Nichées dans la forêt tropicale, les villas, baptisées "Achioté", se situent près du village touristique d'Uvita, à 300 mètres au-dessus du niveau de la mer. "Les deux villas, en partie en lévitation au-dessus d'une pente abrupte, sont conçues pour des locations à court terme", explique l'architecte Dagmar Stěpánová. Orientées plein sud, elles font chacune 90 mètres carrés. Seuls 12 mètres de distance les séparent.

Sophistication, minimalisme et simplicité sont les maîtres-mots de ce projet. L'architecte dit ne pas avoir voulu ajouter "d'éléments supplémentaires inutiles". "Mon intention était de concevoir des maisons durables avec des intérieurs biophiliques (une conception qui fait le lien entre l'Homme et la nature)", ajoute Dagmar Stěpánová. Elle souhaitait que l'architecture contraste avec la végétation, en dessinant "des lignes fines et tranchantes", tout en accordant les matériaux et couleurs à l'environnement tropical.

La villa de couleur sable Jaspis ("jasper", en français") tire son nom d'une variété de quartz. "Elle reflète l'énergie yin, et est connectée à l'océan et au ciel, non seulement visuellement mais aussi dans ses énergies", décrit Dagmar Stěpánová.

La ville Nefrit ("jade", en français) et sa dalle de terre cuite terracotta ont été pensées "pour se sentir plus proche du sol et de la jungle environnante", confie Dagmar Stěpánová.

"Compte tenu du climat et du taux d'humidité, élevé, j'ai choisi des matériaux aussi durables que possible", affirme Dagmar Stěpánová. La construction des murs porteurs s'est faite à partir de terre argileuse provenant d'excavations. "J'ai fait appel à la société brésilienne Terra Compacta, spécialiste de constructions en terre crue, pour ce projet car personne au Costa Rica n'était expérimenté avec cette méthode de construction. Daniel Mantovani, propriétaire de l'entreprise, a formé plusieurs artisans locaux. Ils ont ensemble pu réaliser le premier ouvrage en terre crue dans le pays", raconte la conceptrice du projet. Terre, béton et acier constituent l'essentiel des matériaux utilisés. La majeure partie des murs sont des baies vitrées, qui permettent l'accès à une terrasse et à la piscine à débordement. "Le soubassement de la maison n'est visible que dans la face supérieure du toit, revêtue d'acier, et remplit la fonction de grenier", détaille l'architecte.

Une pièce unique compose l'essentiel du logement de 90 m2, où a été placé un grand lit au centre. Ici, il n'y a pas de porte, à l'exception d'un panneau coulissant grand format qui sépare la douche des toilettes. Outre la salle de bain, une petite cuisine et un espace de rangement accompagnent cet ensemble.

Les rails permettant l'installation d'éclairage intérieur et de moustiquaires ont été encastrés dans le plafond en béton. Les murs intérieurs et les meubles, conçus sur mesure, ainsi que le plafond sont recouverts d'une chape de ciment pour offrir une finition lisse et mate. Ainsi, la table de la cuisine, l'évier, les étagères mais aussi les tables de chevet ont été réalisés en béton. "Les autres meubles, luminaires, accessoires et objets d'art ont été soigneusement sélectionnés en fonction de leur originalité, souvent directement auprès de designers internationaux", précise l'architecte.

L'agence d'architecture internationale Formafatal a été fondée en 2015 par Dagmar Stěpánová. Elle se compose de 11 salariés, dont des architectes, designers et scénographes. Ses bureaux se situent en République Tchèque et au Costa Rica. Villas, bars, boîtes de nuit, appartements privés et restaurants, le studio conçoit différents types de projets dans le monde et loue certains d'entre eux. Architecture, architecture d'intérieur, installation d'expositions et design de produits... Les activités de l'agence sont variées. Cette dernière a remporté en 2020 le prix "Architecte d'intérieur de l'année" de la prestigieuse compétition Deezen Awards. La même année, elle a gagné une récompense de l'Architizer Awards.