La reconversion de site industriel est toujours un défi pour les agences d'architecture. A Montréal, IBI-CHBA architectes se lance dans la transformation de l'édifice historique Nordelec, ancienne manufacture industrielle qui a accueilli, entre autres, des activités de filature de soie et de gestion de l'électricité. Et tout le pari est là : comment faire pour allier passé et présent, traces d'origine et modernité. Au total, ce sont 1.000 logements qui devraient émerger sur quatre ailes construites en 4 phases, dont une partie concerne la reconversion des trois derniers étages des ailes existantes et l'autre partie consiste en la construction de nouvelles ailes dans le prolongement des anciennes. C'est dans cette démarche d'équilibre que les architectes ont choisi de travailler plusieurs caractéristiques du bâti d'origine. Parmi elles, on peut citer la façade en briques, la hauteur sous plafond et les grandes fenêtres. Les architectes ont également tiré profit des cours intérieures nées de l'implantation des ailes du Nordelec pour faire naître des jardins suspendus, enjambés par les passerelles d'origine restaurées. Et pour accentuer cet esprit industriel, les matériaux (brique et cuivre à l'intérieur) et des artefacts ont été récupérés de l'ancienne manufacture.

Des intérieurs design qui jouent sur les contrastes

Ce projet assure un nouveau souffle mais aussi un réel renouveau du quartier du Sud-Ouest, s'appuyant pour cela sur une large ouverture sur la ville. Objectif que l'on retrouve aussi dans les appartements du Nordelec qui, par leurs fenêtres de grande taille, dialoguent avec le quartier. "Cuisines, salons et salles à manger sont regroupés au sein de vastes espaces de socialisation, offrant des vues exceptionnelles", soulignent les architectes IBI-CHBA et les designers de chez Huma. Et pour donner une identité aux différentes pièces, un jeu de contraste opère : chaleur des planchers de bois contre le lustre des meubles de cuisine en thermoplastique ; opacité des comptoirs en quartz ou granite contre les motifs byzantins qui dansent sur les dosserets de cuisine. Quant aux meubles de cuisine et de salle de bains, ils se présentent comme des objets monolithiques qui semblent fusionner avec les murs, le plafond et le sol. Ce projet prévoit aussi d'offrir aux résidents des espaces communs dont un lounge urbain au 8e étage avec toit-terrasse, comprenant un bar, une salle de cinéma, une salle de jeu, un plan d'eau, des aires barbecue et une piscine. Qu'en est-il des prix des unités ? Ils varieront de 142.000 euros à 1,169 million d'euros. A noter que le projet de reconversion inclut la transformation du basilaire de l'édifice en une galerie commerciale, où se côtoieront ateliers de créateurs, boutiques éphémères d'articles en édition limitée et vitrines temporaires de grandes marques.