'électricité reste encore important pour le chauffage (39 %) tandis que le bois a connu une progression (10 %).
Concernant les énergies renouvelables, le taux moyen d'installations photovoltaïques dans les maisons BBC-Effinergie a considérablement chuté depuis 2010, passant de 4,75 % à seulement 0,47 %. "
Toutefois, la RT 2012 pourrait contribuer à inverser la tendance et redonner des perspectives de développement au PV", explique le document Céquami. Les professionnels envisagent en effet un recours possible à des micro-solutions couvrant les 12 kWh/m²/an exigés par la réglementation afin de produire l'effet joule. Le système utilisé pourrait donc faire appel aux panneaux solaires afin d'alimenter en électricité un plancher chauffant. "
De même, d'autres solutions pourraient bénéficier d'une stimulation du marché directement liée à la RT 2012", comme la thermodynamique.
Parallèlement à ces évolutions techniques, d'autres modifications liées aux modes de financement sont également espérés par les professionnels, qui attendent une loi de Finances et des mesures d'incitation pour les particuliers.
La RT 2012 entre en vigueur