Dans le cadre du programme Comepos, chapeauté par l'Ademe et le CEA, le constructeur Maisons Pierre expérimente un nouveau modèle d'habitation à énergie positive. Cette maison parfaitement isolée produit son électricité grâce à des panneaux photovoltaïques, tout en restant abordable, à environ 1.300 €/m2. Découverte.
Comepos, le programme d'expérimentation de
maisons à énergie positive, auquel participent
de nombreux constructeurs - tous adhérents LCA-FFB -, experts de la construction et scientifiques, compte aujourd'hui deux nouvelles maisons test. Le constructeur Maisons Pierre, qui s'est engagé à bâtir cinq logements dans le cadre de cette campagne, vient de livrer deux d'entre elles : l'une à Aulnay-sous-bois (93), l'autre à Ozoir-la-Ferrière (77).
Cette dernière construction est aujourd'hui habitée par une famille de quatre personnes, qui ont accepté de faire surveiller leurs habitudes de vie pendant deux ans, par le biais d'une vingtaine de capteurs. Les informations sont directement envoyées au CEA, où une équipe les analyse. L'objectif : comprendre les usages du quotidien au sein de la maison, afin notamment de concevoir la prochaine réglementation RBR2020.
La politique de Maisons Pierre ?
"Rendre la propriété accessible, y compris celle d'une maison à énergie positive", insiste Alexandre Sion, responsable marketing et communication du constructeur. Pour l'expérimentation Comepos, l'entreprise a décliné l'un de ses modèles classiques, déjà très bien isolé, puisqu'il correspond à un indice Bbio : mousse de polyuréthane associée à la laine minérale,
chauffage à effet Joule avec récupération de calories, etc.
Afin de répondre aux exigences de la future réglementation 2020, la construction de 100 m2 est également équipée d'une
VMC double flux, d'un
chauffe-eau thermodynamique, d'ouvertures à triple vitrage, et de 25 m2 de panneaux photovoltaïques, reliés à un système de batteries de stockage.
"La maison produit ainsi son électricité lorsqu'il fait jour, la stocke, et les habitants l'utilisent à tout moment de la journée", précise Alexandre Sion.
Petit plus de cette habitation expérimentale : la domotique a été utilisée au sens propre, celui d'une "maison intelligente". Loin d'un simple pilotage, les volets roulants sont reliés à des capteurs d'ensoleillement, qui activent leur abaissement dès que le soleil se fait trop présent. Cela permet de maintenir, à tout moment de la journée et en toute saison, une
température idéale à l'intérieur.
La VMC double flux, quant à elle, a le double avantage de
"chauffer le bâtiment et de garantir la qualité de l'air à l'intérieur", précise Alexandre Pugeaut, du bureau d'études thermiques AET Loriot. Pour le couple qui habite la maison-test d'Ozoir-la-Ferrière, le système de ventilation permet aussi de se passer de radiateurs aux murs,
"un vrai gain de place qui facilite l'aménagement".
Un détail, en réalité, par rapport aux économies d'énergie massives qu'affiche l'habitation. La bâtisse ne consomme pas plus de 19 kWep/m2/an, soit plus de trois fois moins que ne l'impose la RT2012.
Le prix d'achat des maisons, quant à lui, devrait être proche de celui d'une maison de constructeur standard : entre 115.000 et 140.000 euros pour des bâtisses de 85 à 100 m2, soit entre 1.150 et 1.650 €/m2.
"Nous attendons les premiers retours du CEA, d'ici 2018, afin de perfectionner le concept, mais nous planchons déjà sur un système de batteries plus performant, des tuiles photovoltaïques, et pourquoi pas un système de recharge pour voitures électriques directement bâti dans la maison", conclut Alexandre Sion.