Jean-Francois Dessup - Fotolia © Jean-Francois Dessup - Fotolia
Pour que les combles deviennent une véritable pièce à vivre, il convient avant tout de bien les isoler. Car les conséquences d'une mauvaise isolation sont terribles : condensation, humidité, chaleur étouffante en été, froid glacial en hiver... Pour éviter ce genre de désagréments, Samira Kherrouf, animateur du secteur "enveloppe du bâtiment" de l'ADEME, répond à nos questions.
Maison à part : Beaucoup de particuliers espèrent gagner de la place en aménageant leurs combles. Mais est-ce une opération difficile qui nécessite de s'adresser à un professionnel ?
Samira Kherrouf : Non, cela n'est pas particulièrement difficile, à condition de bien se documenter pour éviter une mauvaise mise en œuvre et les désordres qui peuvent en découler : condensation, humidité...
Il est tout à fait possible de réaliser les travaux soi-même, mais cela nécessite une certaine rigueur.
On peut aussi parfaitement s'adresser à un professionnel qui fera un travail plus en profondeur. Il va ainsi réaliser un
diagnostic de l'état des combles, et avoir une vision plus globale de la réhabilitation à effectuer en termes d'isolation thermique et phonique et de luminosité. Dans tous les cas, lorsque l'isolation est bien faite, il n'est pas nécessaire de reprendre les travaux avant vingt ou trente ans.
MAP : Existe-t-il plusieurs méthodes pour isoler un toit ?
S.K : On peut isoler le toit par l'intérieur, ce que l'on appelle isolation sous-rampant. Cette technique est à la portée du particulier. Mais dans ce cas, il doit faire attention à bien ventiler la couverture (le toit) pour que l'isolation soit efficace. Il est donc nécessaire de prévoir une lame d'air d'au moins 3 cm sur toute la sous-face de la toiture entre l'isolant et la couverture. Et si la couverture est étanche (tôle ou zinc par exemple), l'espace d'air doit être porté à 6 cm.
Il est aussi possible et plus performant d'isoler par l'extérieur. Mais cette méthode est beaucoup plus difficile à mettre en œuvre, et nécessite de faire appel à un professionnel. En effet, elle est réalisée sur le toit au moyen de panneaux de toiture porteurs qui comprennent le support ventilé de couverture, l'isolation et, le cas échéant, le parement de sous-face. Cette technique est plus coûteuse mais elle permet de conserver tout le volume habitable et assure une isolation continue et durable.
Samira Kherrouf ADEME © S.K DR
Samira Kherrouf
MAP : Quels matériaux utilise-t-on pour isoler des combles ?
S.K : Concernant l'isolation par l'intérieur, il est conseillé d'utiliser plutôt des isolants fibreux, type
laine de verre, de roche, de chanvre ou de bois par exemple. Pour être efficaces, ces isolants doivent être assez denses car ils sont sensés résister à toutes les sollicitations extérieures. Isoler des combles implique de compter au moins 20 cm d'épaisseur pour une laine dont le pouvoir isolant est moyen (0.04 W/m.K, ce que l'on appelle le lambda). Retenez que plus le lambda de l'isolant est faible, plus on peut gagner de place car l'isolant à poser est moins épais. Ensuite, la densité de la laine doit être élevée, au moins de l'ordre de 40 kg/m3. Ce point est très important pour le confort d'été.
L'isolation par l'extérieur se fait avec des caissons chevronnés ou des panneaux contrelattés en mousse de polyuréthane ou en PSE.
MAP : Y a-t-il un choix particulier à faire concernant les fenêtres?
S.K : Quand on a une fenêtre dans une toiture, c'est un bon point pour la lumière, mais cela peut vite devenir inconfortable l'été. C'est pourquoi il faut veiller à ce qu'elles soient isolantes, c'est-à-dire dotées d'un vitrage à isolation renforcée. Sans oublier de penser à envisager une protection solaire. De ce point de vue, une protection extérieure est nettement plus efficace qu'une protection intérieure. Avec un store intérieur, on crée en effet une petite pellicule d'air chaud entre la fenêtre et le store, qui contribue à chauffer la pièce. Sachez qu'il existe également des stores intégrés dans les fenêtres.
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