Que faire d'une chambre de bonne sombre et minuscule nichée sous les toits ? C'est la question que se posent beaucoup de propriétaires dans les immeubles haussmanniens à Paris. La rénover et la louer à un étudiant ? L'utiliser comme grenier ? Les choix sont multiples et l'on peut même imaginer des projets plus ambitieux. Le cas s'est présenté en 2007 à Alexandre Hugonnard, architecte DPLG. Petit flash-back. Les propriétaires d'un appartement situé dans le 17e arrondissement de Paris le contacte. Ils envisagent de réhabiliter deux chambres de service mitoyennes et de récupérer le volume des combles situés au-dessus pour en faire un appartement. Trois lots à réunir en un ! L'idée est acceptée par le syndicat de copropriété et surtout jugée "faisable" par l'architecte qui, à l'époque, a déjà été amené à travailler plusieurs fois sur de petits espaces. "La réussite d'un tel projet, confie-t-il après coup, découle de la gestion, de l'harmonie ainsi que de la fluidité des espaces et des volumes entre eux".

De 24 à 35 m2

 Première étape des travaux : la démolition. Pour permettre la création d'un seul et même volume, le mur qui séparait les deux chambres de bonnes et le plancher des combles ont été abattus. L'opération a été rendue compliquée par la position des chambres dans l'immeuble. Etant situées au dernier étage sans ascenseur, les équipes n'ont en effet pas eu d'autre choix que d'emprunter un escalier de service pour évacuer les gravats. Deuxième étape : la remise aux normes, sans doute la phase la plus importante, puisque tous les réseaux d'eau et d'électricité ont été entièrement refaits à neuf. Le chantier s'est poursuivi avec l'isolation thermique et phonique, la reprise de la charpente, la mise en place d'une mezzanine dans l'espace vide laissé en hauteur, la création d'une nouvelle ouverture sur le toit... Grâce à ces multiples interventions, la surface habitable est passée de 24 à 35 m2. Un espace certes toujours petit mais dans lequel il a été possible d'aménager une chambre en mezzanine, une salle de bains, une "vraie" cuisine et une salle de séjour. A l'intérieur, l'organisation est volontairement "simple et fonctionnelle" comme l'explique Alexandre Hugonnard : "le but a été de réduire les zones de circulation pour libérer un maximum d'espace". Résultat : chaque volume communique les uns avec les autres, offrant ainsi une impression de profondeur et des jeux de perspectives.

Pas de pollution visuelle

L'endroit se présente désormais sous les traits d'un duplex composé de lignes épurées et fluides. Seule la charpente, qui a été laissée apparente, mais peinte en noir de manière à rappeler la silhouette de la mezzanine, se détache sur les murs. "Ma politique est de limiter au maximum la pollution visuelle, commente Alexandre Hugonnard. Rien ne sert de venir encombrer l'espace avec des choses inutiles qui vont perturber l'œil". La porte s'ouvre sur un petit couloir qui débouche sur un séjour rendu agréable grâce à la présence de deux fenêtres et d'une belle hauteur sous plafond. Un bar sert d'élément de séparation avec la cuisine située sous la mezzanine. Malgré sa petite surface, la pièce abrite de nombreux rangements et équipements : lave-vaisselle, lave-linge, plaques de cuisson... Derrière une porte coulissante se cache une salle de bains avec, là encore, tout le confort moderne : une vasque, une douche et un WC. L'accès à la mezzanine, quant à lui, se fait par un petit escalier droit implanté dans le salon. Le volume est découpé en trois zones : un espace de travail, un espace couchage et un espace de rangement. Le tout, rappelons le, dans seulement 35 m2 ! Pour découvrir l'appartement avant et après cliquez sur suivant.