A la place d'une ancienne ferme, se dresse aujourd'hui une maison contemporaine et pourtant ancrée dans l'histoire du lieu, mêlant bois, verre et pierre anciennes. A découvrir en images.
Le temps passe et emporte avec lui, parfois, les bâtisses. Sur ce terrain singulier, situé dans le sud de la province du Québec (Canada), se dressait autrefois une ferme, avec sa grange, ses champs, ses vergers, son corps de ferme. Lorsque le terrain est racheté par ses nouveaux propriétaires, citadins ayant fui la ville, il ne reste que quelques stigmates de cette vie agricole : une clôture en planches vermoulues, une grange en bois, et des rangées de pierres, vestiges des fondations du corps de ferme.
Autant d'éléments qui ont inspiré, plus qu'ils ne les ont contraints, les équipes de l'agence Simard Architecture. Chargés de bâtir une grande résidence de plus de 300 m2 sur deux niveaux, les architectes dessinent une demeure habillée de matériaux locaux, et totalement ancrée aussi bien dans la nature qui l'entoure, que dans l'histoire qui la berce. Visite guidée de cette maison unique.
Des pierres de l'ancienne maison comme une allée de jardin
Des pierres de l'ancienne maison comme une allée de jardin © Stéphane Brügger
Les vestiges du passé n'ont pas été supprimés par les architectes.
"Le chemin d’accès à la résidence se fait en longeant les vieux murs de fondation en pierres de l’ancienne maison", explique Jason Goorts, l'un des architectes du projet. Une manière intelligente de tisser un lien entre la nouvelle résidence et l'ancienne construction.
Des pierres de l'ancienne maison comme une allée de jardin
Une maison enveloppée de fausses ardoises et de bois
Une maison enveloppée de fausses ardoises et de bois © Stéphane Brügger
La maison est résolument enracinée dans son histoire, mais aussi dans son environnement. Pour preuve, le choix fait par les architectes pour son revêtement extérieur,
"des briques taillées en ardoise provenant d'une carrière locale", précise Jason Goorts. De longueurs différentes, ces briques sont posées en strates, jusqu'au sol, et cachent ainsi les fondations en béton.
Une maison enveloppée de fausses ardoises et de bois
Du bois de cèdre pour la façade
Du bois de cèdre pour la façade © Stéphane Brügger
Associé à la brique, le bois de cèdre vient réchauffer la façade de la maison. Le revêtement rappelle ici la grange qui persistait de l'ancienne ferme.
"Ces clins en bois naturel grisonneront et développeront leur propre patine, tout comme ceux de la vieille grange à proximité", souligne Jason Goorts.
Du bois de cèdre pour la façade
Des cubes associés pour composer une maison minérale
Des cubes associés pour composer une maison minérale © Stéphane Brügger
Vue de l'extérieur, la résidence semble très géométrique. Elle est composée de plusieurs blocs associés entre eux, comme pour créer une perspective mêlant verre, bois et brique façon ardoise.
"Comme une pierre retrouvée dans un champ agricole, la maison émerge du sol", décrit l'architecte de l'agence Simard.
De ce côté de la maison, un premier séjour, à droite, et une salle de jeux, à gauche, se partagent une aile de l'intérieur.
Des cubes associés pour composer une maison minérale
Côté sud, des ouvertures pour plus de lumière
Côté sud, des ouvertures pour plus de lumière © Stéphane Brügger
A l'opposé de l'entrée située au nord, se trouve la terrasse plein sud. Plus vitrée que les autres, pour optimiser les apports lumineux, cette façade de la demeure reprend les mêmes matériaux et les mêmes codes géométriques. Au sol, la terrasse est composée des mêmes ardoises que la façade - un revêtement que l'on retrouve aussi au rez-de-chaussée de la maison. Une manière d'effacer les limites entre intérieur et extérieur.
Côté sud, des ouvertures pour plus de lumière
Une colonne de verre pour relier les espaces
Une colonne de verre pour relier les espaces © Stéphane Brügger
Au centre de la maison, un espace s'élevant sur les deux niveaux de la maison contient l'entrée et l'escalier central. C'est cette partie traversante et vitrée sur les deux façades qui relie - et sépare - les deux grandes zones de la demeure : à gauche, la cuisine qui s'ouvre sur la véranda, le premier salon, et les espaces de jeux, plus intimes ; à droite, le salon de réception ouvert sur la salle à manger.
Une colonne de verre pour relier les espaces
Un séjour avec vue sur la nature
Un séjour avec vue sur la nature © Stéphane Brügger
Côté salon de réception et salle à manger, les parties vitrées ne manquent pas et permettent de profiter d'une vue imprenable sur la nature environnante. Magistral, l'escalier joue le rôle de séparateur, mais aussi de liaison visuelle entre les deux étages.
Un séjour avec vue sur la nature
Une cuisine ouverte... sur l'extérieur
Une cuisine ouverte... sur l'extérieur © Stéphane Brügger
De l'autre côté de l'escalier, une grande cuisine ouverte habillée de bois sombre vient créer un espace familial à partager. Elle aussi bénéficie d'une vue splendide sur les anciens champs. Les fenêtres ont d'ailleurs été conçues pour coulisser entièrement, ouvrant ainsi la cuisine sur la véranda et le barbecue. Une manière supplémentaire d'effacer la frontière entre intérieur et extérieur.
Une cuisine ouverte... sur l'extérieur
Une passerelle de verre à l'étage
Une passerelle de verre à l'étage © Stéphane Brügger
Comme un point transparent entre les deux parties de la maison, une passerelle en verre s'étend à l'étage de la demeure, en haut de l'escalier. Là encore, on trouve d'un côté les parties privatives, avec notamment la suite parentale et sa salle de bains ouverte ; d'autre part, les espaces de réception : bibliothèque, bureau et chambre d'amis avec sa salle d'eau.
Fiche technique :
Construction d'une maison sur un terrain en pente
Lieu : Hemmingford, Québec (Canada)
Maître d'ouvrage : privé
Maître d'œuvre : Simard Architecture - Sylvain R. Simard, Gregory Fages, Jason Goorts et Benoit Jodoin-Fontaine
Fin des travaux : avril 2016
Surface : 315 m2
Budget : non communiqué
Une passerelle de verre à l'étage
