La structure du rez-de-chaussée diffère du reste des deux maisons. Tout le bas est habillé d'une maille métallique perforée laissant la lumière pénétrer tout en assurant de l'intimité à ses résidents. Particularité de cette maille : les espaces perforés sont étroits en bas et s'élargissent dans la hauteur. Parce que les promoteurs souhaitaient des places de parking et que la mairie exigeait que ce rez-de-chaussée ait une façade transparente, pour s'intégrer au mieux à l'architecture de la rue, le choix de cette maille s'est imposé de lui-même aux auteurs du projet. La différence de traitement entre le rez-de-chaussée et les étages crée également une limite avec les zones d'habitation, souligne le studio d'architecture.

Au rez-de-chaussée, se trouvent les parties donnant accès aux logements ainsi que des ateliers, une buanderie et un garage. L'entrée des habitations s'effectue par cet espace via un petit patio végétalisé. Chaque maison dispose par ailleurs de son ascenseur et son escalier propre.

Les étages, en revanche, sont "mis à distance de la rue", souligne le studio Vincent Eschalier. Le projet se démarque par de très grandes ouvertes et des géométries variables "venant rythmer les façades", nous a expliqué Nathalie Visnovsky, du cabinet d'architectes. L'idée était d'ouvrir un maximum sur la rue pour laisser entrer la lumière. En effet, sur l'arrière des habitations il n'était pas possible de créer d'ouverture, en raison de la limite de propriété. Les architectes ont alors choisi de mettre des pavés de verre sur l'arrière pour conserver tout de même de la luminosité.

Excepté la grande baie vitrée verticale, sur la façade de la maison de droite, toutes les baies vitrées peuvent s'ouvrir. Pour profiter au maximum de la vue, un garde-corps transparent a été choisi. Ce dernier est par ailleurs intégré directement dans les montants des huisseries.

Pour différencier les deux habitations, le parti pris a été de les recouvrir de pierres différentes. La volonté des architectes était qu'elles s'intègrent au mieux dans leur environnement. Ainsi, celle de droite est recouverte de pierre de Sébastopol, typique des constructions haussmanniennes et celle de gauche est en pierre de Buzey de teinte grise. L'idée était aussi de "briser les lignes", précise le studio d'architectes et d'offrir ainsi une façade rythmée.

Les deux maisons se composent de 5 niveaux (R+4). L'une a une superficie de 180 m², l'autre de 160 m². Chaque étage, d'une superficie comprise entre 30 et 40 m², a une fonction bien définie. Pour accentuer l'impression de grands espaces, les architectes ont misé sur de grandes ouvertures dans toutes les pièces avec des tailles différentes, toujours dans cette volonté de rythmer la façade. La maison de droite comprend, elle, une imposante baie vitrée verticale derrière laquelle se trouvent le séjour au R+3 et la salle à manger au R+4.

Au premier étage, dédié aux enfants, se trouvent deux chambres, une salle de bains et un coin toilette. La maison de droite dispose d'un patio intérieur. Cet espace a été imaginé afin de ne pas couper la lumière à l'immeuble mitoyen, où se trouvait un jour de souffrance. En créant ce patio, ouvert jusqu'au dernier étage, on obtient un puits de lumière supplémentaire dans la maison. Cette contrainte était d'ailleurs inscrite dans le cahier des charges du promoteur. Ce dernier souhaitant éviter des recours éventuels de l'immeuble mitoyen même si le PLU l'autorisait à construire un mur. La création de cette ouverture est finalement une bonne chose. Elle apporte de la lumière dans la maison et permet au logement voisin de conserver également de la luminosité. "Au final, tout le monde est gagnant", se réjouit Nathalie Visnovsky.

Le deuxième étage est réservé à l'espace parental. La maison de gauche dispose d'une grande suite avec salle de bains et grand dressing de près de 5 m², ainsi qu'un espace bureau donnant sur la rue. Le R+2, de l'habitation de droite comprend également une chambre parentale et sa salle de bains mais une chambre d'enfant supplémentaire y a été ajoutée. Afin de protéger ces espaces nuit des bruits de la rue, les concepteurs ont choisi des huisseries avec une très bonne isolation acoustique, tient à préciser Nathalie Visnovsky.

Le troisième niveau de la maison de gauche comprend séjour de 41 m². En revanche, dans celle de droite, se trouvent le salon et la salle à manger. Le quatrième étage de la maison de gauche comprend la cuisine donnant sur une terrasse de presque 20 m².

Dans la maison de droite, ce niveau est réservé au salon. En revanche, les architectes ont laissé la possibilité aux futurs occupants d'y installer la cuisine s'ils le préfèrent. Comme dans l'autre maison, cet étage dispose d'une terrasse donnant sur la rue mais aussi sur le patio intérieur en contrebas. En installant les pièces à vivre dans les étages, les concepteurs ont souhaité les rendre plus agréable. Situées au-dessus des espaces nuit, elles bénéficient une vue dégagée sur le boulevard arboré.

Enfin, le dernier étage des deux logements comprend de grandes terrasses. Celle de gauche fait une superficie de 30 m² et donne également sur la terrasse de l'étage du dessous. A droite, la terrasse est plus vaste (42 m²) et comprend une partie en dalles de verre du fabricant Bak systèmes sur laquelle on peut marcher et qui permet aussi d'apporter de la lumière dans le logement.

Construction de deux maisons boulevard Richard Lenoir, dans le 11e arrondissement de Paris. Maître d'œuvre : Studio Vincent Eschalier Maître d'ouvrage : le promoteur Esprimm Bureau d'étude : SATO Superficie de la parcelle : 113 m² Superficie de plancher totale : 338 m² Coût total de l'opération : 1,6 millions € HT