aménagements - combles © DR
Aménager ses combles se révèle être une bonne solution pour gagner des m2 dans une maison. Oui, mais voilà, comment mettre sur pied ce genre de projet ? Jean-Louis Valentin, architecte DPLG spécialisé dans la rénovation de maisons anciennes, donne des conseils pour réussir cette opération délicate...
Maison à Part : Quel est l'intérêt pour un particulier d'aménager ses combles ?
Jean-Louis Valentin : Les combles permettent d'optimiser tout l'espace disponible dans une habitation pour répondre à de nouveaux besoins ou de nouvelles envies. On leur attribue encore beaucoup la fonction de grenier, pour stocker tout un éventail de souvenirs. Ils peuvent également servir à accueillir des chambres supplémentaires ou être transformés en un espace convivial de jeux pour enfants voire même pour les plus grands !
MAP : Y - a- t- il des formes de toits qui se prêtent plus que d'autres à ce genre d'aménagement ?
J-L. V : Oui, évidemment ! Les pentes assez fortes, de 45° environ, avec un encuvement - hauteur du mur disponible depuis le niveau du plancher des combles - de 1 mètre sont parfaitement compatibles avec ce genre de projet. Mais, une pente de 30° libère aussi des espaces intéressants.
MAP : Quels sont les avantages à aménager les combles dans une maison ancienne ?
J-L. V : Dans une maison ancienne, les charpentes sont souvent très remarquables. L'idéal pour les mettre en valeur est de garder tout l'espace disponible et d'isoler par l'extérieur, c'est à dire au-dessus des chevrons anciens. Dans une maison neuve, les combles ne présentent pas le même intérêt puisque la charpente est industrialisée.
MAP : Comment être sûr que la charpente supportera le poids des combles ?
J-L. V : Seul un professionnel peut déterminer, après un
état des lieux, si la maison est apte ou pas à recevoir les combles. Dans une maison ancienne, la charpente peut encore être en très bon état et ne nécessitera, dans ces conditions là, que très peu d'interventions. On peut, par exemple, simplement se contenter de réparer les poutres en veillant, bien sûr, pour un meilleur résultat esthétique, à utiliser la même essence que celle mise en œuvre dans le bâti existant.
MAP : Quelle étape du chantier réclame le plus d'attention ? Jean-Louis Valentin - architecte - combles © DR
Jean-Louis Valentin
J-L. V : Comme le nouvel espace est amené à être habité, il est impératif que les toits soient bien isolés. Pour une meilleure inertie et une rupture des ponts thermiques, on privilégiera une isolation par l'extérieur.
MAP : Alors justement, comment procède-t-on pour mettre en place ce genre d'isolation ?
J-L. V : Après avoir retiré les tuiles, il faut enlever les chevrons. Une fois nettoyés, ces derniers sont remis en place avec un nouvel écartement, déterminé en fonction de la dimension des nouvelles tuiles. Il ne reste plus qu'à couvrir les chevrons avec un isolant -
laine de verre, de bois, ouate de cellulose ou chanvre - et à poser un panneau de finition.
MAP : Comment palier le manque de luminosité dans ses combles ?
J-L. V : Il existe de multiples possibilités pour faire entrer de la lumière dans ce type d'espace. On choisira de préférence des lucarnes ou des
fenêtres de toit, à intégrer dans le toit.
MAP : Quel budget faut-il prévoir pour ce genre d'intervention ?
J-L. V : C'est une expérience sérieuse en termes d'investissement. Il faut prévoir environ 360 euros/ m² TTC en surface développée de toiture pour la charpente, l'isolation, la couverture en tuiles plates anciennes, et l'adjonction de lucarne... en précision il s'agit d'une TVA 5,5 %.
A noter que Jean-Louis Valentin publiera un livre intitulé :
"la charpente mode d'emploi" en juillet 2008 aux Editions Eyrolles.