Des grues en mouvement, des étudiants en plein travail fixant des pièces, clouant des planches en bois, manipulant des panneaux d'isolant... Pas de doute, la compétition a déjà démarré pour les vingt équipes du Solar Décathlon qui n'ont que dix jours pour monter leur logement. Et sur le terrain de 7 hectares dédié à l'événement, même si la bonne humeur règne, on ne prend pas la compétition à la légère. Cela fait pas moins de 18 mois que les participants travaillent dur sur leur projet d'habitat solaire réfléchissant à des problématiques : "comment faire du passif" ; "comment transporter mon projet" ; "comment le financer". Autant de questions qui sont soumises à un cahier des charges bien précis : "L'événement a été créé en 2002 aux Etats-Unis avec le soutien d'Al Gore qui voulait changer les mentalités face au défi climatique. Nous avons obtenu les droits d'exporter la manifestation en Europe en 2010. Après deux éditions à Madrid, c'est la France qui a été désignée pour accueillir le concours. Afin de l'adapter à nos modes de vie, nous avons apporté quatre modifications : la première porte sur la possibilité de réaliser un habitat collectif, la deuxième joue sur la mobilité des habitats, la troisième sur l'accessibilité financière et la dernière sur la contextualisation des projets", explique Vincent Jacques Le Seigneur, chargé de la communication de la manifestation, et vainqueur de l'édition 2012 avec le projet Canopea. Des enjeux bien assimilés par les concurrents dont l'objectif est de présenter l'habitat solaire de demain tout en tenant compte des contraintes territoriales, économiques et sociales. "Sur les 20 dossiers retenus, 19 se sont concentrés sur l'habitat collectif en ville. Une tendance peu surprenante vu le développement de la densité urbaine dans tous les pays", note Vincent Jacques Le Seigneur.

Des nationalités différentes pour des projets variés

Un choix qui a permis de présenter des projets très variés. Des Costaricains ont réfléchi à des logements pour la population senior en y intégrant des équipements domotiques. De leur côté, des Hollandais ont développé une opération autour de la préservation du patrimoine, et plus particulièrement des maisons en briques, grâce à la rénovation par l'extérieur. Les Italiens ont bâti une surprenante maison rouge : "Nous abordons, ici, le problème des bidonvilles dans Rome. Ces quartiers côtoient des monuments historiques, et nous avons donc cherché à les réhabiliter en densifiant les bâtiments de quelques étages", explique la responsable du projet.

Sensibiliser l'opinion et les professionnels

Désormais, ces prototypes sont dans leur dernière ligne droite puisqu'ils doivent tous être achevés ce mercredi 25 juin. Ensuite, place à la compétition et ses dix épreuves. Les constructions seront jugées sur des critères d'architecture, d'innovation, et subiront des mesures (chaud, vitesse de l'air...) très précises. A la clé, la fierté d'avoir porté un projet et des opportunités. "Certaines innovations des années précédentes ont été industrialisées et sont aujourd'hui commercialisées comme un volet roulant qui fonctionne avec le soleil de Bubendorff", souligne Vincent Jacques Le Seigneur. Plus largement, le Solar Décathlon espère sensibiliser le grand public : "La jeune génération est prête !", lance Vincent Jacques Le Seigneur. A cette manifestation, seront également associés les professionnels, les élus, les architectes, les bureaux d'études qui seront invités à participer à des colloques, rencontres, etc. Quant aux résultats du concours, ils seront prononcés le 12 juillet. Solar Décathlon, du 28 juin au 14 juillet, à la Cité du soleil, Versailles. Événement gratuit et ouvert à tous. Découvrez en pages suivantes quelques-uns de ces prototypes en construction